Ecriture D'invention: Article Sur "la Rue De Prague" D'Otto Dix

De l’horreur à l’oubli, de l’oubli à l’horreur ?

C’est à l’occasion de la « Dada messe » ayant débuté il y a maintenant 3 jours à Berlin, que j’ai découvert les œuvres d’un artiste tourmenté par les horreurs de cette Première Guerre mondiale achevée depuis maintenant deux ans. Je dois avouer que ses œuvres m’ont bouleversé, ce qui m’a poussé à écrire cet article. Je vais donc vous présenter « la rue de Prague » qui fut l’œuvre qui m’a le plus touché parmi celles que j’ai pu voir .Elle fut réalisée par Otto Dix, un peintre de la ville de Dresde, âgé de 28 ans et appartenant aux mouvements de la « nouvelle objectivité » et de l’expressionisme existant depuis le début de ce XX ème siècle

.La première chose qui m'a interpellé fut l’organisation de l’espace peu commune, présente dans ce tableau .En effet, le cadrage de ce tableau est décentré et me parait relativement serré et oblique, donnant ainsi une vue d’ensemble de la scène. De nombreux éléments comme des personnages, des animaux, des objets et biens d’autres sont juxtaposés, créant ainsi une impression de désordre. Puis, j’ai ensuite été frappé par l’absence d’harmonie, les couleurs m’ont paru trop contrastées et les formes éclatées. Par exemple, l’homme central est de couleur sombre et entouré d’autres personnages de couleur plus claire. D’ailleurs, l’ensemble des personnages du tableau semblent complètement désarticulés, ils me paraissent caricaturaux, voire grotesque. L’homme central, est par exemple dépourvu de jambe, il n’a qu’un bras tombant au sol, il semble disproportionné et replié sur lui-même. La vision qu’offre cette œuvre semble troublante et cauchemardesque. Elle fait rentrer l’observateur dans la conscience tourmentée de l’auteur. Je l’ai trouvé inquiétante, troublante et angoissante, et j’ai été saisi par l’aspect dramatique de cette œuvre montrant les terribles conséquences de la guerre. D’une part, avec les victimes directes de celle-ci, telles que l’homme central et celui se trouvant en face de lui, qui sont tous deux des anciens combattants, mutilés de guerre, appelés « gueules cassées ».Mais aussi avec les victimes indirectes, dont une jeune fille orpheline, et une femme probablement réduite à la prostitution. D’autre part, par la séparation de la société, que l’on perçoit notamment par le biais de l’homme central, mendiant de l’argent probablement pour s’acheter des prothèses. Il semble rempli de désespoir avec son regard vide et l’expression attristée de son visage. Il est pourtant ignoré par un homme ayant vécu une expérience similaire à la sienne, et méprisé par un membre de la bourgeoisie, qui lui donne un timbre à la place d’une pièce. De plus, les personnages ne se regardent pas. C’est ainsi qu’Otto Dix transmet une vision pessimiste d’une société décadente.

Il est triste de constater que la rude expérience de la Première Guerre mondiale, pourtant marquée par la naissance de valeurs telles que la tolérance, la compassion et la solidarité, les aura emporté avec elle. L’enfant orpheline, la femme prostituée et l’ancien combattant mutilé devront donc faire face à l’ignorance, aux blessures, au mépris et à la solitude. Ces trois personnages sont déshumanisés. En effet, la petite fille semble

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