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Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?

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Par   •  1 Novembre 2019  •  Dissertation  •  1 337 Mots (6 Pages)  •  487 Vues

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Dissertation de philosophie :

Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?

Dans l’Antiquité, le mot « conscience » du grec « psyché » n’existait pas en tant que tel : on parlait alors d’ « âme » pour désigner cette présence du sujet à lui-même et aux choses. L’homme, dans la mesure où il est conscient, est capable de se prendre lui-même pour objet de pensée, il se retrouve dès lors devant le monde, et pas dans le monde comme un simple être-vivant. La conscience, c’est la distance qui existe entre moi et moi-même et entre moi et le monde. De ce fait, l’homme aurait la faculté de se représenter sa propre existence. On conçoit que, selon l’opinion commune, la conscience est un savoir qui peut donc aussi être un savoir de soi-même. Grâce à la conscience, je sais ce que je suis, donc je suis ce que j’ai conscience d’être : il y aurait donc identité entre ce que je suis et ce dont j’ai conscience.

La conscience est–elle un moyen d’accéder à la connaissance de soi ?

La conscience que j’ai d’exister peut-elle être remise en doute ? Suis-je totalement transparent à moi-même ? Comment dépasser les incertitudes de la connaissance de soi ?

La conscience que j’ai d’exister peut-elle être remise en doute ?

Il faut tout d’abord faire la distinction entre la conscience d’objet et la conscience de soi, comme le montrent bien les deux expressions françaises « avoir conscience (de quelque chose) » qui signifie être dans un rapport direct à un objet, et « être conscient » qui signifie que nous sommes à nous-mêmes notre propre objet de conscience. La conscience de soi peut être définie comme le savoir intérieur immédiat que l’homme possède de ses propres pensées, sentiments et actes.

Cependant, que je sois certain que j’existe ne me dit pas encore qui je suis. Je peux me tromper dans la connaissance que je crois avoir de moi (par exemple, celui qui se croyait courageux peut s’avérer n’être qu’un lâche), mais la pure conscience d’être, elle, est nécessairement vraie. Ainsi, dans les Médiations Métaphysiques, Descartes cherche à prouver que le sujet existe et est conscient de lui-même (une chose qui pense). Pour cela, il met en place le doute hyperbolique à propos de toutes ses connaissances afin de voir si quelque chose a résisté au doute. Ce « quelque chose », serait le cogito, et émergerait à l’issue d’un chemin en trois étapes : le Dieu trompeur ( Imaginons que Dieu ait voulu me tromper et que mes sens ne soient pas fiables, le monde réel peut alors ne pas exister, n’être qu’une illusion des sens), le malin génie (Si l’on tient Dieu comme une source de vérité, Descartes envisage ensuite l’hypothèse d’un malin génie, lequel a un empire sur moi et m’a fait apercevoir une réalité qui n’existe pas) et l’argument de l’existence (aussi puissant soit-il, il reste en mon pouvoir de suspendre mon jugement sur l’existence du monde extérieur. Mais surtout, s’il me trompe, c’est que j’existe : je ne peux donc pas ne pas exister). Le malin génie est donc une hypothèse de pensée qui permet à Descartes, dans le processus de formulation du cogito, de douter de tout, même de la réalité du monde afin de trouver un terrain solide sur lequel construire le savoir. Descartes fait de la conscience ce par quoi nous nous connaissons comme sujet pensant.

De plus, le terme « cogito » formulé par Descartes, qui signifie « je pense » en latin, désigne la conscience humaine en tant que sa caractéristique première est d’être pensante et d’être le propre d’une subjectivité. Le cogito est donc la certitude première de toute conscience et le fond sur lequel tout acte de conscience prend naissance. Au terme de la démarche du doute méthodique, Descartes découvre le caractère absolument certain de l’existence du sujet : « cogito ergo sum » qui signifie « je pense, donc je suis ». Descartes fait alors du phénomène de la conscience de soi le fondement inébranlable de la vérité, sur lequel toute connaissance doit prendre modèle pour s’édifier.

Cependant, suis-je totalement transparent à moi-même ?

La conscience n’est pas pure transparence à soi : le véritable sens des motifs qui me poussent à agir

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