Homme sans passion

Ce texte est extrait de l’œuvre philosophique ‘‘la Raison dans l’histoire’’ du grand philosophe allemand Hegel de XVIIIe et XIXe siècles dans lequel il définit l’Homme comme sujet de l’Histoire, une Histoire dont la nature devient l’objet. Ce texte est question du rôle des passions en relation avec la raison et la liberté dans le mouvement de l’histoire et du dépassement dialectique de l’opposition entre l’universel et le particulier. Il exprime une vision téléologique de l’histoire (l'histoire de l'humanité a tendu vers  but défini unique qui est inévitable, la réalisation de l’esprit la raison) mettant en exergue (surbrillance) une ruse de la raison à l’œuvre dans l’histoire et supposant le rôle actif des passions comme un pont de l’universel au particulier. Cette vision est une tentative de réponde à la question : Quelle mesure la passion est-elle le moteur de l’action humaine, et comment cela fait l’histoire ? Dès lors, on peut observer trois mouvements argumentatifs dans cet extrait : 1 er la mise en rapport de la Raison et la passion dans le processus historique, 2ém l’étude du rôle particulier des passions, 3em la ruse de la raison C’est suivant ces trois moments que nous allons absorber l’extrait proposé.

    Tout d’abord Hegel définit l'Idée l’esprit la raison et même le dieu, d'une part, et les passions, d'autre part, comme les deux composantes de la trame de l'Histoire universelle c’est-à-dire les évènements historiques sont connectés entre eux à travers une logique, d’un cotée l'Idée constitue le principe réel qui guide les événements, l’autre cotée les passions sont  le vecteur à travers lequel la raison agit concrètement en terme Hegel  le "bras" de la raison. Hegel passe par une comparaison avec le droit : les hommes agissent généralement en fonction de motifs égoïstes, motivés par leurs passions et peuvent enfreindre la loi. Cependant, cela n'altère pas le principe du droit ‘‘l’esprit universelle’’, qui demeure l'élément substantiel. Il en va de même pour l'ordre du monde : la Raison en est l'élément substantiel figé, et les passions en sont le principe actif. Par ici la passion sera le point de de départ tant que la raison soit le point d’arriver pour chaque évènement historique.

   De plus, Hegel verra dans la passion une énergie du vouloir, déterminante pour l'homme et qui anime l'être et son histoire. Il met en effet en place une nouvelle conception de la passion, considérée comme énergie pratique et historique qui rassemble toute l'activité de l'homme vers un but, une fin unique à laquelle il subordonne tout. La passion devient le moyen qu'utilise concrètement la Raison pour s'incarner dans l'histoire et réaliser « l'esprit universel ». Hegel voit donc en elle l'instrument par lequel l'esprit étend sa rationalité dans le champ historique. Ainsi l’individu ne reste plus un spectateur ou bien une victime de l’histoire mais il devient un acteur à l’aide des passions c’est-à-dire il devient une partie d’un événement qui le précède et le dépasse. L'homme sera alors capable de transcender avec sa propre volonté et être libre s’il inscrit et participe dans l’histoire qui  sera réalisé s’il est toujours vécu subjectivement au mode de la passion.

    Certes, L’Hommes, sans passions, ne pourrait jamais réaliser le bien. En effet, il est tout simplement ainsi fait qu'il ne fera jamais rien s'il ne peut satisfaire ses intérêts; jamais un homme n'agira pour faire le bien pour le bien, c'est impossible. D’ici la passion devient non seulement l'intérêt exclusif et excessif pour quelque chose, et de surcroît pour quelque chose qui ne nous concerne que nous, mais aussi, ce qui fait qu'on s'intéresse à quelque chose. La passion alors sera servie pour faire l’histoire. Hegel suppose il y a un plan caché de l'histoire, elle va vers une fin : c’est la réalisation de la raison. Mais cette fin, les hommes n'en sont pas tout de suites conscientes; ils vont en prendre conscience au cours de l'histoire, à travers leurs actions faites en vue d'intérêts égoïstes c’est les passions. C'est cette fin qui est donc le véritable moteur de l'histoire, ce vers quoi se dirigent inéluctablement les hommes; mais, ils ne le savent pas, elle les guide donc involontairement. Autrement dit les grands hommes ne sont pas des (altruiste). Car il est clair qu'ils agissent par intérêt. Pourtant, sans le savoir, ils réalisent les fins rationnelles de l'histoire. Peuples et individus agissent pour leur bien propre mais ils servent inconsciemment à accomplir une tâche plus élevée. C'est ce que Hegel appelle la ruse de la raison.  

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