The Black Rider, the casting of the 12 magic bullets, mis-en-scène par Robert Wilson
Commentaire d'oeuvre : The Black Rider, the casting of the 12 magic bullets, mis-en-scène par Robert Wilson. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar marineDdddd • 9 Janvier 2017 • Commentaire d'oeuvre • 3 419 Mots (14 Pages) • 926 Vues
Marine DAVID 09/11/2016
L3 – Arts de la scène Les ruptures esthétiques
The Black Rider, the casting of the 12 magic bullets, mis-en-scène par Robert Wilson
Wiener Festwochen, 1990
PLAN
Introduction
Comment Robert Wilson a-t-il fait d’un conte commun une œuvre très singulière ?
I. Une œuvre singulière par son genre
A/ La porosité des genres théâtraux
B/ La dissolution du temps
C/ Le minimalisme de l’espace
II. Le bouleversement de la parole
A/ Un langage déstructuré
B/ Le son
C/ La succession de tableaux
III. Le surréalisme des comédiens et des objets
A/ La lumière
B/ La réification de l’acteur
C/ L’humanisation des objets.
Conclusion
The Black Rider, the casting of the 12 magic bullets, à Wiener Festwochen en 1990 est l’une des œuvre de Rober Wilson. L’histoire est basée sur un conte germanique populaire appelé « Der Freischütz ». Cette histoire avait déjà été transformée en un opéra par Carl Maria von Weber. « The Black Rider » est un opéra qui relate un conte assez noire et moderniste qui peut être interprété de nombreuses manières. Et c’est là que Wilson a certainement vu un potentiel car cette pièce est d’une diversité et d’une porosité extraordinaire. Ce qui se comprend aisément par le fait qu’elle ait été montée par un musicien (Tom Waits), par un dramaturge (William S. Burroughs) et par un auteur, metteur-en-scène et plasticien (Robert Wilson) qui apportent leurs univers singuliers. Mais comment Robert Wilson et ses confrères ont-ils réussi à faire d’un conte commun une œuvre très singulière ? Nous verrons dans un premier temps que Bob Wilson a réalisé cette œuvre avec un genre et un style bien particulier. Puis, nous examinerons comment l’auteur a bouleversé la parole pour finir par comprendre comment Wilson a apporté une touche surréaliste aux comédiens et à ce qui les entoure.
Tout d’abord, Robert Wilson mélange dans cette œuvre différents genres théâtraux. En effet, il associe la farce, le Kabuki, la comédie musicale, le clown, et des moments plus tragiques.J’y ajouterai également la danse et le cirque, car d’assez nombreuses parties sont chorégraphiées et d’autres se réfèrent au monde circacien. Le mélange de tous ces genres rend la pièce singulière mais ce sont aussi les paradoxes dans ces mêmes genre qui la rend encore plus remarquable. Par exemple, Wilson et ses confrères proposent un opéra. Il y a de nombreuses parties chantées, il y a des moments avec des choeurs, il y a des musiciens dans une fosse qui jouent en même temps que se déroule la pièce. Mais le rythme de cet opéra est accéléré, les comédiens chantent en disharmonie, les musiciens font des sons et donnent l’impression de jouer faux et ils ne jouent pas tout le temps. Ce qui rend cette forme réellement hybride avec le théâtre, d’une part, et totalement surprenante, de l’autre. Il y associe un art théâtral japonnais, le kabuki, à travers le maquillage très spécifique à cet art, le jeu très codé et spectaculaire. Il y ajoute des instants de clowns-heureux, clowns-triste (parfaitement représenté par celui qui pactise avec le diable). Et avec tout cela veut faire passer certains instants plus sérieux et tragique (à la mort de la femme par exemple). Il va de soi que toutes ces associations sont uniques et rendent encore une fois la pièce d’une singularité extra-ordinaire.
Dans son œuvre, Wilson joue avec le temps. Dans de nombreuses scènes, il dilate le temps. Ainsi, au lieu de toucher sa cible, la dernière balle prend un long et sinueux chemin qui se termine dans la poitrine de la mariée. Ce moment est vraiment étiré. Ce qui accentue sa puissance sémantique, et auditive (puisque l’on entend seulement le son de la balle). Cette dilatation du temps est osée pour son époque. Au risque de passer pour ennuyeux, ces nombreux moments dilatés capte l’attention du spectateur et sort le spectateur du réalisme de l’histoire qu’il recherche. Il tranche donc avec le classicisme théâtral. On peut remarquer cela aussi à l’entrée des personnages qui est excessivement longue et répétitive. On peut aussi y voir une forme de distanciation, comme le souhaitait Brecht pour son théâtre. L’intemporalité de cette pièce qu’ils nous offrent plonge le spectateur de l’irréel. Cet irréel qui est lui-même la matière de l’histoire racontée. L’action est diffuse et dilatée dans l’espace. D’autant plus qu’il a une esthétique répétitive unique et singulière. Les mots, les sons, la musique, les gestes la lumière et les costumes se répètent. L’oeuvre est quasiment faite de répétitions. Tout ceci figure et déclenche la métamorphose interne. Wilson nous propose de manière unique le passage concret du temps.
S’il joue avec le temps, Robert Wilson apporte aussi beaucoup d’attentions à l’espace et aux décors, aux trucages qu’il nous offre. Cet œuvre est singulière : elle est minimaliste mais pas tant que ça. Cette formulation maladroite exprime la difficulté de réellement définir l’espace de Wilson. L’objet dans l’espace est minimaliste. La scène est globalement assez épurée. Par exemple au début : une simple boîte noire et un écran coloré font office d’ouverture. Plus loin dans la pièce, nous pouvons observer des châssis de portes déformés par une drôle de perspective sur un fond noir. Mais elle la scénographie est aussi extravagante : de nombreux trucages comme des trappes ou de la fumée rendent cet univers plus baroque. Wilson s’amuse à équilibrer l’extravagance et la rigueur. Tout ceci donne un effet assez surréaliste et fantasmagorique à l’espace. C’est une vision unique que nous offre Wilson. En outre, n’oublions pas qu’il brise l’espace traditionnel du cadre de scène :la pièce démarre par un comédien dans le public. Il brise ainsi la frontalité classique entre la scène et la salle. Cet éclat du « quatrième mur » est d’autant plus visible puisque les comédiens s’adressent à la salle de manière frontale. Ils prennent à parti les spectateurs lorsqu’ils « racontent » leur histoire.
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