Étude du tableau Guernica de Picasso

En 1937, le gouvernement républicain alors au pouvoir (juste avant d’être renversé par Franco) commande à Picasso une grande composition murale, pour le pavillon espagnol de l’Exposition Universelle de Paris. L’actualité politique va créer le facteur déclenchant de l’œuvre de Picasso : le bombardement par les Nazis de la ville de Guernica (capitale historique et spirituelle du Pays basque espagnol) le 26 avril 1937.

Le jour du bombardement, Guernica est particulièrement peuplé : de nombreux réfugiés des environs sont venus dans l'espoir de pouvoir fuir, et c'est le jour du marché. Les premières bombes explosent à 16 H 30. Les derniers avions quittent le ciel de Guernica vers 19 H. Les 50 appareils de la légion Condor ont lâché 50 tonnes de bombes incendiaires, et ont fait plus de 1800 morts sur 6000 personnes alors présentes. Le retentissement international de l'évènement est immense. Franco tente alors de faire croire que la destruction de Guernica est due aux basques républicains qui auraient dynamité le village à des fins de propagande.

Malgré le fait que Picasso vive à ce moment-là en France, il fut énormément touché et choqué en apprenant par la presse que l’Espagne avait été bombardée par Hitler afin de tester de nouvelles armes (bombes explosives, mitrailleuse, bombes incendiaires) et soutenir le général Franco. L’œuvre de Picasso s’élève aussi contre les thèses nazies qui suppriment toute liberté d’expression, interdisant aux artistes de produire des œuvres contraires aux idées du Reich, confisquant des centaines d’œuvres dans les musées allemands.

Ce bombardement a marqué les esprits non seulement à cause de l'ampleur du massacre mais aussi et surtout à cause de la valeur terroriste qui lui a été attribuée, du fait de l'apparente faible valeur stratégique militaire que représentait la ville et de l'énorme disproportion entre les capacités de riposte des défenseurs et la violence de l'attaque.

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