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La règle des trois unités dans le théâtre classique

Cours : La règle des trois unités dans le théâtre classique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Janvier 2013  •  Cours  •  1 109 Mots (5 Pages)  •  1 335 Vues

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La règle des trois unités dans le théâtre classique :

L'unité d'action :

Afin que le spectateur puisse concentrer toute son attention sur le point essentiel de la tragédie, c'est-à-dire la crise qui est au coeur de la pièce, il faut éviter de multiplier les intrigues secondaires. Toutefois, cette règle ne sous-entend pas, comme on pourrait s'y méprendre, une action unique et simplifiée au maximum ; elle suppose néanmoins que toutes les actions, même secondaires, soient liées d'une manière ou d'une autre à l'intrigue principale.

Ainsi, dans une pièce bien construite, il ne doit pas être possible de supprimer un épisode sans que cette coupe nuise à la compréhension d'ensemble : chaque élément, aussi accessoire puisse-t-il paraître, doit exercer une influence sur le déroulement de l'intrigue principale, sinon il n'y a aucune raison de le conserver. Par ailleurs, toutes les intrigues, principale et secondaires, doivent être exposées au début de la pièce et se dérouler jusqu'à son dénouement : puisque l'unité d'action commande que tous les faits soient subordonnés à l'action principale, les actions secondaires ne peuvent se dénouer qu'en même temps qu'elle. De même, il ne saurait être question d'introduire des digressions focalisant l'attention du spectateur sur un épisode annexe pendant plusieurs scènes consécutives.

Il convient toutefois de nuancer cette approche, car la façon de concevoir et d'appliquer l'unité d'action varie d'un théoricien à l'autre : si Chapelain propose de conserver les épisodes secondaires, Vossius et l'abbé d'Aubignac, eux, sont partisans d'une seule et unique action.

L'unité de temps :

L'unité de temps s'appuie sur le principe de la vraisemblance : elle cherche à faire coïncider au maximum la durée de l'action avec celle de la représentation théatrâle. Cette règle repose sur le constat suivant : il n'est pas crédible de faire tenir en deux ou trois heures de représentation une multitude d'événements et de retournements de situation qui s'étalent dans le temps.

Aristote parlait de limiter le déroulement de l'action au temps d'une ''révolution de soleil'' ; Chapelain proposa de faire tenir l'action en une journée (Lettre sur la règle des vingt-quatre heures, 1630). Cette règle, qui suscita de nombreuses contestations parmi les partisans d'un théâtre riche en rebondissements, impose donc une certaine concentration de l'action. Corneille insista sur le fait qu'il était impossible de faire croire que toutes les actions qui composent l'intrigue d'une pièce tiennent en 24 heures, et ce débat fut le point de départ de la ''querelle du Cid''. Toutes les polémiques alimentées par cette règle mettent en évidence son aspect paradoxal : au nom de la crédibilité et de la vraisemblance, il est impossible de faire tenir de nombreuses péripéties en une seule journée ; pourtant, au nom de cette même exigence, il convient de faire tenir toute l'action en 24 heures.

L'unité de lieu:

Également liée à la notion de vraisemblance, l'unité de lieu trouve les mêmes justifications que l'unité de temps : le cadre de la pièce étant nécessairement limité à l'espace imposé par la scène, il ne serait pas crédible de faire se dérouler l'action dans trop d'endroits différents. Cette règle, qui n'est pas mentionnée chez Aristote, constitue une invention du théâtre classique et découle des impératifs

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