La Photographie Chez Walter Benjamin

Introduction

A la lecture des deux principaux textes que Walter Benjamin publie sur la photographie, « Petite histoire de la photographie » en 1931 et « L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique » en 1936, on se rend compte que les deux ouvrages sont écrits en plein essor industriel et artistique. Les deux textes nous permettent de voir les grandes connaissances dont dispose Benjamin sur la photographie dans les années trente. En effet, on attribut en général à ces deux textes le thème de la photographie envisagée comme forme d’art.

Ceci nous laisse poser la problématique suivante : quel lien organique peut-on dégager entre « Petite histoire de la photographie » et « L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique » ?

A fin de répondre à cette problématique nous allons d’abord essayer de situer les deux textes par rapport à l’époque de la rédaction et aussi par rapport aux circonstances de cette rédaction, ensuite nous verrons comment l’auteur a pu traité le thème de la photographie dans les deux textes tout en dégageant les points de ressemblance et de divergence.

En commençant par le texte de « Petite histoire de la photographie », on remarque qu’il comporte la quasi-totalité des passages qui sont relatifs à la photographie, ce même thème a été traité dans l’autre ouvrage du même auteur intitulé « L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique ». Certes, on ne peut en aucun cas considérer le premier texte comme un brouillon du second ; mais ce qu’on peut remarquer c’est que dans « Petite histoire de la photographie », on constate que le texte est parue suite à un enchainement de circonstance particulier surtout par la parution de plusieurs recueils d’images consacrés à la photographie ancienne notamment ceux de Bbossert, Bloosfeldt et Sander ; suivi par la publication de deux autres albums par Camille Rech et Heinrich Schwars (1930-1931). De ce fait, le texte de Benjamin s’appui sur ces parutions qui concernent directement la production contemporaine de l’auteur. Ceci témoigne donc de l’intérêt des intellectuels pour la photographie à l’époque. Mais là, la question qui se pose c’est pourquoi Benjamin Walter va-t-il aborder la photo ?

La réponse est simple, la photo en tant que reproduction mécanique doit permettre la démocratisation d’un accès au savoir ; une autre chose c’est que dans les textes antérieurs de Benjamin on trouve qu’ils font référence d’une manière ou d’une autre à la photo, il s’agit bien évidemment de la traduction par l’auteur lui-même pour la revue G pour l’album de photogramme de Man Ray. Aussi un autre texte qui date de 1925 dont lequel l’auteur réagit à une position conservatrice parue dans Die Literarische Welt et le dernier texte sous forme d’une note de lecture qui salue la parution de l’ouvrage de Bloosfeledt.

En effet, la « Petite histoire de la photographie » constitue la porte d’accès par laquelle Benjamin s’insère dans la réflexion philosophique relative à la photo. Il s’appui sur un nombre bien limité de textes pour pouvoir prétendre faire un travail universitaire. Ceci va lui permettre de considérer ce travail comme une ébauche à d’autres travaux qui vont venir

...