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Les Classiques

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Par   •  16 Janvier 2019  •  Dissertation  •  3 620 Mots (15 Pages)  •  1 344 Vues

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Les classiques ou le fondement de la science économique moderne

Introduction :

Selon l’économiste Etienne Wasmer, « l’économie est avant tout une méthodologie d’analyse des faits sociaux et humains ».Cette affirmation suggère donc l’existence d’une méthode scientifique employée dans l’analyse économique. Pourtant, jusqu’au XVIIIe siècle, les analyses des processus économiques ne semblent pas répondre à une méthode scientifique. Si les grecs, dès l’Antiquité, avec Aristote, ont étudié l’oeconomia et la chrématistique, ils ne s’appuient sur aucun calcul, aucune méthode ni objet spécifique. Leur approche demeure essentiellement philosophique, et il en va de même de leurs successeurs. Il semble que l’étude des phénomènes économiques suivant une approche scientifique apparait avec les économistes classiques. Une question apparait alors : en quoi les classiques ont-ils fait de l’économie une science à part entière? Le courant économique « classique » désigne l’ensemble des économistes et leurs théories datant de la période allant du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe siècle. Les classiques se sont intéressés à des sujets très variés, et ont parfois eu des avis divergents. On peut toutefois considérer comme éléments communs la recherche de « lois universelles » régissant les marchés. Le libéralisme est aussi un facteur commun à tous ces économistes. Une science est quant à elle un ensemble de connaissances fondées par l’étude. Il s’agit aussi d’une discipline où le calcul et l’observation on la plus grande part. Nous observerons donc lors d’une première partie les principales personnalités de ce mouvement économique, ainsi que le contexte dans lequel il est apparu. L’étude des principales théories et ouvrages classiques fera l’objet d’une seconde partie. Enfin, nous nous pencherons sur les exemples et les controverses liés aux thèses classiques, dans l’Histoire, mais aussi dans notre contexte contemporain.

I. Les principales figures du courant classique et leur contexte historique :

Le courant économique classique est apparu dans un contexte historique très particulier. En effet, ce mouvement de pensée est intimement lié avec la Révolution Industrielle. Il s’agit d’un vaste processus qui a fait entrer l’Europe, les Etats-Unis, et plus tardivement le Japon dans l’ère industrielle, et qui s’étend du milieu du XVIIIe siècle à la deuxième moitié du XIXe. Durant cette période, les économies occidentales sont passées de systèmes essentiellement ruraux avec des modes de production artisanaux, à des systèmes urbains basés sur des modes de production industriels. La révolution industrielle a ainsi eu des effets sur les domaines économique, mais aussi social, démographique, scientifique, culturel et politique. Il s’agit donc d’un profond bouleversement des sociétés occidentales, dont les économistes ont été tant les spectateurs que les acteurs. Il existe en effet une forte interaction entre les classiques, leurs théories, et l’évolution qu’ont connue leurs sociétés. Si les économistes classiques ont beaucoup observé les avancées techniques et théoriques de leur époque, ils ont aussi souvent été à l’initiative de ces dernières. Ainsi, la chronologie du mouvement classique coïncide avec la Révolution Industrielle. En effet, on marque le début de la révolution industrielle avec l’invention de la machine à vapeur de James Watt en 1775 et sa fin avec le Krach de Vienne en 1873. Le courant classique quant à lui naît avec l’ouvrage Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations d’Adam Smith, paru en 1776, tandis que Karl Marx, considéré parfois comme le dernier des classiques, publie ses deux principaux ouvrages, Manuscrits de 1844 et Le Capital, respectivement en 1844 et 1848. Le courant des économistes classiques s’inscrit donc profondément dans la Révolution Industrielle, qui l’a inspiré, mais qu’il a aussi inspirée.

Comme nous l’avons vu précédemment, Adam Smith est le premier économiste classique. Né en 1723 et mort en 1790, cet auteur écossais énonce dans La richesse des nations plusieurs idées fondamentales dans la pensée classique. En effet, à travers l’exemple d’une fabrique d’épingles, il prouve l’efficacité de la division du travail. Ce sujet sera de nouveau abordé par Marx sous un aspect bien différent, puisque selon lui, la division du travail ne profite qu’aux propriétaires des moyens de production, et « aliène » l’ouvrier. Smith émet aussi la célèbre théorie de la « main invisible » selon laquelle les marchés s’équilibrent naturellement, du fait de la confrontation des intérêts des différents acteurs économiques. Selon lui, chacun agit suivant ses intérêts personnels. David Ricardo est, lui, considéré comme le successeur d’Adam Smith. En effet, ils estiment tous deux que le rôle de l’Etat doit se limiter aux fonctions régaliennes, et ne doit pas toucher à l’économie. Seuls les éléments qui ne sont pas rentables doivent être assurés par l’Etat. Smith prend l’exemple des écoles ou des ponts. L’ouvrage principal de Ricardo est Principes de l’économie politique et de l’impôt, paru en 1819. Thomas Malthus, né en 1766 et décédé en 1834 est lui aussi un auteur majeur du mouvement classique. Connu pour sa théorie démographique sur la surpopulation, il a aussi écrit sur l’épargne et estime que la demande est stimulée par l’offre. Jean-Baptiste Say, s’oppose à cette vision des choses et propose une « loi des débouchés ». L’auteur français est aussi connu pour avoir diffusé la pensée de Smith en France. Enfin, au même titre que Karl Marx, John Stuart Mill est considéré comme l’un des derniers économistes classiques. Le courant classique est par la suite supplanté par les marginalistes parmi lesquels Walras, Menger, Jevons ou encore von Böhm Bawerk.

II. Les grandes théories classiques

A. L’analyse classique des lois naturelles

Pour comprendre toute la réflexion des classiques il est nécessaire d’avoir une définition de la théorie inédite de la valeur. Dans la Richesse des nations Adam Smith va tenter de comprendre la valeur d’échange des biens qui permet d’expliquer en partie la division du travail. Il distingue valeur d’usage et valeur d’échange en établissant le paradoxe de l’eau et du diamant (l’eau a une faible valeur d’échange et forte valeur d’usage dont on peut en retirer une grande utilité. Contrairement au diamant qui a une grande valeur d’échange mais une

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