Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?
Dissertation : Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar steffy17 • 9 Mai 2021 • Dissertation • 1 836 Mots (8 Pages) • 653 Vues
En lisant cette question, spontanément nous avons envie de répondre que nous avons conscience de ce que nous sommes. Notre conscience nous révèle notre identité sociale et psychologique : nos ambitions, notre passé, nos passions…
Cependant, « l’homme (qui) n’est pas un roseau, le plus faible de la nature, mais un roseau pensant » (Pascal) peut douter de sa conscience. En effet, celle-ci nous dévoile-t-elle tout ou seulement une partie de ce que nous sommes ? En poussant ce raisonnement à l’extrême, ne peut-elle pas nous dévoiler une toute autre personne ? De plus nos rêves et notre inconscient ne sont-ils pas des éléments qui échappent à notre conscience ?
Nous voyons combien il est difficile de se connaître parfaitement. Notre conscience nous suffit-elle à nous connaître ? Apprenons-nous de nos rêves, de notre inconscient et nos relations avec autrui à mieux nous découvrir ?
Nous montrerons dans un premier temps que nous sommes tout ce que nous avons conscience d’être puisque avoir conscience de soi c’est se connaître avec certitude. Ensuite, nous mettrons en évidence que nous ne pouvons pas parfaitement et exactement nous connaître. Enfin, nous verrons comment accéder à une meilleure connaissance de soi après avoir admis notre méconnaissance de nous-mêmes.
Notre première réaction est d’affirmer que nous sommes identiques à ce que nous avons conscience d’être.
Ainsi, il est évident de dire que nous sommes conscients d’être présents physiquement dans notre environnement. Nous sommes conscients que nous voyons et que nous entendons mais cette conscience spontanée de soi est insuffisante. Descartes affirme grâce à sa méthode du doute méthodique que si l’homme peut douter de ses perceptions sensorielles, de son imagination et de ses idées, il ne peut pas ignorer qu’il réfléchit. Nous pouvons douter de tout mais pas de notre propre doute. Ainsi, quand nous doutons nous pensons et notre être pensant qui a conscience de penser est un être, un sujet. « Je pense donc je suis » résume la certitude que nous nous connaissons ainsi comme être pensant et que c’est par la pensée que nous sommes. Cette affirmation ne nous permet ni de savoir qui nous sommes ni ce que nous sommes. Avoir conscience de soi n’implique pas nécessairement avoir une bonne connaissance de soi.
Cette conscience de soi est abordée par Hegel qui affirme que nous prenons entièrement conscience de nous par nos actions sur le monde. Nos actes sont des preuves matérielles indiscutables et dont nous ne pouvons douter. Dès l’enfance grâce au jeu puis à l’âge adulte par nos actes nous développons notre conscience de soi.
Enfin, qui peut nous connaître mieux que nous-même ? Nous sommes les mieux placés pour évoquer nos faiblesses, nos points forts, nos désirs, nos sentiments, notre point de vue sur de nombreux sujets. Même si nous confions à nos proches ou à des amis nos soucis, des épisodes de notre vie, notre opinion sur des thèmes variés, il n’est pas possible qu’une personne autre que nous connaisse les détails de notre vie. Chacun est donc la personne la mieux placée pour savoir ce qu’elle ressent et ce qu’elle est.
De plus, même si une personne nous connaît bien, elle n’a pas accès à toutes nos pensées et donc n’a qu’une connaissance partielle de notre personnalité. Les émotions, les sentiments et les pensées qui arrivent en permanence à notre conscience nous permettent de voir qui nous sommes en direct et nous rendent présent à nous-même. Nous sommes donc bien l’unique personne qui a une conscience complète de nous-même. Kant affirme que nous sommes une seule et même personne grâce à l’unité de la conscience.
Ainsi, cette conscience de soi nous permet de savoir avec certitude que nous existons, que nous sommes un être pensant et que nous sommes un « Je » unique qui se distingue des autres et c’est comme cela que nous sommes ce que nous avons conscience d’être. Se connaître exactement reviendrait à se prendre pour une chose (un en-soi) or nous sommes des sujets (un pour-soi) pensants et ouverts aux autres et au monde alors sommes-nous exactement tel que nous nous apparaissons à nous-même à travers notre conscience ? Sommes-nous que cela ou plus ?
Nous sommes un autre que ce que nous avons conscience d’être, parfois mieux parfois moins bien ! Quels sont les principales limites à la connaissance de soi qui semblent venir de la conscience elle-même et des circonstances extérieures ?
L’homme peut ainsi mener l’examen de lui-même pour distinguer ce qu’il sait de ce qu’il ignore plutôt que de croire naïvement qu’il se connaît parfaitement. Il peut percevoir des traits qu’il peut améliorer ou effacer mais cette introspection ne lui permet pas de découvrir son « Moi » car il est impossible d’être juge et partie. En effet, pour être objectif, l’homme a besoin de prendre du recul et de ne pas faire intervenir d’affect, or cette neutralité qu’exige l’observation objective demande d’arrêter et de vider l’esprit de l’observateur qui n’a donc plus rien à étudier. Auguste Comte dit que l’introspection est vouée à l’échec : elle n’est pas possible et contradictoire.
Ensuite, des obstacles psychologiques rendent la connaissance de soi difficile : la peur de se voir tel que nous sommes, le poids du narcissisme et de notre amour propre. Aucun homme n’apprécie de découvrir un aspect négatif qui blesse son estime de lui. Les passions rendent l’homme parfois inapte à la connaissance de soi : il est aveuglé et sa vision des choses est altérée. Nous constatons ici que nous avons parfois du mal à nous accepter comme nous sommes, nous choisissons parfois de ne pas savoir ce qui se passe au fond de nous. Nous pouvons nous mentir pour nous préserver
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