Les inégalités : une réalité multidimensionnelle
Fiche : Les inégalités : une réalité multidimensionnelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kam I • 12 Août 2017 • Fiche • 595 Mots (3 Pages) • 895 Vues
I- Les inégalités: une réalité multidimensionnelle
Une inégalité est communément définie comme une différence d’accès à des ressources rares. Mais toutes les différences ne sont pas pour autant synonymes d’inégalités: pour cela il faut que les différences concernent un accès différencié à des ressources socialement valorisées, ce qui repose sur les systèmes de normes et de valeurs collectives. Les inégalités sont donc historiquement et socialement construites, et diffèrent donc dans le temps et dans l'espace. Ex: dans de nombreux pays africains, les vêtements sont valorisés; au MÂ en Europe: titres de noblesse...
On distingue deux grands types d'inégalités:
– Les inégalités d'accès aux ressources proprement économiques (revenu, patrimoine…): elles traduisent un partage inégalitaire des richesses et correspondent à toutes les différences de revenus et de patrimoine entre individus ou entre groupes sociaux.
– Les inégalités d'accès aux ressources sociales : conditions d’existence, éducation, santé,, mais aussi accès au pouvoir (champ politique), et types de loisirs, goûts, pratiques langagières (champ culturel et symbolique)
Les inégalités économiques ont une place particulière au sein des économies marchandes car elles constituent souvent une matrice sur laquelle se développe un grand nombre d’inégalités sociales. Par exemple, les inégalités de revenu et de patrimoine engendrent des inégalités d’accès au logement, d’accès à la santé, etc. Les inégalités sont donc interactives et cumulatives: les avantages des uns s’additionnent pendant que les désavantages des autres se renforcent mutuellement. Par ailleurs, elles ont tendance à se reproduire d’une génération à l’autre (cf la mobilité sociale).
II- Mesurer les inégalités
C'est une question délicate, qui montre que les faits économiques et sociaux ne se livrent jamais spontanément à l’analyse: il faut en effet dépasser les jugements de valeurs et le sens commun, et ne pas céder à la « fausse neutralité des techniques » (Bourdieu).
La mesure des inégalités conduit à répondre à trois questions au moins:
– Quelles inégalités mesurer ?
Le choix de l'accès à telle repose toujours sur un jugement de valeur (ou jugement normatif). Exemple: taux de fréquentation des musées plutôt que taux de fréquentation des stades sportifs. Par ailleurs, le choix d’une variable par rapport à une autre peut conduire à donner à une représentation totalement différente de l’évolution d’une inégalité. Par exemple, selon que l'on s'interesse aux revenus ou au patrimoine on constatera que les inégalités s’estompent ou bien qu’elles s’accroissent.
– Quelles populations comparer ?
Ici aussi, chaque choix découle d'unpartiprisméthodologique qui n’offre pas la même représentation des inégalités. Par exemple, une analyse des inégalités selon les catégories socioprofessionnelles conduit à sous-évaluer les inégalités intra-catégorielles. Il y a en effet des inégalités entre les sous-groupes: les plus aisés sont éclatés dans plusieurs groupes
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