Présentation et fonction dramaturgique du personnage Woyzeck
Cours : Présentation et fonction dramaturgique du personnage Woyzeck. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lisa34444 • 30 Janvier 2020 • Cours • 1 899 Mots (8 Pages) • 1 078 Vues
Première partie - Présentation et fonction dramaturgique du personnage Woyzeck :
Woyzeck est une œuvre inachevée écrite par Georg Büchner, datant du 19ème siècle. Elle a été retrouvée sous forme de fragments et inaboutie à la mort du jeune dramaturge. Les fragments ont été partagés seulement cinquante ans après la mort de Georg Büchner, traduits et édités par plusieurs rédacteurs. Pour rédiger cette pièce de théâtre, Buchner s’est inspiré de deux fait divers concernant les drames de la vie des petites gens. Le personnage principal est à l'échelle la plus basse de la société, et ne cesse d'être tourmenté par les autres protagonistes, et Woyzeck finira par tuer sa femme. Le fait que woyzeck soit une œuvre incomplète, avec des dialogues discontinus, des scènes autonomes, cela la rend très accessible, et elle peut avoir divers points de vues concernant les enjeux dramaturgiques.
Woyzeck est un soldat de ville, c'est-à-dire qu'il a un statut social au plus bas de l'échelle dans la hiérarchie militaire, et sert de cobaye à la médecine militaire. Son supérieur (le capitaine) lui interdit de se marier : à l'époque, en effet, un soldat ne pouvait épouser sa bien aimée que s'il avait l'autorisation de ses officiers, autorisation qui était soumise à un certain niveau de revenus. Ainsi, lorsque le Capitaine lui reproche d'avoir un enfant sans la bénédiction de l'Église, il ne mentionne pas le fait que c’est lui-même qui l’en a empêché. Il se permet ensuite de reprocher à Woyzeck qu’il ne possède aucune morale et aucune vertu, chose que Woyzeck reconnaît : “Vous voyez, nous les gens ordinaires, on n’a pas de vertu, on a seulement la nature qui nous vient comme ça, mais si j’étais un monsieur et si je portais un chapeau et une une montre et une veste anglaise, il me plairait d'être vertueux. Ce doit être bien beau, la vertu, mon capitaine. Mais moi je suis un pauvre bougre” scène 5.
Par ailleurs, le maigre salaire que touche Woyzeck l'oblige à effectuer des tâches
supplémentaires pour gagner les quelques sous dont il a besoin pour sa femme et son enfant ; c’est pourquoi il rase son capitaine et se prête aux expériences du docteur qui le contraint à manger uniquement des pois, rien d’autre... et recueille ses urines, et malheurs à Woyzeck s’il se met à « piss[er] en pleine rue, [...] contre le mur comme un chien» (scène 8). Le Docteur fait de Woyzeck un véritable cobaye humain. Les nombreuses tâches qu'il doit accomplir en une seule journée augmentent les angoisses qu’il a au quotidien et font de lui un être oppressé, tendu, ce qui lui vaut les moqueries de ceux-là mêmes qui l'exploitent. « Qu'il s'arrête un peu Woyzeck. Il court par le monde comme un rasoir grand ouvert, on se coupe à son contact, il court comme s'il avait un régiment de cosaques à raser et qu’on allait le pendre dans un quart d'heure à cause d’un dernier poil », s'exclame le capitaine lors de la scène 9. Tous ces oppressements, ces moqueries, vont pousser Woyzeck dans un désarroi profond, et au lieu de se soulever contre ses persécuteurs, il éclate tout ce refoulement sur sa pauvre femme, marie, lorsqu’il l’a tue lors de la scène 20. Marie est l’une des seule personnes qu’il aimait et qui le rattachait au monde, même si elle n’était pas vraiment fidèle à Woyzeck étant donné qu’elle se laissait draguer par le tambour majeur, et il y également les allusions du docteur et du capitaine sur l’infidélité de Marie, lors de la scène 9, qui provoquent chez Woyzeck une jalousie le rendant violent. Il est présenté comme victime dans un « système d'exploitation, d'oppression et d'aliénation ». Il est perturbé dans son être par des conditions de vie dégradantes, qui fournissent à son acte une circonstance atténuante, même si l’acte commis reste immoral.
Qui plus est, Büchner montre un Woyzeck plus humanisé, plus prévenant, plus attentionné que
celui décrit par Clarus. Johann Christian Woyzeck, dont s’est inspiré Georg Büchner, est décrit comme étant alcoolique, violent et ne montrait aucune affection particulière pour la femme dont il partageait occasionnellement la couche. Clarus raconte qu'il l'aurait frappée à plusieurs reprises parce qu'il était jaloux. Büchner donne une toute autre image du personnage. Son Woyzeck est manifestement attaché à Marie et à l'enfant qu'il a eu avec elle. Alors que le Woyzeck décrit par Clarus avait abandonné l'enfant qu'il avait eu avec une autre femme dix ans avant les faits, celui de Büchner n’hésite en aucun cas à donner les quelques sous qu'il a eu grand mal à gagner à sa femme et à son fils. S'il n'est pas marié, s'il « n'a pas de morale », il a en tant que père et que compagnon un comportement qui semble celui d’une brave homme.
L’auteur a préféré créer un personnage tragique s’attirant la pitié du public plutôt que d’en faire un blâme. Il parvient alors à rendre concrète la profonde détresse dans laquelle tous les personnages de la pièce sont touchés.
Deuxième partie - analyse de documents concernant le personnage Woyzeck :
Document n°1: Allégorie avec Vénus et Cupidon, de Bonzino, huile sur panneau de bois, 146 x 116 cm, National Gallery, Londres.
Ce morceau de tableau, n’étant pas complet, représente une femme ou un homme (on n’arrive pas vraiment à distinguer... ), se tenant la tête avec ses deux mains, comme si celle-ci lui faisait atrocement mal. le personnage ne paraît pas habillé, sa peau est très sombre, même sa chevelure, qui sont donc en contraste avec le bout de peau blanc présent sur la droite du tableau. D’ailleurs, il semble avoir la peau déchirée, contrairement
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