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Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?

Dissertation : Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Janvier 2022  •  Dissertation  •  2 360 Mots (10 Pages)  •  603 Vues

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Suis-je ce que j’ai conscience d’être?

                    Dans le film « The Matrix », Néo prend conscience qu’il n’est pas celui qu’il croyait être. Quand il parvient à quitter le Matrix, la réalité qu’il croyait connaître auparavant n’était qu’une illusion, le « je » qu’il croyait connaître était aussi qu’une illusion. Cette prise de conscience l’amène à essayer de détruire le Matrix et découvre ce qu’il pense être « sa vraie nature ».Suis-je ce que j’ai conscience d’être ? Notre exemple montre en tout cas que notre conscience entretient un rapport essentiel à notre être, à notre individualité. Si le héros peut changer sa vie, c’est parce que sa conscience lui permet d’analyser les situations qu’il vit et de choisir d’orienter sa vie ; par exemple, quand Néo a choisi la pilule rouge. Le terme « conscience » : d’origine latine conscientia, composé de cum et scientia traduit par « avec savoir », la pilule rouge signifie donc le savoir, la conscience. Lorsqu’on se demande ce qu’est le « je », le « moi », le lien avec la conscience semble donc évident. La capacité de se poser comme personne responsable et agissante semble en effet supposer la conscience. Autrement dit, il n’y a pas de moi sans conscience de « moi-même ».Donc, on pourrait dire que le moi et la conscience forment une seule et même chose. A première vue, on serait tous tenté de répondre l’affirmative à la question posée. Mais puis-je affirmer avec certitude que mon être correspond à ce que je pense ? Suis-je réellement transparente à moi-même ? Ne m’arrive-t-il pas d’être parfois débordé par des émotions que je n’avais pas prévu de ressentir, et sur lesquelles je n’ai pas de prise ? Et la plupart des événements de ma vie ne sont-ils pas enterrer à jamais dans un passé dont j’ai perdu la mémoire ? Si je n’avais pas conscience d’être dans le passé, veut ceci dire que je n’existais pas ? Dans notre question se trouve un paradoxe : d’un côté j’ai l’expérience immédiate d’avoir conscience de moi, mais cependant certains aspects de ma vie quotidienne à travers le temps me montre que ma personne dépasse la conscience que j’en ai. Dans un premier temps, nous verrons que je suis parce que je suis conscient et que ce que je suis c’est ce dont j’ai conscience d’être, puis nous verrons, que bien au contraire, je ne suis pas ce que j’ai conscience d’être. Enfin, nous finirons par voir de quelle manière je peux prendre conscience de qui je suis.

 

 

                    

                    Tout d’abord, nous pouvons répondre à cette question avec l’affirmation que tout le monde serait tenté d’employer : « je pense donc je suis » de Descartes. D’après Descartes, penser revient à exister et si on pense c’est qu’on est quelqu’un. C’est grâce à nos pensées qu’on a conscience d’être et qu’on a conscience de qui l’on ait. Un très bon exemple se trouve dans « Anthropologie du point de vue pragmatique » écrit par Emmanuel Kant dans lequel il évoque l’exemple de l’évolution du langage. Il explique que lorsqu’un commence à parler, il parle de lui-même à la troisième personne, autrement dit, il n’a pas conscience d’être ce qu’il est – il parle de lui-même comme il entend les autres parler de lui. Mais après un moment quand l’enfant grandit, il commence à s’exprimer avec le pronom « je ». Cette utilisation du « je » montre la prise de conscience de soi. L’utilisation Un autre exemple serait quand les bébés et les petits enfants se regardent sans le miroir et ne se reconnaissent pas. Mais pareil qu’avec l’exemple de langage, quand ils grandissent ils comprennent que la personne qui les regarde quand ils se posent devant un miroir c’est eux.

                    De plus , comme on a dit lors de l’introduction, la conscience a une aptitude morale qu’est la capacité de porter un jugement sur soi-même et de tout ce qui entoure le « je ». Ce jugement sur mes actes que je fais de moi-même me permet de mieux me connaître, de me définir par ce que je suis, ce que je ressens et ce que j’aimerais ; d’après tout je suis la mieux placé pour connaître mes désirs, mon caractère et mon corps. C’est nous qui avons accès à notre for intérieur, nous est personne d’autre. Certes nous pouvons avoir des gens auxquels nous avons raconté toute notre vie, nos sentiments et nos problèmes, mais ce qu’on aura raconté à cette personne  ne serait jamais assez précis pour que cette personne sache ce que l’on ressent réellement. Ces personnes ne seront pas capables de nous juger car ils n’ont pas conscience de tout ce qui se passe à l'intérieur de notre tête. « Ce tribunal que l’homme sent en lui est la conscience » (Kant), la conscience nous oblige à porter un jugement en bien ou en mal sur ce que l’on a fait, fait et aimerais faire. Autrement dit, notre conscience nous caractérise, notre conscience est ce qu’on est. En effet, c’est la conscience qui forme notre mentalité. Nous ne pouvons pas cacher notre propre réalité : « La conscience règne et ne gouverne pas » (Valéry).

                    Cependant, la conscience pourrait être lacunaire, avec des espaces vides. Je semble connaître tout sur moi, mais ne serait-ce qu’un mensonge envers moi ? La conscience de soi est-elle vraiment fidèle à elle-même, ou est-ce qu’elle se trompe ? Serait-il possible que ce que je pense être ne soit qu’une infime partie de ce que je suis réellement ?

 

 

 

                    A contrario, pour parvenir à répondre à la question par la négative, il est beaucoup plus complexe car il consiste à faire un travail sur soi-même suite d’une remise en question de ce que l’on connaît de nous. Parfois nous n'avons pas conscience de ce qui se cache à l'intérieur de nous. Si je me fie à ma conscience et aux informations que je reçois d’elle, je suis contrainte de constater que ces données sont extrêmement lacunaires. En effet, il m’arrive parfois d’avoir des pensées dont je ne comprends pas l’origine, de m’entendre prononcer des mots que je ne voulais pas dire ou de constater que je fais des actes que je ne reconnais pas comme provenant de ce que je suis ; comme si quelqu’un d’autre agissait à ma place. Freud explique dans son ouvrage de Métapsychologie le concept d’« Inconscience ». Il montre que nous sommes contraints de tirer de tous ces faits l’existence d’une vie psychique inconsciente qui forme non que la plus grande partie de notre vie psychique –la partie immergée de l’iceberg- mais aussi la plus authentique à ce que l’on est réellement , comparé à ce que l’on croit être. Freud emploi aussi le processus du «refoulement » comme l’action qui fait devenir inconscient des pensées qui dérange. Il y a beaucoup de cas où des gens parviennent à oublier des moments traumatisants de leur vie.

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