Expressions artistiques dans les années folles (1919-1929): Oublier ou dénoncer les horreurs de la grande guerre ?

CARRIERE Victor 3°1

HISTOIRE DES ARTS

Objet d'étude : Expressions artistique dans les années folles (1919-1929) : Oublier ou dénoncer les horreurs de la grande guerre ?

Œuvre principale : « Les joueur de skat », Otto Dix, 1920 Art du visuel (peinture) Œuvre 2 : « La Butte Rouge », Gaston Mardochée Brunswick, dit, Montéhus, 1923 Art du son (chanson) Œuvre 3 : Le Charleston (illustré par un vidéo de Youtube : 1920's Charleston), auteur inconnu, années 20. Art du spectacle vivant (danse)

Contexte historique du sujet

A la fin de la première guerre mondiale, désastreuse sur le plan humain et matériel, l'Europe est en ruine. Dans la plupart des pays, l'économie est affaiblie, la pauvreté est importante et le climat social très tendu. Il faut attendre les années 1925, marquée par une reprise de croissance économique pour que le climat politique et social se stabilise, pour peu de temps cependant, car la crise mondiale de 1929 venue des Etats-Unis va toucher l'Europe de plein fouet. Cette période instable d'immédiate après guerre (1919-1929), porte le nom d'« années folles » car elle fut en même temps paradoxalement très joyeuse et extrêmement bouillonnante et créative du point de vue intellectuel, artistique et scientifique. Dans la lignée des mouvements pacifistes qui proclament le fameux « Plus jamais ça » certains artistes ou intellectuels choisirent de dénoncer la guerre meurtrière. D'autres, suivis par une grande partie de la population, voulurent au contraire l'oublier, s'étourdir de plaisir, de fêtes et de liberté sur les nouveaux rythmes endiablés importés des Etats-Unis. Les trois œuvres que j'ai choisi vont illustrer ce paradoxe des « années folles », mélange de misère et de luxe, de souvenir et d'oubli, de joie et de détresse...

Œuvre principale : Dénoncer la guerre

Description Cette œuvre, conservée à la Galerie Nationale de Berlin, s'intitule Les joueur de skat (parfois désignée aussi Les joueurs aux cartes mutilés de la guerre. Elle a été réalisée en 1920 par le peintre allemand Otto Dix (1891-1969). Il s'agit d'une huile sur toile avec collage, de moyennes dimensions (110 × 87 cm). Le tableau représente trois « Gueules cassées » de la grande guerre jouant aux cartes autour d'un guéridon. Il comprend deux plans principaux représentés avec peu de perspective. Le premier plan du tableau, avec les trois personnages, est divisé en deux parties horizontales qui sont très contrastées. La partie basse apparaît sombre et dépouillée, occupée seulement par des lignes noires et souvent rectilignes de pieds sans vie : pieds de tables ou de chaise qui se confondent avec les prothèses des personnages. Il y a plus de vie dans la partie haute et centrale de l'oeuvre, nettement plus dense, colorée et éclairée. Les formes sont également plus arrondies. L'espace est entièrement occupé par les corps mutilés autour de la table. Ces corps sont représentés avec un minimum de volume et semblent se résumer à des bustes sur lesquels ont a collé des têtes énormes et déformées. Ces têtes portent de très nombreuses mutilations et prothèses que l'artiste détaille avec précision. On est devant un assemblage hétéroclite de chair, de trou, de cicatrices et de métal, avec parfois quelques détails saugrenus comme les dessins sur les prothèses. La vision d'horreur semble s'atténuer aux niveau des bustes des personnages, dont les habits (des uniformes) dissimulent la chair. Mais ce n'est qu'un leurre : en observant davantage, on voit que c'est une jambe qui tient les cartes et non un bras. Sur la table de jeu surtout, la présence d'un support pour les cartes pour un joueur aux bras arrachés, d'une sorte de micro pour l'oreille externe et d'une prothèse de main évoque encore les mutilations. La partie supérieure du tableau est

...