Exemple d'une dépression économique

Un exemple de dépression économique : le cas de la Grèce

L'exemple de la Grèce est une illustration d'une situation où la crise économique se traduit, non seulement par une récession, mais débouche, à cause d'un manque de politiques adaptées, sur une véritable dépression, c'est à dire une période marquée par une contraction durable et cumulative du PIB.

En 2009, les effets de la crise des subprimes viennent ralentir l'activité économique dans l'ensemble de l'Europe. Cette période marque la récession la plus importante qu'aient connue les pays développés depuis l'après guerre. Les finances publiques étant également très dégradées, le déficit budgétaire de la Grèce s'établit à près de 13 % et la dette publique est équivalente à 115 % du PIB.

Le gouvernement grec doit demander de l'aide à l'Union Européenne mais aussi au FMI, le fonds monétaire international. Ces aides ont pour contrepartie la mise en œuvre de politiques d'austérité c'est à dire une politique qui cherche à réduire les coûts et les dépenses publiques afin de diminuer l'endettement de la Grèce. L'objectif premier est censé assainir l'état des finances publiques. Au fil des mois, différents plans d'austérité vont se succéder. En 2010, un deuxième plan d'austérité pour dégager 4,8 milliards d'euros est mis en place, il prévoit notamment l'augmentation de 2 points de la TVA.

Les différents plans d'austérité comportent ainsi tous les mêmes recettes :

réduction des dépenses publiques,

réductions des emplois dans la fonction publique, en mai 2010 : mise en place d'une réduction de 8 % des indemnités des fonctionnaires puis en février 2012, suppression de 15000 emplois dans la fonction publique,

diminution des salaires : abaissement de 22 % du salaire minimum ramené à 586 euros brut,

diminution des retraites : gel des pensions de retraites dans le secteur public dès mai 2010 de 21 à 23 % et augmentation de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. Tous ces éléments créent ainsi un choc de demande négatif (baisse revenus agents, baisse conso, baisse prix, baisse production) adressé à l'ensemble de l'économie.

C'est à partir de ces données que la récession (car baisse des revenus), puis la dépression s'installent. La diminution de la demande intérieure, accompagnée d'une chute des exportations due à la récession observée dans toute l'Europe, contracte le PIB grec. Celui ci baisse de près de 20 % entre 2008 et 2012, entraînant une forte croissance du chômage, dont le taux passe de moins de 9 % à plus de 26 % de la population active sur la même période. Cela renforce l'appauvrissement des ménages et enfonce un peu plus la demande intérieure. Les fermetures d'entreprises se multiplient, les anticipations deviennent très mauvaises, les investissements s'effondrent (-47 % entre 2008 et 2012). Les ménages, s'ils le peuvent, épargnent par précaution à cause du manque confiance, ce qui réduit encore un peu plus leurs achats. Le revenu national par habitant recule de 17 % entre 2009 et 2012. En

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