Monologue du jeu d'acteur

Ecriture d’invention

Mise en scène du monologue

B.M. Koltès, Sallinger

Pour L. Volgrad ;

        Lucien, c’est toi qui jouera Leslie. Tu as déjà dû te rendre compte que le rôle comporte un monologue à l’acte II. On ne dirait pas, mais ces passages sont difficiles à jouer, car tu es seule face à toi-même. Au début, il faudrait que tu parles doucement, comme si tu évoquais un rêve, ou un voyage, pour que cela fasse un ton décalé avec les propos, pour introduire une sorte de folie dans le personnage. Ensuite, il faudrait que tu commences à hausser le ton, petit à petit, que tu t’énerves, afin de ressortir la solitude qui ronge le personnage depuis la mort de son frère. Puis ensuite, te calmer, doucement, à l’idée d’être serré contre un autre corps, d’entendre à nouveau un cœur battre. Il faut que le flux de tes paroles et leur ton soit guidé par les pensées et les attentes du personnage tout au long du monologue.

        Ensuite, pour la gestuelle, il faut que celle-ci soit en accord avec le ton de ta voix. Des gestes doux et calmes durant les passages rêveurs, mais des gestes brusques et exagérés pendant les passages où le ton s’emballe. Bien évidemment, les expressions de ton visage doivent concorder avec ces gestes et le ton adopté. Mais n’oublies pas que le personnage est atteint d’une forme de folie, donc cela doit transparaître dans ses mouvements. Pour cela, je te conseille de faire des mouvements saccadés, et de prendre un air un peu perdu, et de ce fait, méfiant et inquiet, voir angoissé.

        Le mélange du physique et du moral doit mener exactement au monologue original de Koltès. S’il faut, entraînes-toi devant une glace à trouver la meilleure façon de laisser transparaître cette folie et ce manque d’affection, car la clé de ce monologue est bien ici, puisque c’est là-dessus qu’il est axé. Et si tu as la moindre question, n’hésites surtout pas à me contacter, je veux que cette pièce soit jouée parfaitement.

Bien à toi, B. Clary

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