Le réquisitoire De Philippe Bilger Contre L'art Contemporain Obligatoire
Mémoire : Le réquisitoire De Philippe Bilger Contre L'art Contemporain Obligatoire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar camouille76 • 2 Novembre 2014 • 338 Mots (2 Pages) • 877 Vues
Je n'aurais pas eu envie de formuler ces interrogations qui ne sont pas provocatrices si depuis quelques jours je n'avais pas senti un penchant, lui clairement provocateur, de nos élites et du pouvoir en particulier à nous «vendre» l'art comme substitut, comme compensation et consolation.
Tout est parti de ce que j'ai considéré tout de suite, à l'instar de beaucoup de Parisiens fiers de la beauté de la place Vendôme, comme un contraste saisissant dans le pire sens du terme. Avec l'installation, validée par la Mairie, de cet arbre de Noël géant, de ce plug anal, de cette chose à la fois sans intérêt et superfétatoire venant troubler notre vue, altérer notre plaisir et pousser au paroxysme le ridicule et le snobisme en ces temps troublés, on a dépassé les bornes.
Pourquoi dans ce magnifique lieu, pourquoi cet affront fait au bon sens et à l'équilibre, pourquoi cette propension à dénaturer ce qui par magie a résisté au fil du temps, à l'évolution du goût pour demeurer incontesté, un point fixe de la grâce architecturale dans un monde souvent médiocrement mouvant?
Comme il convient d'éduquer le citoyen qui a, il est vrai, d'autres préoccupations, on lui a fait l'article sur le talent singulier, voire le génie de Paul McCarthy dont l'un des exploits précoces a été de créer - j'ai des scrupules on osant cet infinitif - «des orgies infernales brassant Pinocchio, Blanche-Neige et autres personnages dans un bain de moutarde, de ketchup, de mayonnaise et d'huile de moteur projetés à grands frais» (Le Monde).
Du même acabit, sa dernière prestation à l'hôtel de la Monnaie propose «une vaste chocolaterie, avec lits, couettes et oreillers, sonorisée par de longs râles enregistrés» (Le Parisien).
Si ses pantalonnades d'avant-hier et d'aujourd'hui ne sont pas un crime, juste un immense attrape-gogos, elles ne rehaussent pas, même enrichies de «son sapin-plug anal», sa réputation pour le commun des mortels.
Certes, la personne qui l'a agressé place Vendôme était imbécile et à l'évidence, sa détestation pour cet appendice n'aurait pas dû la conduire à s'en prendre à son auteur.
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