La Représentation De La Famille Dans Les Tombes De L'Ancien Empire égyptien
Mémoires Gratuits : La Représentation De La Famille Dans Les Tombes De L'Ancien Empire égyptien. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 14 Décembre 2012 • 9 943 Mots (40 Pages) • 1 414 Vues
La Représentation de la Famille dans les tombes privées de l’Ancien Empire
Introduction
Illustration D.11 : ILLUSTRATION d’une famille : SENEB
[ACCROCHE] « Si tu es sage, bâtis une maison et fonde un foyer, aime ta femme comme il convient. » « Prends une femme tandis que tu es jeune, elle te donnera un fils. » (Gardiner 1925, I, 50 + Papyrus Chester Beatty, V, Verso 2, 6-11)
[PRESENTATION DU SUJET] Dans la société égyptienne comme dans beaucoup de sociétés orientales d’alors, l’état idéal d’un homme est l’état marié. Le mariage est le statut normal (il n’y a pas de célibataires) : c’est un acte privé, non religieux, qui repose sur l’union d’un homme et d’une femme. D’innombrables images depuis l’AE nous montrent des couples dans une attitude d’attention affectueuse (que l’on ne retrouve pas chez les Grecs par exemple). Les femmes sont très présentes auprès des hommes dans toutes les activités de la vie, excepté la guerre.
[DELIMITATIONS CHRONOLOGIQUES] L’Ancien Empire (vers 2686-2181 av. J-C.) constitue le 1er apogée de la civilisation égyptienne.
Illustration 0.a : CARTE de l’Egypte
Illustration 0.b : CHRONOLOGIE des règnes/dynasties de l’Ancien Empire
Le pays unifié, au faîte de sa puissance, maître des arts et des techniques, nous a livré des chefs d’œuvre qui montrent la mise en place de toute une iconographie de la famille (qui témoigne d’une préoccupation fondamentale : éterniser le statut social et marital du défunt), et que nous allons tenter d’analyser aussi bien pour la qualité de ses traductions plastiques, que pour la complexité des messages qu’elle véhicule et les nombreuses questions qu’elles soulèvent quant au rapport complexe entre mémoire et la réalité.
[PROBLEMATIQUE & PLAN]
Comment s’est construite l’image de la famille dans un contexte funéraire, entre mémoire et idéaux sociaux ? Représentation/portrait ou création d’une réalité ?
Autres questions corollaires auxquelles nous essaierons de répondre dans l’économie de l’exposé : Pourquoi cet intérêt ? A quand remonte-t-il ? Chez les rois aussi ?
[SOURCES ARCHEOLOGIQUES DE NOTRE ETUDE] A la différence de la Chapelle d’Akhethetep conservée au Louvre dans son intégralité, les fragments conservés dans les musées sont des vestiges épars, parfois même découpés dans les chapelles de mastabas privés (en ce qui concerne les reliefs, stèles et peinture), et les statues sont en dehors de leur contexte de découverte/d’origine. Nous étudierons également des cas in situ, en particulier à Saqqara et à Giza (Tombes est : épouses et proches parents. Tombes ouest : fonctionnaires et parents éloignés) mais également en province. Les mastabas privés regroupés autour de la pyramide de Teti nous offrent également de très beaux exemples.
Illustration 0.c : DECORATED PRIVATE SUBSTRUCTURES OF THE OLD KINGDOM
I – Sources archéologiques/littéraires et typologies : une grande variété de cas [CATALOGUE]
Ces œuvres, qu’elles soient des statues votives ou des reliefs, ont des codes et des fonctions cultuelles. Pour les comprendre il convient de savoir définir tout d’abord ce qu’est une famille à cette époque et connaitre ses lois et ses traditions.
A – Qu’est-ce que la famille pour les Egyptiens ? [Définition. Ses lois, ses coutumes]
Introduction
Dans l’Egypte ancienne, une famille désigne un ensemble de gens qui vivent sous le même toit, et pas seulement une famille nucléaire. Elle comprend en général un homme majeur, son épouse, ses enfants mais aussi parfois certains ascendants ou collatéraux féminins : mère, belle-mère, tantes, sœurs ou belle sœurs non mariées (puisqu’il n’est pas convenable pour une jeune femme de s’installer seule). On compte une moyenne de 6 individus.
La famille élargie nous est connue par des stèles funéraires qui nomment autour du personnage principal, ses parents, ses enfants et parfois ses frères et sœurs. La présence des descendants et notamment celle du fils aîné est importante puisqu’elle garantit la perpétuation du culte funéraire (la descendance étant gage de survie dans l’au-delà). Le rôle des filles en revanche est plus passif sauf lorsque les fils sont trop jeunes. Par ailleurs la mention du père et de la mère est fondamentale pour identifier un individu car il n y a pas de nom de famille. Une représentation idéale serait celle de la famille du nain Seneb (l’homme épaulé par sa femme, et avec leurs deux enfants, garçon et fille, 4e dynastie).
Illustration D.2 : Groupe statuaire de SENEB
L’homme est épaulé par sa femme et ils sont accompagnés de leurs enfants, un garçon et une fille. Leurs visages heureux et leurs gestes d’affections et de tendresse nous touchent et nous semblent très modernes. Mais est-ce un exemple représentatif ?
(1) 1ère remarque : Monogamie, polygamie, divorces et remariages
Le Mariage à l’AE était monogame et ne se pratiquait pas entre frères et sœurs/cousins germains (L’inceste était mal vu sauf dans la famille royale, où il était utilisé pour sauvegarder la succession dynastique par préservation de la lignée de sang, sans compter le maintien du pouvoir politique, les alliances diplomatiques pour affirmer la soumission d’un royaume, etc). Pour diverses raisons (infertilité, incompatibilité, adultère), un homme pouvait divorcer de sa femme et se remarier (même si le cas n’était pas courant, la procédure était simple et se faisait devant témoins, la femme obtenant toujours la garde des enfants). L’adultère était puni de mort car il remettait en doute la paternité de l’enfant. La femme divorcée retourne chez ses parents ou se remarie. Dans ce cas, elle sera enterrée avec son autre mari. En cas d’infertilité (de l’un ou de l’autre des partenaires), l’homme n’abandonnait pas nécessairement sa compagne : (Cas no. 1) Il prenait une seconde épouse sans répudier la première. (Cas no .2) Il adoptait sa femme pour s’assurer qu’elle hérite de ses biens. (Cas no. 3) Il gardait son épouse comme première et unique femme, mais celle-ci adoptait l’enfant ou les enfants que son mari avait eu avec une esclave et les élevait
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