Analyse du roman l'Assomoir d'Emile Zola
Compte rendu : Analyse du roman l'Assomoir d'Emile Zola. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hasnaa.kharbach • 4 Février 2022 • Compte rendu • 1 343 Mots (6 Pages) • 579 Vues
[pic 1]
Filière : Etudes françaises
Semestre3/ Session d’Automne
Module : 17
Matière : Analyse du Roman
Année Universitaire : 2020/2021
Professeur : Abderrahim Tourchli
Séance 5/ cours 5
Commentaire de l’incipit de L’Assommoir d’Emile Zola, Paris, éd. Pocket, 1999. « Début jusqu’à interrogeant les trottoirs au loin »
Le texte en présence est l’Incipit du roman L’Assommoir de son écrivain Emile Zola, septième roman des Rougon- Macqaurt qui porte comme sous-titre Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. Il s’agit, d’une entrée in medias res, d’un texte programmatique qui annonce les éléments de l’intrigue.
Ainsi donc, s’il est vrai que l’incipit remplit ses fonctions romanesque et naturaliste, il n’en demeure pas moins vrai qu’il est d’une grande valeur symbolique et prémonitoire.
- Un incipit naturaliste
Le roman commence par "Gervaise", prénom de l’héroïne, pour attirer l’attention du lecteur sur le personnage principal. Zola ne l’appelle que par son prénom pour paraître au lecteur plus familière. Sur la même ligne, on a " Lantier " : le nom est énoncé très vite, ce qui le rend plus familier également. D’emblée, l’héroïne et Lantier nous paraissent comme les personnages importants de l’action, le lecteur entre dans un univers réel, d’où l’entrée, " in medias res ". En plus de la description physique des personnages, le temps utilisé est le plus-que-parfait qui est le temps de l’antériorité " avait attendu ", ce qui exprime que l’action avait déjà commencé. La trame narrative s’ouvre sur Gervaise, une femme désespérée : c’est une femme au foyer, fiévreuse et ayant les joues trempées de larmes. Elle se sent abandonnée par Lantier, celui-ci n’étant pas rentré. Il ne paraît pas au début être son mari mais son amant. Ils vivent dans un logement à la ville, l’hôtel Boncoeur. Zola, à l’instar d’un cinématographe, effectue un gros plan sur les enfants dans une scène touchante. Tous ces éléments créent une tonalité pathétique et forgent une amorce du schéma narratif, car Gervaise doit faire face à l’absence de Lantier.
Le détail " brunisseuse " (ouvrière qui polit le métal) montre que c’est un quartier populaire de Paris. Gervaise appartient donc au milieu ouvrier. Le boulevard extérieur est un quartier dangereux de Paris (boulevard de la Chapelle, de Rochechoir). Gervaise vit donc dans un quartier bien réel de Paris que l’on appelle la " Goutte d’or ". " Hôtel boncoeur ", " le grand balcon ", " le Veau à deux têtes ", " Mont de Piété " : tous ces noms permettent de créer un effet de réel.
De bout en bout dans le texte, le narrateur s’efface et propose une délégation de point de vue à son personnage, ici Gervaise. Elle est dans une attente angoissée : elle guette Lantier jusqu’à deux heures du matin, d’où l’importance du champ lexical de la vue « guettait, avoir vu, regarder, yeux… ». Gervaise regarde l’intérieur de la chambre (focalisation interne), apparaissant sous une vision panoramique, il y a une délégation de point de vue de la part de Zola. En regardant par la fenêtre : (la femme qui regarde par la fenêtre est un motif dans le roman réaliste), elle est en surplomb, d’où une situation dominante. Le narrateur s’efface pour faire croire le lecteur et pour ancrer le récit dans le réel.
Gervaise se sent abandonnée, elle est frissonnante et éclate en sanglots. Elle est seule et ne connaît personne car elle vient d’arriver à Paris. Ce statut est bel et bien justifié par la description de la chambre. Pour Zola, c’est moins un roman que L’histoire naturelle et sociale d’une famille ouvrière sous le second empire, histoire qu’il veut réelle. Ce roman avec prétention scientifique est fondé sur le principe de l’hérédité. Pour faire réel, il y a un bref retour en arrière pour indiquer le caractère authentique : Gervaise a un passé (c’est une garantie pour le lecteur) exprimé par des noms existant à Paris (" Veau à deux têtes ", seul lieu inventé, " Grand balcon ", balcon célèbre qui a existé dans ce quartier de Paris avant 1860. Zola effectue une description de la chambre pour faire plus réel (misérable, garnie…).Ce qui signifie qu’elle n’a pas de bien propre. Son mobilier est une commode, rois chaise, une table, un lit de fer, une malle. Le champ lexical du manque et du laisser -aller apparaissent dans ce texte : " table où le pot à eau ébréché traînait ", " un tiroir manquait ", " un chapeau d’homme enfuit sous des chaussettes sales ". Le laisser aller de Gervaise est présent : elle est en chemise et en savates. Toute cette description s’accompagne du champ lexical de la misère (lambeau, flèche attachée au plafond par une ficelle, châle..)
...