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La Pala Pucci (Pontormo)

Mémoire : La Pala Pucci (Pontormo). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Mars 2015  •  1 725 Mots (7 Pages)  •  1 494 Vues

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Introduction

Au cours du XVIe siècle, la scène artistique italienne est marquée par de nombreuses tensions politiques et religieuses qui donneront naissance à un style appelé au XIXe siècle, « maniérisme ». Parmi les peintres à l’origine de ce mouvement Jacopo Carucci, dit Pontormo (1494-1556), fut l’un des peintres les plus emblématiques. Il sera tôt a florence, et se formera dans les ateliers des plus grands maitres de la renaissance : Andrea Del Sarto et Piero di Cosimo qui marqueront profondément son caractère. En 1511, un voyage a Rome complètera sa formation déjà brillante : il va faire la connaissance de Raphael et Michel-Ange dont il sera très proche. Enfin il sera attiré par les gravures nordiques notamment celle de Durer ; il travaillera indifféremment pour le compte de familles républicaines et des Médicis.

La Pala Pucci est une peinture à l’huile sur panneau (214x195 cm) datant de 1518 et conservé dans l’église San Michèle de Visdomini à Florence. C’est la plus grande peinture à l'huile connue de ce peintre.

Pontormo à vingt-quatre ans et signe avec le Retable Pucci son manifeste maniériste, en mettant en œuvre « cette liberté qui n’a pas de règle, mais qui s’exerce selon la règle » dont nous parle Vasari. Lequel soutient que « le retable est le plus beau tableau jamais peint par cet artiste si rare »

Mais peut on considérer cette œuvre seulement comme un manifeste maniériste ?

Dans un premier temps nous verrons en quoi cette œuvre répond aux caractéristiques de ce mouvement, puis en quelle mesure Pontormo casse les codes grâce a son œuvre puis comment il s’inscrit finalement dans une continuité plutôt classique.

Partie I : une œuvre maniériste

Ce courant débute en 1520 et se termine en 1580. Il prend forme à partir du sac de Rome en 1527, qui ébranla l’idéal humaniste de la Renaissance. Ses différentes caractéristiques, que nous allons détailler, se retrouve dans l’ouvre de Pontormo et plus particulièrement la Pala Pucci.

Tout d’abord, l’image trouble et obscur ; en effet, sur ce tableau, on est frappé tout de suite par un sentiment d’incompréhension : les enfants rient mais les veillards semblent triste. Les sentiments sont clairement différents en fonction des personnages ; seule marie semble neutre et fait office de guide pour les spectateurs ainsi que pour les personnages. Les couleurs choisies par Pontormo placent le tableau dans cette atmosphère assez sombre. Le terme « trouble et obscur » qui qualifie le maniérisme semble parfaitement adapté à ce retable. L’atmosphère sombre associée au trouble qu’inspirent les personnages fait de ce tableau « un manifeste humaniste ».

Une autre caractéristique du maniérisme est l’espace désuni. Ici le placement des personnages ne suit pas de logique. On a des personnages qui semblent figés tandis que d’autres sont en mouvement. Cette absence de cohésion est un fait marquant du maniérisme. Les anges au dessus de Marie, ainsi que Jésus et jean baptiste semblent provenir d’un autre tableau par rapport aux saints.

Cette recherche du mouvement est elle aussi un fait du maniérisme. La vierge indique une direction : elle montre l’autel de l’église (ou devrait être baptisé le christ) ; Joseph et St Jean l’évangéliste suivent du regard ce que montre marie. St François d’assise prie la Vierge, tandis que St Jacques lui nous regarde. C’est cette multiplicité des regards qui accentue le mouvement.

Partie 2 : les codes cassés

Mais la Pala pucci de Pontormo est certes un manifeste maniériste mais il prend surtout la forme d’un tableau cassant les codes préétablit. En effet, le maniérisme s’inscrit comme une rupture avec les contemporains humanistes. Et cela se voit clairement du fait de la place du religieux : le thème centrale qu’est la conversation sacrée apparaît comme secondaire devant le chef d’œuvre pictural orchestré par Pontormo. Comme ses pairs maniéristes, c’est l’œuvre qui passe devant le thème. Ainsi l’église voit la Pala Pucci comme une provocation ; nous sommes aux antipodes de la conversation sacrée de Piero della Francesca fondée sur la perspective et l’harmonie intérieure des personnages. Ici l’étrange est produit par la répétition des figures qui créée une illusion plutôt qu’une vision de la réalité. La lecture théologique est donc perturbée par la gestuelle des personnages et les directions multiples.

Mais cet ensemble de caractéristiques s’inscrit dans une volonté de représenter le contexte politique florentin : en effet entre la naissance de Pontormo 1494 et la date du tableau 1520 florence connaît la chute des Médicis (pierre II l’infortuné), la théocratie de Savonarole (1492-1498), l’instauration provisoire de la république (1498-1512) et la restauration, tout aussi provisoire des Médicis (Alexandre). Les personnages proche physiquement mais éloignés dans leurs attitudes tendent a traduire le phénomène de chaos qui touche la politique florentine : chacun va dans un sens diffèrent et c’est le trouble qui règne. Les vieillards semblent conscients de l’échec de la république, tandis que le croyant y verra le renoncement face à la mort future du christ. Il règne donc un climat dramatique dans et hors du tableau. Ce qui semble déroger a la règle c’est aussi la place du christ : en effet, dans les vierge a l’enfant, Jésus se trouve dans les bras de

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