L'industrie Du Cinéma Indien
Dissertation : L'industrie Du Cinéma Indien. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar woodstockk • 6 Mars 2013 • 2 221 Mots (9 Pages) • 1 143 Vues
L’industrie du Cinéma indien
L’industrie cinématographique indienne est souvent réduite à tors au « simple » Bollywood, qui, lorsqu’on l’évoque, renvoie à l’image de somptueux décors, très colorés, où se mêlent chants et chorégraphies indiennes.
Mais derrière cela, on retrouve l’une des industries les plus puissantes et influente du pays, et certainement l’industrie cinématographique la plus importante au monde en terme de production de films et d’audience, avec plus de 1000 films par an, et quelque milliards de spectateurs.
A vrai dire, le cinéma est tellement important dans la culture indienne (on le retrouve d’ailleurs dans plusieurs langues différentes, principalement en hindi, suivant par le tégoulou, le tamoule et le kannada) qu’on parle souvent de lui comme faisant parti des 4 besoins essentiels : se nourrir, se loger, s’habiller et aller au cinéma.
Alors comment cette industrie gigantesque a-t-elle réussie à s’imposer de manière considérable en Inde, son pays d’origine, mais également à l’étranger ?
Un peu d’Histoire
Le cinéma indien a commencé au début du XXème siècle avec, en 1913, le premier long métrage muet indien réalisé par Dhundiraj Govind Phalke intitulé Raja Harishchandra et présenté à Bombay. Mais à l’époque le cinéma n’était pas vraiment considéré comme un art, parce que trop peu connu encore, et était donc très peu apprécié et peu toléré. Les acteurs du coup, se faisaient rare, sûrement par peur du jugement des autres. Tous les rôles étaient d’ailleurs tenus par des hommes.
Mais de 1920 à 1930, le cinéma indien commence à être de mieux en mieux accepté, et les acteurs reconnus en tant que tel. En 1931, le premier film parlant voit le jour, Alam Ara, réalisé par Ardeshir Irani. Bien qu’il soit en hindi, langue officielle du pays, d’autres films sortiront la même années en bengali, télougou et tamou, autres langues indiennes. Preuve que la démocratisation du cinéma indien avait déjà commencée.
En 1932 un film fait exclusivement de chansons sort les écrans, il s’agit de Indra Sabha. Ce film ouvrira le chemin au genre Bollywood, connu et reconnu pour ses histoires rythmées de danse et de chants.
Il faudra en revanche attendre 1937 pour que le cinéma indien ait une visée internationale, avec le film Sant Tukaram de Vishnupant Damle, diffusé au festival de Venise.
Les intrigues se basent souvent sur des histoires d’amour et d’infidélité, bien que certaines se démarquent par leur critique sociale, comme le montre les films de Vanakudre Shantaram.
De plus en plus de grandes entreprises telles que la Prabhat Film Company à Poona, la New Theatres Ltd à Calcutta, ou encore la Bombay Talkies à Bombay, s’inspirent du modèle hollywoodien et offrent à la production une base stable, autant financièrement que techniquement, permettant ainsi l’essor du cinéma indien.
D’ailleurs globalement, et ce malgré les effets de la crise économique mondiale, cette période est souvent considérée comme l'âge d'or du cinéma indien.
Au début des années 40, des films à caractère militant vont apparaitre tel que le film Door hato ae duniya walo Hindustan hamara hai de Kismet, remettant en cause la légitimité de la colonisation britannique. Le film connaitra un succès fulgurant, restant à l'affiche pendant quatre ans, jusqu’à l’indépendance du pays en 1947.
Néanmoins, les années 50 se caractérisent par une période de codification contraignante et appauvrissante pour le cinéma indien, faisant de lui un cinéma peu réaliste et biaisé par la dose obligatoire de bons sentiments, de comique et de danses qu’il devait contenir.
Pourtant le public est en admiration devant ces films qui le font tant rêver, l’éloignant de la dure réalité qu’est leur quotidien. Les acteurs sont également pour eux un exemple de réussite, comme celle par exemple de Raj Kapoor, dont le succès durera près de 40 ans.
Parallèlement, la renommée internationale du Bollywood ne cesse de progresser. En 1954 le film hindi dirigé et produit par Bimal Roy, Do Bigha Zamin, remporte une mention spéciale du jury au festival de Cannes sous le titre Deux hectares de terre. Peu après, c’est le film du grand réalisateur Satyajit Ray, Pather Panchali, connu sous le nom de la Complainte du sentier en français, qui connaîtra également le succès à Cannes, obtenant le prix du document humain.
Les années 60 ne connaissent pas de changements majeurs, le cinéma populaire continue de se développer, tout comme l'institution cinématographique indienne, organisant notamment le Festival International du Film de New Delhi, qui se déroulera de plus en plus régulièrement.
Les années 70 marquent un tournant pour le cinéma indien, qui voit la naissance d’un nouveau genre, souvent désigné comme « la nouvelle vague indienne ».
En effet, de nombreux films à petit budget vont être réalisés tel que le film Bobby de Raj Kapoor, qui connu un franc succès.
Par ailleurs, Manmohan Desai, l’un des directeurs les plus célèbres des années 70, est souvent considéré comme étant l’inventeur du genre « Masala », genre qui rassemble dans un même film à la fois action, romance, comédie, drame et comédie musicale. Il disait : « je veux que les gens oublient leur misère. Je veux les emmener dans un monde de rêve où il n’y a pas de pauvreté, pas de mendiants ». Le but de ces films, durant souvent près de 3 heures, était ainsi de faire oublier aux spectateurs leur quotidien parfois misérable.
Le cinéma indien, une usine à rêve et à billets
Les années 80 et 90, quant à elles, marqueront une importante croissance économique pour l'industrie cinématographique indienne. Les budgets et les moyens techniques attribués aux films sont de plus en plus importants, l’influence hollywoodienne se ressent d’avantage, particulièrement avec les nouveautés technologiques dont s’inspirent les indiens, et la célébrité des acteurs n’a jamais été aussi fulgurante.
Par ailleurs, le commerce de produits dérivés ou associés au cinéma a sa part dans le succès financier de cette industrie : vidéos, DVD et cassettes audio en sont les principales ressources. Il est également courant que les Indiens achètent les bandes originales de certains films sans même les avoir vus. La musique des films hindis a sa place sur la scène musicale pop du pays.
Les acteurs sont considérés comme des méga-stars et ont des statuts plus que privilégiés, à
...