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Apprendre à Voir L'architecture

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Par   •  1 Décembre 2013  •  2 261 Mots (10 Pages)  •  1 653 Vues

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Introduction

L’auteur, Bruno ZEVI est né à Rome en 1918 et y meurt en 2000. Il débute ses études d'architecture en 1936 tout en s'engageant dans la lutte antifasciste; mais l'antisémitisme le force à quitter l'Italie pour Londres en 1939, où il poursuit ses études à l'Architectural Association, avant de rejoindre New York en 1940. Il fut diplômé en 1941 à Harvard sous la direction de Walter Gropius.

Il fonde l'Association pour l'architecture organique, qui fait de l'œuvre de Frank Lloyd Wright la référence majeure d'une architecture moderne soucieuse d'un engagement civique démocratique. Il ne pourra jamais séparer la pensée de l'action.

Ses publications ont fortement influencé ses lecteurs et sont devenues de réelles références.

 Verso un’architettura organica, 1945

(traduction française, Vers une architecture organique, 1950)

 Sapere vedere l’architettura, 1948

(traduction française, Apprendre à voir l'architecture, 1959)

 Storia dell’architettura moderna, 1950

Après avoir établi la primauté de l’espace en architecture, cet ouvrage dresse dans un premier temps son évolution au fil des grandes périodes historiques puis dans un second il évoque les diverses interprétations possibles de l’architecture.

I. L'espace, élément fondamental de l'architecture

Malgré son omniprésence dans la vie quotidienne et les voyages, l'architecture n'est pas une discipline populaire. Les causes sont multiples :

 le comportement des architectes liés trop souvent à la polémique.

 les études trop superficielles car uniquement plastiques ou trop complexes car destinées aux ingénieurs.

 le manque d'éducation spatiale causée par la prédominance de la représentation 2D et la quasi-absence de pratique spatiale. Or l'architecture doit être comprise et vécue, elle exige donc des déplacements successifs à la fois visuels et physiques.

Pour faire « voir l'architecture » il faut établir une méthode claire définissant son principe. « Dire, comme on en a l'habitude, qu'il y a architecture lorsque la construction est « belle » et non-architecture lorsqu'elle est « laide » n'a aucun sens. La définition la plus juste que l'on puisse donner de l'architecture est celle qui tient compte de « l'espace interne ». Sera belle celle dont l'espace interne nous attire, nous élève, nous subjugue spirituellement; sera laide celle dont l'espace interne nous fatigue ou nous repousse. »

II. Les époques de l'espace

Au fil des siècles, l’espace a été perçu et façonné de multiples manières soit en continuité soit en opposition.

Durant l’Antiquité grecque, le temple était une grande sculpture, dont l'espace interne ne résultait d'aucune action créatrice car il ne répondait à aucune fonction sociale. En effet le temple étant interdit aux fidèles, toute l'attention était portée sur l'extérieur. L'architecture grecque était essentiellement extérieure, comme les théâtres, lieux sacrés, acropoles... « Les acropoles sont des chefs-d'œuvre urbanistiques, triomphants par le sens humain de ses proportions et de son échelle, par la grâce de ses ornements, isolés de tout problème social, autonomes dans son charme contemplatif, imprégnés d'une dignité spirituelle jamais égalée. »

A l’Antiquité romaine, Les constructions n’étaient pas des oeuvres d'art mais des oeuvres architecturales par leur espace interne, la scénographie, la pluralité des formes du programme, son échelle monumentale, la nouvelle technique des arcs et des voûtes, le sens des grands volumes et le développement des archétypes sociaux (maisons et palais). L'espace romain se caractérisait par son statisme, sa symétrie, son autonomie, son échelle inhumaine et sa monumentalité. L'architecture officielle romaine affirmait son autorité.

L'église paléochrétienne mêlait l'échelle humaine des Grecs et la conscience de l'espace interne des Romains. Elle transformait l'édifice mystérieux en un lieu de prière pour les fidèles. L'architecte partait de la basilique romaine, remplissant la même fonction de réunir, à laquelle il supprimait une abside et déplace l'entrée sur le petit côté. Il créait alors une ligne directrice correspondant au parcours dynamique du fidèle.

L’architecte byzantin exaltait le thème de la basilique paléochrétienne en accélérant son schéma longitudinal. Ces caractéristiques incarnaient alors l’horizontalité, le flux dilatateur et le rythme unique le long de l’axe longitudinal.

Du VIII au Xe siècle, la surélévation du chœur, la création du déambulatoire, l'épaississement des murs entraînant l'accentuation visuelle des rapports de charge et de soutient et le goût des matériaux bruts (terre cuite, pierres grossières…) permettaient d'articuler l'édifice et de marquer l'originalité de cette période. On note une opposition à la conception byzantine en faveur d'un retour au solide de la tradition latine, qui génèrera l'architecture romane.

A la période romane, un véritable renouvellement organique rompt avec la tradition et crée du neuf, il se caractérisait par l'enchaînement de tous les éléments de l'édifice entre eux grâce à un rapport proportionnel de leurs dimensions et la métrique spatiale. L’auteur déclare que « L'édifice roman acquiert la sûreté de soi et la conscience de sa force. »

Le gothique avait pour objectif de créer un espace continu et infini. Pour cela, il supprima les murs pour établir une relation entre l'intérieur et l'extérieur. Il créa l'espace, le rythma, l'éleva et lui donna une forme sans en interrompre la continuité. Le gothique conservait la direction longitudinale mais il lui opposait la direction verticale. Les rapports de proportions avaient changé et concernaient désormais les proportions de l'édifice

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