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Manon Lescaut, une tromperie comique

Fiche : Manon Lescaut, une tromperie comique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Octobre 2024  •  Fiche  •  1 159 Mots (5 Pages)  •  46 Vues

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LECTURE LINEAIRE 7 : Une tromperie comique, p 118-120 (« il vin me prendre…. Rigoureusement punie »

L’extrait se situe dans la 1ere partie du roman et correspond à un moment clé de l’histoire du Chevalier Des Grieux. Ce passage aura des conséquences immédiates et plus lointaines sur la vie du jeune couple. Loin d’être traitée par le narrateur dans le sens de la dramatisation, cette nouvelle péripétie est une véritable petite scène de comédie marquée par un ton léger et utilisant toutes les formes du comique.

Un stratagème est organisé afin de soutirer de l’argent à M de G..M, riche aristocrate en l’invitant à un diner à 4 contre une nuit d’amour avec Manon. Le piège tendu, les trois complices, Manon, Lescaut et DG s’éclipseront une fois le riche amant dans la chambre et l’argent récupéré.

DG raconte à Renoncour la mise en scène visant à voler et ridiculiser M de G, prenant ainsi sa revanche sur ce vieillard libidineux.

Nous nous demanderons en quoi cet épisode s’apparente à une saynete, ménageant pause comique au cœur d’une œuvre marquée par la gravité des passions et la violence du sentiment du amoureux.

Nous distinguons 4 mouvement dans cet extrait.

  1. L »entrée en scène du prétendu écolier : « il vint me prendre » … « d’un si bon modèle »

Dans la première phrase, les mots « vint », « m’ordonna », « me conduisant » montrent que Lescaut mène le jeu ? la subordonnée temporelle et le verbe « serrer » montrent les étapes du piège qui va se refermer sur M de G..M.

DG est infantilisé par Lescaut qui l’accompagne par « la main », lui ordonnant de « faire la révérence ». Des grieux est donc présenté comme un ingénu, personnage type de la comédie traditionnelle.

Le superlatif « des plus profondes » accentue le comique des gestes.

 Le discours discret de Lescaut décrédibilise le personnage joué par le chevalier, « un enfant fort neuf » insiste sur l’extrême jeunesse du prétendu écolier d’origine « bien éloigné. D’avoir les airs de Paris » où vit le beau monde.

Lescaut flatte M de G en exemple en jouant sur l’équivoque et le prenant ironiquement en exemple. Les termes valorisants mais à double sens, « vous aurez l’honneur », « faites bien votre profit d’un si bon modèle », sont pris comme éloge par M de G..M alors que le mor « honneur » renvoie à sa conduite dépravée, le mot « profit »  sont exprimés au sens propres et l’hyperbole « un si bon modèle » est une antiphrase, le vieillard étant un contre-modèle sur les plans amoureux et moral.

  1. Le piège se referme de « Le viel amant » à « sur cette scène ridicule »

L’aveuglement comique du vieux libidineux : la périphrase « vieil amant », presque oxymorique rappelle son âge avancé et renvoie au type du vieux barbon dans les comédies de Molière, ces vieillards qui veulent épouser des jeunes filles.

Il est parfaitement joué et entre entièrement dans le rôle qui lui a été dévolu en traitant DG avec une bienveillance paternaliste ? il se montre cependant condescendant, supérieur en l’observant et en le manipulant sans égard et s’étonne des qualités « d’un enfant d province ». il va même jusqu’à mettre en garde le jeune homme sur le danger de la vie parisienne qui peut mener facilement à la débauche, leçon de morale comique de la part d’un vieux débauché.

Il est abusé aussi par l’air de ressemblance avec Manon et ne comprend pas la réponse à double sens de DG La comédie de l’innocence : L’ingénuité de DG est d’abord soulignée par le DD de Lescaut qui rappelle le bon naturel de l’enfant, son peu d’appétit pour les plaisirs  et sa vocation religieuse. DG adopte le comportement du jeune niais et peu subtil. Sa réponse est toutefois grivoise et comporte un double sens : « nos deux chairs se touchent de bien proches » : s’entend dans le sens de la fraternité mais aussi fait allusion aux rapports charnels des deux amants. Par un effet d’ironie dramatique (le lecteur en sait plus que le personnage), le vieux barbon s’adresse à l’amant de sa maîtresse sans le savoir : la remarque « il a de l’esprit » prend une valeur comique dans la mesure où le libertin ne se doute pas que DG en a bien plus qu’il ne le pense, qu’il se joue de lui et que c’est lui-même qui tient le rôle du naïf. Ce dernier continue sa comédie en feignant de prendre les paroles de M. de G…M… au 1er degré « C’est dommage que cet enfant-là n’ait pas un peu plus de monde » : le monde renvoie ici aux relations mondaines et non à la foule de pratiquants dans les églises. DG adopte ici le masque du jeune homme pieux et naïf mais sa dernière remarque « je crois que j’en trouverais à Paris de plus sots que moi » prend la valeur d’une litote ironique.

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