Commentaire de la peinture Médée Furieuse d'Eugène Delacroix
Documents Gratuits : Commentaire de la peinture Médée Furieuse d'Eugène Delacroix. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar profam • 22 Janvier 2013 • 425 Mots (2 Pages) • 12 250 Vues
Commentaire de tableau :
« Médée furieuse », Eugène Delacroix, première version de 1838
Les romantiques sont fascinés par les sentiments exacerbés du héros. Cela explique que le peintre romantique Delacroix ait fait de Médée l’un des sujets de ses toiles.
« Médée furieuse » est une toile présentée dans sa première version, au Salon de 1838.
Le personnage est représenté de façon ambiguë : d’une part, Delacroix choisit de montrer l’infanticide commis par Médée, montrant à son tour un monstre ; d’autre part, il ne montre pas cet infanticide.
Quelle vision du personnage Delacroix nous livre-t-il ?
Nous étudierons dans un premier temps la violence de cette toile, puis nous verrons la passion maternelle évoquée dans cette œuvre.
La violence apparaît dans la présence de la couleur rouge de la jupe de Médée, elle est aussi présente dans l’objet du poignard que Médée tient dans la main gauche (longtemps considérée comme la main du diable).
Ce poignard est tenu fermement dans le poing refermé de Médée, à proximité de la cuisse de l’enfant.
L’autre main de la mère est crispée sur le bras du deuxième enfant dont les cheveux bouclés le font ressembler à un ange, mais dont le regard montre la terreur. Cette ressemblance avec un ange renforce son caractère de victime.
La chevelure hirsute et brune, ainsi que le masque qui semble cacher les yeux de cette femme montre sa folie meurtrière.
L’obscurité, créée par la couleur marron de la grotte, de la terre, des herbes renforce la violence.
La nudité, enfin, de la poitrine de Médée et de ses pieds lui confère une dimension animale.
Cette poitrine, néanmoins, symbolise aussi la maternité. Et cette dimension est largement mise en valeur par Delacroix. La maternité est soulignée par la fusion des trois corps qui forment un triangle. On peut considérer que Médée, derrière la violence de ses gestes, protège ses enfants d’un danger qui viendrait de l’extérieur.
Sa crainte est en effet exprimée par son regard tourné vers le point de lumière en haut à gauche qui matérialise l’extérieur.
La grotte peut alors être conçue comme un lieu protecteur. Ce qui laisse aussi penser que Médée fuit un danger est le diadème et les bijoux qui rappellent son statut de reine.
En conclusion, on peut dire que Delacroix ne donne pas de Médée l’image d’un pur monstre, puisque l’on ne peut être certain qu’elle tue ses enfants : on peut aussi interpréter sa présence dans cette grotte comme le désir de fuir un danger.
L’ambiguïté est ainsi conservée et l’on peut se livrer à une double interprétation de cette toile : Médée en victime ou en bourreau.
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