Désaffiliation sociale : précarité et marginalisation
Fiche : Désaffiliation sociale : précarité et marginalisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar macsq • 8 Février 2022 • Fiche • 988 Mots (4 Pages) • 633 Vues
Au cours de sa vie, un individu peut subir une fragilisation ou une rupture de ses liens avec la société, c’est ce qu’on appelle la désaffiliation sociale. Aujourd’hui, nous allons vous montrer comment la précarité peut être un facteur important de la désaffiliation sociale d’un individu. La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités, par exemple la sécurité d’un emploi stable, d’un logement adapté ou d’une bonne alimentation. Elle est caractérisée par une forte incertitude sur la possibilité de pouvoir retrouver dans un avenir proche une situation considérée comme "acceptable". La précarité touche ceux qui n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour subvenir à leur besoin essentiels. Les personnes précaires n’ont donc pas d’emploi ou bien un emploi qui ne permet pas d'accéder à un niveau de vie acceptable, ce qu’on appelle un emploi précaire. Elles n’ont pas non plus de soutien financier de leur famille ou de l’état leur permettant de subvenir à leurs besoins.
La précarisation commence donc généralement par une précarité de l’emploi qui affaiblit le lien organique :
En effet, les sociétés modernes accordent au travail une place centrale autour de laquelle s’articulent de nombreux avantages : des revenus permettant de consommer, des droits sociaux (couverture maladie…), des liens communautaires (collègues de travail…). Le gain économique permet de répondre aux besoins primaires et de réaliser des dépenses de consommation qui constituent la norme sociale, comme des dépenses de loisirs par exemple. Le travail permet ainsi d’occuper une place, de se définir au sein de la société et d’être reconnu pou cela : il est pourvoyeur de lien de reconnaissance. L’employeur et le salarié sont liés par le travail, et ce lien est source de protection : le salarié peut négocier un aménagement de son temps de travail sans pour autant risquer de perdre celui-ci car il est protégé par un contrat de travail. En outre, ce même individu peut créer des liens « forts » au travail avec ses collègues. Dans ce second exemple, le travail peut être pourvoyeur de protection face à l’isolement et la solitude et ne représente pas qu’un gain économique. Le travail est donc une source importante de lien social, et l’individu ayant un emploi précaire ou étant chômeur se sent donc marginalisé à cause de l’absence de protection et de reconnaissance liées à l’emploi. Il est moins intégré socialement, menaçant son épanouissement personnel.
Cette marginalisation et la fragilisation du lien économique lié à l’emploi entraîne une fragilisation de tous les autres liens sociaux.
Pour l’individu précaire : les revenus sont faibles ou inexistants, les dépenses ne sont donc pas les mêmes que pour l’individu qui occupe un emploi. Il est alors difficile d’acheter selon les normes de consommation propres à la société ou des groupes sociaux auxquels on appartient. Par exemple, un individu est habitué à sortir au restaurant tous les week-ends avec ses ami·e·s. Cette pratique est devenue la norme pour ce groupe social. Or, la perte de revenu ne permettra pas à l’individu d’entretenir cette habitude : il va ainsi s’éloigner des normes de consommation propre à son groupe social d’appartenance, ses liens électifs sont fragilisés. Dès lors, l’expérience du chômage est souvent marquée par l’affaiblissement des liens sociaux. En situation de chômage, il est en effet moins possible de faire des sorties et de profiter des loisirs à l’origine du maintien et de la création de liens sociaux : en conséquence, ceux-ci se fragilisent. Cette rupture progressive des appartenances amène la perte d’estime de soi et la stigmatisation.
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