« Qu’est ce que les lumières » d’Emmanuel Kant
Commentaire de texte : « Qu’est ce que les lumières » d’Emmanuel Kant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ella ella • 26 Octobre 2018 • Commentaire de texte • 1 054 Mots (5 Pages) • 1 137 Vues
« Qu’est ce que les lumières » d’Emmanuel Kant
Kant définit les lumières comme le passage de l’individu d’un état de minorité, dont il est responsable, à la majorité. La minorité signifie ici l’incapacité de se servir de son propre entendement sans la tutelle d’autrui, et donc l’incapacité de raisonner par soi-même en indépendance de l’autre. Selon Kant, cet état de minorité résulte de la peur de juger par soi-même et non pas de l’incapacité de penser. Un individu est donc complètement responsable de sa minorité. Les lumières incitent ainsi les Hommes à oser penser en autonomie pour se dégager de la minorité comme l’indique leur devise « Sapere Aude ! »
Kant divise ainsi les Hommes en 2 catégories ; les mineurs qui, à cause de la lâcheté et de la paresse, se plaisent de rester volontairement mineurs malgré la nature autonome de l’Homme. D’un autre coté, les tuteurs s’imposent pour diriger les premiers. Kant affirme qu’un grand nombre d’hommes appartiennent à la première catégorie. En effet, c’est plus commode de se conduire comme un mineur qu’un tuteur ; il est plus aisé de payer quelqu’un pour penser à notre place que de fournir des efforts.
Kant renforce l’idée que la minorité est le résultat de la peur, du manque de courage ; la plupart des hommes considèrent le passage vers la majorité dangereux ou pénible, ils craignent la chute alors qu’en réalité c’est le premier pas vers l’apprentissage. Cette peur est renforcée, selon Kant, par les tuteurs qui veulent assurer leur surveillance sur les mineurs qualifiés de « domestiques ».
Dans le troisième paragraphe, Kant explique la difficulté de se dégager de la minorité car :
- dans un premier temps, l’individu s’y attache et devient vraiment incapable de raisonner par soi-même
-dans un second temps, on ne le laissa jamais en fait l’essai lui même
De plus, l’essayiste qualifie les préceptes et les formules d’ « instruments mécaniques » puisqu’ils incitent à imiter sans raisonner par soi-même, il s’agit donc d’un mauvais usage de la raison ce qui va à l’encontre des Lumières.
Même si le philosophe insiste sur la difficulté de passer à la majorité, il affirme qu’il est cependant toujours possible de « s’arracher à la minorité »
On apprend dans le 4ème paragraphe qu’un public peut s’éclairer lui même si on lui laisse la liberté. Cela s’explique par l’existence d’individus qui pensent et raisonnent indépendamment d’autrui. Kant affirme qu’une fois débarrassés du joug de la minorité, ces libres penseurs vont répandre la vocation à penser de soi-même et par conséquent, ils vont inciter à se débarrasser de la minorité.
Cependant, il est important de noter qu’un public éclairé, placé auparavant sous ce joug par les tuteurs, force ces derniers à y rester eux-mêmes. L’auteur conclut donc l’inutilité d’une révolution parce qu’elle ne fait que surgir de nouveaux préjugés. La solution selon Kant est d’obtenir les Lumières lentement.
L’essayiste introduit un nouveau concept dans le 5ème paragraphe : celui de la liberté, celle-ci, définie comme l’usage de raison, est le seul acteur requis pour obtenir les Lumières. Ainsi Kant fait distinction entre deux types d’usage de la raison :
-L’usage public qui doit toujours être libre car il contribue étroitement à l’obtention des Lumières : c’est la liberté de raisonner en dehors des exigences imposées et d’avoir un esprit critique
-L’usage privé qui peut être limité sans affecter les Lumières : c’est le devoir d’obéissance qui s’impose, un individu a des devoirs à respecter
L’auteur prend ici l'exemple d'un prêtre, celui-ci étant une personne privée, doit enseigner en respectant les vérités de l'Eglise, mais, en tant que savant, il doit communiquer ouvertement ses pensées et montrer tout ce qu’il y a d’incorrect.
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