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L'art du récit de La Fontaine

Analyse sectorielle : L'art du récit de La Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Mai 2015  •  Analyse sectorielle  •  728 Mots (3 Pages)  •  881 Vues

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noir. Il y a bien un changeme de registre pour rapporter le dénouement de l'aventure. Le narrateur ne manifeste guère d'émotion devant noyade du malheureux. II ne dissocie pas le sort du cavalier et de sa monture comme le suggère claireme l'anaphore de « Tout deux ». La dégradation du cavalier était déjà annoncée. par l'enjambement « ...son cheval. inet!A couvert des voleurs... » où la référence à l'homme, en position de complément d'objet, suggère un état passivité et de dépendance peu valorisant. Mais la distance est évidente avec l'humour cruel que révèle l'empl' d'une périphrase pour désigner la mort: «Tous deux au-Styx allèrent boire ». Les allusions mythologiques ai: Enfers (« onde noire », « Styx », «séjour ténébreux »), que l'on associerait plutôt à la mort d'un héros dans w épopée, révèlent aussi la présence d'une intention parodique. Cette tonalité burlesque maintient le lecteur distance du personnage et l'empêche de compatir à son sort.

L'art du récit de La Fontaine se manifeste par son habileté à jouer de la dramatisation et de l'humour. L'art c fabuliste se révèle aussi par la forte structuration de la fable autour d'oppositions. La fable est bien structurée autour d'oppositions qui se développent sur différents plans.

Tout d'abord, l'opposition la plus évidente se joue au niveau du paraître l'apparence que présente le Torrent s'oppose à l'image que présente la Rivière. Le Torrent apparaît comme effrayant. Rappelons le champ lexical de l'émotion et de ses manifestations : « horreur », « trembler », «n'osait », «fuyait ». La violence sonore du cours d'eau est particulièrement mise en avant dans vers initial : «grand bruit », «grand fracas ». On a déjà noté la mise en relief qu'apportent le parallélisme de construction et la répétition de l'adjectif «grand ». Insistons maintenant sur l'effet de soulignement qu'apporte le jeu avec les sonorités : les nombreuses allitérations en «r> (« gland », «bruit », «fracas », « trembler » «horreur »), la forte présence de consonnes dures, occlusives au vers 1 (« c », « g », «b »), les trois « t » (encore une occlusive) du vers 2, contribuent à suggérer l'idée de violence. A l'opposé, la Rivière apparaît comme particulièrement paisible. On lui trouve associé le champ lexical de la tranquillité : «doux », « paisible », « tranquille », «sommeil ». On relève aussi des termes aioi connotations clairement mélioratives comme «pur » et «net ». Si le Torrent est associé à la dimension de h verticalité (« tombait », « bords escarpés »), la Rivière, elle, renvoie à la dimension de l'horizontalité (« trajei fort facile », « sable pur et net »). Et, là encore, les sonorités viennent confirmer, renforcer, ce qu'exprime it sens des mots, adéquation du fond et de la forme spécifique du langage poétique : à la dureté des sonorité associées au Torrent répondent, associées à la Rivière, les allitérations en « 1 », consonne dite « liquide» beaucoup plus douce que les occlusives que l'on a relevées précédemment: les allitérations en «1 » contribuen à donner l'impression d'un écoulement aisé, sans heurt (< facile », « paisible

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