Définition de l'art et des difficultés
Commentaire d'oeuvre : Définition de l'art et des difficultés. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tiiriik • 10 Octobre 2014 • Commentaire d'oeuvre • 1 181 Mots (5 Pages) • 942 Vues
En conséquence des divergences sur la définition de l’art et aux difficultés à l’aborder dans sa globalité, les querelles sur la classification des arts ou sur la comparaison (le paragone italien) des arts1 sont une « figure imposée » de l’histoire de l’art et de l’esthétique (comme la querelle des Anciens et des Modernes en littérature).
Les termes alors retenus nous renseignent au moins autant sur ceux qui les énoncent (Quand ? Où ? Dans quelle perspective ? Contexte ?) que sur les œuvres qu’ils sont censées regrouper ou décrire. En plus de proposer une nouvelle grille généalogique de l’art, ils se définissent couramment « contre » (un autre mouvement, une école, etc.) ou par l’exclusion (hors du champ de l’art, d’une pratique). Il est remarquable que leurs significations sont extrêmement variables dans le temps, et sont passées dans plus d’un cas de négatif à positif (gothique, baroque, impressionnisme, etc.).Les grecs de l’Antiquité n’ont pas eu ni le concept ni le mot correspondant à « art », mais distinguaient parmi certaines activités, appelées « tekhne », celles qui étaient parrainées par les Muses, dont le nombre a fini par se stabiliser à neuf :
Calliope : la poésie épique ;
Clio : l’histoire ;
Érato : la poésie érotique et lyrique;
Euterpe : la musique;
Melpomène : la tragédie ;
Polymnie : la pantomime, la rhétorique et les chants religieux ;
Terpsichore : la danse et le chant choral ;
Thalie : la comédie ;
Uranie : l’astronomie et la géométrie.
Ces activités artistiques sont toutes liées aux lettres, aux langages musicaux ou gestuels, mais pas aux arts plastiques (architecture, peinture, ...).
(Homère dans l'Iliade implore déjà la "muse" de l'inspirer")
Au viiie siècle av. J.-C., Hésiode (dans Théogonie, 53-57 et 915-917) nous fait connaître leurs noms, mais c’est Platon (dans Ion) vers 401 av. J.-C., puis les néo-platoniciens, qui font des Muses les médiatrices entre le dieu et le poète ou tout créateur intellectuel. Cette conception de l’art (le poète est possédé, transi par le dieu) sera contestée par le classicisme de Nicolas Boileau, le mouvement de l’Art pour l’Art ou l’éloge de l’effort de Paul Valéry.
Au Moyen Âge[modifier | modifier le code]
Depuis le viiie siècle, la classification du savoir était différente (voir Alcuin), et on ne distinguait pas les arts des sciences.
Les arts libéraux étaient au nombre de sept, classés en deux groupes :
le trivium (les sciences du langage, mais correspondant plutôt à notre philosophie actuelle) : rhétorique, grammaire et dialectique ;
le quadrivium (les sciences des nombres) : arithmétique, géométrie, astronomie et musique.
Les arts mécaniques (les activités manuelles) désignaient, outre les activités qui seront regroupées comme les Beaux-Arts (l’architecture, la sculpture, la peinture et l’orfèvrerie), toutes les activités qui transforment de la matière, celles qui relèvent des sept corps des marchands (qui n'étaient pas de simples négociants mais des fabricants) comme la draperie, l'épicerie dont relèvent les apothicaires, l'orfèvrerie, la mercerie, etc., ainsi que beaucoup d'autres qui relevaient d'autres catégories comme la sidérurgie, la verrerie, la coutellerie, etc.
Les disciplines qui ont en commun la transformation d’une matière tangible (celles des artisans et des artistes - les artefices opposés aux artista pratiquant les arts libéraux) sont alors rangées parmi les « arts serviles ». Cependant Plotin au iiie siècle (dans ses Ennéades, I, 6 et V, 8) fait une apologie de l’activité de l’artiste (ce mot voulant dire artisan) et suit, au Moyen Âge, une certaine tradition reconnaissant à l’artiste la capacité de dépasser les seules réalités sensibles. La règle bénédictine terminera de réévaluer les arts mécaniques en leur affectant un quart de l'emploi du temps de tous les moines et en les portant à un très haut degré de perfectionnement dont témoignent l'architecture, les vins, ou les fromages
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