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Art Martial

Note de Recherches : Art Martial. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2015  •  3 118 Mots (13 Pages)  •  963 Vues

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Un art martial est un style ou une école dont l’enseignement porte principalement sur des techniques de combat, à mains nues ou avec arme. Historiquement, cet apprentissage intègre une dimension spirituelle et morale visant à la maîtrise de soi (essentielle, tant pour renoncer au combat évitable que pour y faire face de manière efficace, s’il ne l’est pas), et s’enrichit de multiples connaissances (culturelles, philosophiques et médicales, notamment). Ainsi, les arts martiaux visent au développement global de l’individu : externe (force, souplesse), interne (énergie, santé), intellectuel et moral.

Du fait de son histoire, le terme « art martial » est le plus souvent, dans le langage courant, utilisé pour désigner une discipline de combat asiatique, et les arts martiaux les plus populaires en Europe et en Amérique incluent japonais, chinois, vietnamiens ou coréens. Cependant, des écoles similaires d’« arts du combat » existent dans de nombreuses régions et cultures, et les arts martiaux, au sens large, englobent aujourd’hui une grande variété de disciplines.

L'histoire des arts martiaux remonte aux premiers âges de l'humanité et se caractérise par un système complexe de diffusion parmi les cultures et les régions du monde.

Présentation[modifier | modifier le code]

« Concept » occidental[modifier | modifier le code]

Il faut le remarquer, les difficultés à cerner le cœur et les limites du concept d’« arts martiaux » sont un problème éminemment occidental. En Asie, ces questions ne se posent pas, chaque pays, chaque langue ayant son propre terme pour désigner sa pratique, voire plusieurs si cela s’avère nécessaire. Par souci de clarté, les ouvrages spécialisés utilisent ainsi, le plus souvent, ces termes « d’origine », retranscrits : Wu Shu pour les arts martiaux chinois, Bujutsu ou Budo pour les arts martiaux japonais, Vo Thuat pour le Viêt Nam, Thaing en birman, etc.

Origine de la locution[modifier | modifier le code]

La locution française « arts martiaux » est la traduction de l’anglais « martial arts », un néologisme créé vers 1933 pour désigner initialement les techniques de combat du Japon1. Toutefois, le terme désigne, à l'origine, le système de combat en Europe, vers 1550. Il est dérivé du latin et signifie arts de Mars, dieu romain de la guerre2.

Présents en Asie depuis longtemps, les Occidentaux n’avaient cependant pas appréhendé la richesse des arts martiaux, dont l’enseignement leur restait interdit, caché, et qu’ils assimilaient à des variantes de leur « boxe ». Ainsi, les journalistes occidentaux relatant la célèbre révolte de 1900 en Chine, parlèrent simplement de « boxeurs », d’où le nom « Guerre des Boxers »3.

Mais de leur côté, les Japonais, épris de modernité et voulant cadrer avec la tendance sportive de l’époque, commencèrent vers 1880 à créer les « Budo » actuels (Judo, Kendo, Karatedo, Aïkido…), versions épurées de leurs arts martiaux traditionnels, expurgées de leurs techniques les plus dangereuses. En meilleurs termes avec les Occidentaux, désireux de les séduire et de rehausser l’image du Japon, ils leur présentèrent ces « Budo », ouvrant l’Occident à la connaissance des « arts martiaux », comme on commença alors à les nommer…4

Étymologie[modifier | modifier le code]

Parce qu’elle est souvent mal, ou incomplètement comprise en Occident, la locution « art martial » donne souvent lieu à discussions, ou prête à critiques et laisse certains pratiquants insatisfaits. Un petit détour par l’étymologie s’impose donc.

Que ce soit en Chine, au Japon ou au Viêt Nam, par exemple, le sinogramme (pictogramme) qui sera ultérieurement traduit par « martial » est le même : « Wu », en chinois, « Bu » en japonais, « Vo » en vietnamien. Utilisé comme signifiant « guerre », « combat », il représente de façon stylisée un garde avec une lance, et peut se décomposer en deux caractères 5, « arrêter » la « lance », de sorte que son sens est plutôt « celui qui maintient la paix », étant bien entendu que celui qui veut assurer la paix doit être « capable de se battre pour que cette valeur survive »6. Il y a donc une double signification : arrêter la lance de l’adversaire, et arrêter sa propre lance7. Ainsi se trace un portrait du combattant plus proche de notre notion du « chevaleresque » (avec ce que cela implique de bravoure, d’aspiration à la justice et de rectitude morale) que de l’image du guerrier assoiffé de conflit. On est assez loin, on le voit, des connotations courantes du terme « martial » en français. Venu du latin « Martialis » (de Mars, dieu de la guerre chez les Romains), le terme « martial » est défini par « qui dénote une âme belliqueuse », et renvoie à une idée d’agressivité, de violence assumée, voire souhaitée, l’emploi de la force étant ici préconisé pour résoudre un désaccord.

De plus, il est utile de s’interroger sur le sens véritable avec lequel il faut entendre le mot « art ». En effet, il n’y a pas vraiment de connotation artistique ou esthétique dans les termes japonais ou chinois d’origine, en-dehors des formes ou katas traditionnels qui sont effectivement artistiques. Certains considèrent le mot « art » en son sens premier : « Ensemble de moyens, de procédés conscients par lesquels l’homme tend à une certaine fin, cherche à atteindre un certain résultat »8, tel qu’il est venu du latin : « ars : habileté, métier, connaissance technique »9. C’est-à-dire sans implication d’esthétisme. Il ne s’agit pas de nier le fait, évident, que de certaines pratiques martiales se dégage un réel plaisir esthétique. D'autres adoptent l'esprit oriental qui associe à leur pratique martiale une forme d'art comme enseigné en faculté de Beaux-Arts, à l'instar de la peinture ou la calligraphie. Leur art résulte alors de la recherche de la perfection, ainsi que de l’harmonie des mouvements devant combiner équilibre, précision, puissance et vitesse, pour un maximum d’efficacité10. La dimension physique, technique, du combat est une dimension de l’apprentissage, l’ensemble formant un tout dense et nécessaire.

L’adoption unanime d’« art martial » provient donc de la traduction occidentale des kanji japonais. Le mieux est d'en retourner aux langues (Vietnamien, Chinois, Japonais, etc.) et aux contextes (Guerres civiles, Lois interdisant le port d'armes, Recrutement de jeunes soldats dans l'armée, etc.) d'origine. Les arts martiaux

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