Qu'est-ce que le moi?
Commentaire de texte : Qu'est-ce que le moi?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maebrdt • 28 Janvier 2019 • Commentaire de texte • 1 423 Mots (6 Pages) • 2 824 Vues
Qu’est-ce que le moi?
Le texte que nous allons étudier est un extrait d’une oeuvre philosophique posthume, Pensées de Blaise Pascal, un philosophe du XVIIem siècle. Dès la première ligne, il pose la question explicite “Qu’est-ce que le moi?” Cette question, que l’on pourrait redéfinir en : par quoi chacun peut-il se définir? Normalement, nous répondrions à cela en disant que chacun se définit par sa personnalité, son comportement, sa façon d’être. D’ailleurs, la définition propre du moi est “Le moi est ce qui constitue l'individualité, la personnalité d'un être humain.”
Seulement, Pascal lui, affirme que “on n’aime jamais personne, seulement des qualités” Effectivement, pour vraiment définir l’identité d’une personne si son changement est constant? Peut-on penser que le moi n’existe pas vraiment?
Chacun est convaincu d’être qu’une seule et même personne de la naissance à la mort. Qu’est-ce donc que j’appelle “moi”? C’est le fameux problème de l’identité personnelle, souvent examiné par les philosophes mais envisagé sous un angle original par Pascal : qu’est-ce qu’on aime quand on aime quelqu’un? Qu’est-ce que ce moi qu’on est censé aimer pour lui-même? Pascal estime que ce moi, qui devrait être l’objet de l’amour véritable, se réduit au support abstraits des qualités éphémères que nous pouvons seules aimer: beauté, jugement, mémoire…
Cette thèse paradoxale contrarie l’idée que nous nous faisons communément de l’amour. Mais, plus fondamentalement, elle soulève une grave difficulté : si le moi n’est rien d’autre qu’un support abstrait, un sac vide, comment peut-on être encore ce qui fait mon identité?
L’extrait de Pascal est divisé en deux parties où il répond à sa propre question. Tout d’abord, le moi est opposé au corps et à la pensée, ensuite le moi est inexistant dans notre vie.
Le moi est opposé au corps et à l’esprit. Pascal prend l’exemple d’une personne qui regarde une foule. Elle ne regarde pas chaque personne de la foule mais une globalité de personnes qui va et viennent.
Il montre ainsi une propriété physique étant celle d’une personne comme les autres, abstraite dont on ne voit pas l’importance.
L’auteur des Pensées se met en quête de l’être du moi à partir du langage ordinaire : par exemple, je peux dire que quelqu’un me regarde par la fenêtre. Mais, est-ce qu’à proprement parler il a l’intention de me voir, moi? Est-ce mon moi qui est visé dans cette action? Non, pas véritablement, puisque l’observateur veut seulement regarder des passants quels qu’ils soient. La remarque laisse d’abord perplexe. Elle est pourtant éclairée par l’exemple de l’amour : si l’homme derrière la fenêtre ne s’intéresse pas véritablement à moi, ce moi devrait en revanche être l’objet de l’amour véritable. Le regard aimant, à la différence de celui qu’on jette sur les passants anonymes, devrait percevoir et désirer la personne pour elle-même, pour ce qu’elle est vraiment.
C’est pourquoi on imagine parfois ce regard capable de voir au-delà des apparences. C’est aussi parce qu’il est censé viser le moi, que l’amour authentique ne peut être fondé sur l’attrait qu’exerce la beauté physique : aimer quelqu’un à cause de sa beauté, ce n’est pas vraiment l’aimer, parce que ce n’est pas aimer ce qu’il est vraiment. Car ce qu’il est vraiment, il l’est tout le temps, alors que la beauté est éphémère.
Pascal semble donc d’abord adhérer à un lieu commun : aimer vraiment quelqu’un, c’est l’aimer pour ce qu’il est et non en raison de son apparence. La suite dément pourtant cette première interprétation.
Une personne n’aimera plus quelqu’un pour sa beauté si elle la perd.
Il montre une propriété physique propre qui diffère en chaque être: la beauté. Il dit qu’elle est éphémère, ce n’est donc pas le moi car on ne meurt pas pour cela.
Pascal semble d’abord vouloir justifier une idée commune : celui qui aime vraiment ne s’attache pas à l’apparence de la personne qu’il aime, à sa beauté, il l’aime “pour elle-même”, comme on dit. Mais le philosophe remet aussitôt en question ce lieu commun: le moi qui devrait être l’objet de l’amour véritable se réduit en dernière analyse au support abstrait des qualités physiques et psychologiques qui peuvent seules être aimées. Le passage s’achève par une remarque incidente qui ne laisse pas de susciter la perplexité du
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