TPE: L'Anorexie
Thèse : TPE: L'Anorexie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Thierry Barbier • 13 Mai 2018 • Thèse • 7 216 Mots (29 Pages) • 793 Vues
I : L’adolescence, une période de remise en question
a. Les changements liés à la puberté (page 3)
b. Les stéréotypes de la société (page 6)
c. Le milieu social (page 8)
II : Leurs rapport avec l’alimentation
a. L’anorexie mentale (page 10)
b. La boulimie (page 14)
III. Une auto-infliction physique
a. La mutilation (page 17)
b. Les addictions à la consommation de substances (page 20)
D’après l’Institut de Santé Mentale de Montréal, près d’une personne sur 5 souffrirait d’un trouble mental au cours de sa vie. Ces troubles trouvent le plus souvent leurs origines lors de l’adolescence.
En effet, l'adolescence est la période de croissance et de développement humain qui se situe entre l'enfance et l'âge adulte, entre 10 et 19 ans en moyenne. Elle peut s’avérer problématique dans certains cas, mais dans d’autres, ce passage se fait sans complications. Ainsi ce passage peut conduire à des troubles mentaux, qui regroupent un vaste ensemble de problèmes. Les symptômes diffèrent, mais ils se caractérisent généralement par une combinaison de pensées, d’émotions, de comportements et de rapports avec autrui anormaux. C’est l’expression d’un mal-être.
Ici, l’accent sera mis sur les troubles du comportement alimentaire (TCA), en particulier l’anorexie mentale et la boulimie, dit « typiques » car ils sont les plus répandus. Cette dernière est caractérisée par un besoin incontrôlable d'absorber de la nourriture en grandes quantités chez un sujet qui, habituellement, ne mange pas en grande quantité. Elle se traduit par un désir ardent et répétitif. L'anorexie mentale est quant à elle essentiellement féminine, qui entraîne une privation alimentaire stricte et volontaire pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.
Ceci nous mène à nous poser la question : les adolescents ne sont-ils que touchés par les troubles mentaux liés à l’alimentation ?
L’adolescence est une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte, elle s’accompagne d’un phénomène biologique, la puberté. Elle est marquée par une longue période de remise en question.
Ce document tiré de l’UNICEF sur des données datant de 2014, montre que l’adolescence n’est pas une période de grand repos pour ces pré-adultes.
La puberté est associée au développement des caractères sexuels primaires et secondaires, elle marque la perte de l’innocence infantile. Chez la fille, elle commence en moyenne à 10 ans et demi, tandis que chez les personnes du sexe opposé elle se met en route vers 11 ans et demi.
Elle se manifeste aussi différemment selon le sexe : ainsi, chez la fille, la puberté sera marquée par l’apparition de la poitrine alors que chez les garçons, elle se distingue par la croissance des appareils génitaux. Il est aussi possible d’observer des similitudes, notamment par l’apparition de poils et une prise de poids chez les deux types d’individus. D’après le magazine Phosphore numéro 365, le garçon verra, en moyenne, sa taille grandir de 23cm, accompagnée d’une prise de poids d’environ 23,5kg. Cette prise de poids est due aux testostérones, produites par les testicules, qui contribuent à la fabrication des muscles. Lors de la puberté, elle est 60 fois plus importante que pendant l'enfance. Chez la fille, la prise de poids sera moins importante : 20kg de plus en moyenne mais la taille l’est davantage, 23 cm. Ici ce sont les œstrogènes, produits par les ovaires, qui sont responsables, entre autres, de la fabrication de la graisse (25 % du poids du corps), se multipliant par 40 après le début de la puberté. Ces chiffres sont une moyenne mais ils permettent d’évaluer ce changement. Pendant cette période, le corps grandit se métamorphosant et laissant à l’adolescent pour seul choix de s’y accommoder.
En parallèle, le cerveau subit quelques chamboulements et ce jusqu’à l’âge de 25 ans où il arrivera maturité. Il est possible de remarquer deux grandes phases de plasticité cérébrales : la première se déroule durant l’enfance et la seconde pendant l’adolescence. Durant ces deux périodes, des connexions de neurones se font et se défont, s’affinent et se remodèlent au gré des expériences et apprentissages.
Un autre phénomène marque aussi l’adolescence : la balance entre les systèmes d’excitation et d’inhibition (diminution ou arrêt) des circuits du cortex cérébral se déséquilibre. Les synapses inhibitrices augmentent, tandis que les synapses excitatrices diminuent, ces synapses interviennent dans le « choix » du déclenchement ou non d’un potentiel d’action. Cela se traduit à l’examen du cerveau par électroencéphalogramme, par une disparition des ondes gamma (qui interviennent lorsque le cerveau doit traiter l’information de différents secteurs) lorsque l’adolescent accomplit certaines tâches cognitives. Ces ondes sont parfaitement visibles chez l’enfant ou l’adulte qui réalisent ces mêmes taches. La structure cérébrale est aussi un des acteurs du phénomène, elle se décompose en 4 étapes : tout d’abord, le développement cérébral où les pensées, la personnalité, la tendance à être anxieux mais aussi à réguler ses émotions seront mis à contribution. Ensuite, il y a formation de réseaux de neurones qui deviennent de plus en plus complexes et mieux organisés, ces connexions culminent à la puberté. Il y a alors dans un troisième temps la myélinisation (substance protégeant et isolant les fibres nerveuses) d’une majorité des fibres nerveuses qui composent la matière blanche. Pour finir il y a des suppressions de connexions inutiles du cerveau qui s’opèrent car celui-ci produit trop de synapses.
L’adolescence marque donc une période de coupe massive. Il est possible de dire que cette période est à la fois marquée de pertes et de gains et ce sur plusieurs plans : un plan psychologique et social car l’adolescent fait ses adieux à l’enfance et s’engage dans une longue conquête d’autonomie, mais aussi un plan anatomique car il y a perte de matière grise et gain de matière blanche.
La puberté n’est pas uniquement un changement physique,
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