L'Art Nouveau Exposé
Rapports de Stage : L'Art Nouveau Exposé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Luciano • 17 Avril 2013 • 3 669 Mots (15 Pages) • 2 139 Vues
Nom le plus généralement donné au mouvement de rénovation des arts décoratifs et de l'architecture survenu en Occident vers la fin du XIXe s.
Cet article fait partie du DOSSIER consacré au style.
Introduction
Aubrey Beardsley, Isolde
Aubrey Beardsley, Isolde
En 1895, le collectionneur et marchand français d'origine allemande Samuel Bing ouvre à Paris un magasin d'objets d'art et le baptise « L'Art nouveau », reprenant ainsi l'expression créée par la revue belge l'Art moderne, fondée en 1881.
Ce terme d'« Art nouveau » sera utilisé pour qualifier les créations des architectes et décorateurs avant-gardistes de la fin du XIXe s. et des premières années du XXe s. Le mouvement se manifestera à une échelle internationale, s'étendant de Londres à Vienne et à Chicago.
L'emploi de lignes sinueuses, de courbes et de formes organiques représentera l'une de ses caractéristiques majeures.
L'expression « Art nouveau » consacre un phénomène exprimé sous un grand nombre d'appellations, et, parfois, de sobriquets : en Autriche et en Allemagne, le Jugendstil (« style des jeunes ») succède au Neustil (« style nouveau »), tandis que le Sezessionstil (« style de la Sécession ») reste cantonné à Vienne. Les États-Unis connaissent le style Tiffany, la Grande-Bretagne le mouvement Arts and Crafts, les Pays-Bas le Nieuwe Kunst et la Belgique le mouvement ou ligne belge et le style Horta. En Espagne, on parle de Arte joven ou de modernismo, en Italie de Stile floreale ou de Stile Liberty, de style 1900, nouille, métro, voire rastaquouère en France.
L'Art nouveau a pour ambition de fonder un style qui ne doive rien au passé et qui puisse imprégner tous les niveaux de l'activité quotidienne, de l'architecture à la mode vestimentaire, dans la rue comme dans les intérieurs. Le but final en serait l'œuvre totale (appelée Gesamtkunstwerk par les Allemands), où se résumeraient les aspirations à la modernité d'une société en pleine transformation. Mais, au lieu de donner le pas à l'ingénieur – ou au designer – sur l'artiste, comme le fera le XXe s., l'Art nouveau pense que l'artiste seul est en mesure de donner au monde moderne un visage harmonieux.
Naissance de l'Art nouveau
Vers le renouveau
Le regain d'intérêt pour la période médiévale apparu dans la seconde moitié du XIXe s., tant en Europe qu'aux États-Unis, a une incidence certaine sur l'émergence de l'Art nouveau : ainsi, à l'exemple des sculpteurs de chapiteaux des cathédrales médiévales, certains artistes opèrent un retour à l'observation et à l'imitation de la nature tout en produisant de nouvelles formes, dans de nouveaux matériaux.
L'architecte et théoricien français Eugène Viollet-le-Duc, dans ses Entretiens sur l'architecture, (1863-1872) stigmatise la platitude des décors néoclassiques, qui ne correspondent plus aux réalités de l'époque.
En Angleterre, William Morris, disciple de John Ruskin, ouvre la voie au renouveau stylistique en s'insurgeant – à l'instar des préraphaélites, auxquels il se lie – contre le manque d'imagination de ses contemporains. En 1861, il ouvre à Londres le premier magasin consacré à la maison et à sa décoration. L'objet d'art y est placé en harmonie avec son environnement.
Nouvelles sources d'inspiration
L'art d'Extrême-orient
Avec l'ouverture du Japon aux étrangers, vers 1860, les Occidentaux se passionnent pour les objets extrême-orientaux, dont ils apprécient la sophistication des formes et la richesse des matériaux. Le japonisme, comme les autres courants, régénère l'inspiration des créateurs.
L'observation de la nature
Désireux de donner de nouveaux fondements à l'art, les artistes de la fin du XIXe s. multiplient textes et interventions et se dotent de nombreuses institutions : revues, expositions, salons, groupes et associations. Le peintre et affichiste Eugène Grasset publie notamment un recueil de botanique appliquée à l'art : la Plante et ses applications ornementales. Le peintre Henry Van de Velde publie en 1895 à Bruxelles ses Aperçus en vue d'une synthèse de l'art, tandis que l'architecte belge Victor Horta prône un renouvellement des motifs décoratifs inspiré directement de la nature. Il écrit : « Préfère la tige et le bouton à la fleur éclose. » La plante gonflée de sève, à la tige sinueuse, séduit parce qu'elle devient symbole de ce printemps de l'art, de cette renaissance esthétique. Ver Sacrum (« le Printemps sacré »), revue autrichienne de la Sezession (mouvement de la « Sécession »), le révèle bien par le choix de son titre.
Caractéristiques principales
L'alliance du beau et de l'utile
Le renouveau de l'art passe par la refonte de la hiérarchie artistique. La distinction entre arts majeurs et arts mineurs est abolie : l'artiste, soucieux d'implanter l'harmonie dans la vie quotidienne, ne conçoit plus l'objet isolé de son environnement. Désormais, l'art est dans tout, et il découle de l'utile. Cette liaison du beau et de l'utile apparaît dans un contexte de révolution industrielle: la machine inquiète et séduit à la fois, car elle déshumanise le travail tout en produisant pour le plus grand nombre. L'art est offert à tous et s'attache à tous les domaines : William Morris, assez proche des utopistes, ne dessine-t-il pas des papiers peints ou des objets destinés à la production industrielle ? Lutter contre l'académisme, c'est aussi lutter contre l'élitisme, car, selon Van de Velde, « ce dont seule une minorité profite est à peu près inutile ». Le retour à l'observation non conventionnelle de la nature, l'abolition de la distinction entre arts majeurs et arts mineurs concourent à ouvrir l'art au plus grand nombre. L'artiste devient militant, et se trouve investi d'un rôle essentiel : faire entrer la beauté dans la vie.
Renouvellement des matériaux
Louis
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