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Le malade imaginaire de Molière.

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Par   •  20 Mai 2015  •  963 Mots (4 Pages)  •  1 193 Vues

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Les Amants magnifiques, comédie de ton héroïque, rehaussée de ballets et de musique, est représentée pour la première fois devant le roi et la cour, à Saint-Germain, le 4 février 1670, dans le cadre du Grand Divertissement royal. Le ballet donné à l’occasion du carnaval n’a pas été, pour une fois, commandé à Benserade, dont c’est la spécialité, mais à Molière, ce qui témoigne du statut de Molière à la cour. Le Roi, qui devait y danser en personne, sous les traits de Neptune puis d’Apollon, n’y participe pas, et il cessera désormais de prendre part aux ballets de cour. Après avoir été jouée cinq fois à Saint-Germain, la pièce n’est pas reprise au Palais-Royal — les frais de la représentation y seraient excessifs — et elle ne sera pas non plus imprimée par les soins de Molière ; c’est grâce à l’édition posthume de 1682 que la connaissons.

La donnée, très romanesque et fort conventionnelle, est due au choix du roi, comme l’indique l’Avant-Propos :

Sa Majesté a choisi pour sujet deux princes rivaux, qui, dans le champêtre séjour de la vallée de Tempé, où l’on doit célébrer la fête des jeux Pythiens, régalent à l’envi une jeune princesse et sa mère de toutes les galanteries dont ils se peuvent aviser.

Molière s’est inspiré, en changeant de registre, du Don Sanche d’Aragon de Corneille, les deux pièces présentant quelques ressemblances ; il s’est souvenu aussi de la comédie qu’il avait brochée en toute hâte, six ans auparavant, pour Les Plaisirs de l’Ile enchantée : La Princesse d’Élide. Si les intrigues des deux pièces sont différentes, les personnages offrent des similitudes certaines : au couple formé par la princesse d’Élide et le prince Euryale correspond évidemment celui d’Ériphile et de Sostrate ; Clitidas, « plaisant de cour », occupe une place semblable à celle de Moron ; Iphicrate et Timoclès, amants malheureux, rappellent, quoique moins honnêtes et plus vindicatifs, les princes Théocle et Aristomène ; enfin, la princesse Aristione est une mère indulgente, qui laisse sa fille libre de disposer de son cœur, comme l’avait déjà fait le prince Iphitas dans La Princesse d’Élide [1] .

Quelques passages de la pièce peuvent trouver leur source dans d’autres œuvres [2] : le monologue de Caliste durant le 3e intermède peut provenir du Pastor fido de Guarini (1602), l’idée de la tromperie d’Iphicrate se trouve dans l’Astrée [3] où un amant qui engage un pseudo druide chargé de faire croire à sa bien-aimée qu’elle trouvera son futur amant à une certaine heure en un certain lieu, mais un imprévu fait que le jeune homme sera devancé par par Céladon, en qui Galatée croit voir son futur époux ; enfin, le 3e intermède s’inspire une ode d’Horace, « Donec gratus eram tibi » (III, 9).

Si le texte de la pièce est court pour une durée de cinq actes — environ 1200 lignes [4] —, c’est que le dialogue n’a ici qu’une importance relative. Comme dans l’opéra qui fleurira bientôt, l’accent est mis sur les éléments spectaculaires de la représentation, comme la danse, la musique qui retiennent surtout l’attention du public au XVIIe siècle ; la pièce n’a pour fonction mineure que de fournir une sorte d’unité au spectacle, et cela illustre la plasticité de la comédie-ballet, qui offre une extraordinaire diversité

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