Pourquoi travailler ?

Dissertation de Philosophie

        L'Homme est l'espèce dominante la plus évoluée sur Terre. Nous devrions donc être affranchis de cette besogne ingrate qu'est le travail. Le travail est une activité rémunérée où l'on reçoit de l'argent contre un service. Le travail est aussi une activité qui demande un effort. L’étymologie du mot travail vient du latin tripalium qui signifie objet de torture. Dans l'Antiquité, le travail à longtemps été considéré comme une activité indigne de l'homme parce qu'elle impose des contraintes pénibles et une nécessité de satisfaire quotidiennement ses besoins. C'est pourquoi cette tache était donnée aux esclaves. De nos jours le travail a changé de sens, les travailleurs ne sont plus des esclaves mais des salariés. Cependant le travail n'est pas toujours apprécié chez certaines personnes. Alors pourquoi doit-on travailler ? Dans un premier temps, nous verrons que nous travaillons pour gagner nos vies. Dans un second moment, nous verrons que nous travaillons pour exister socialement. Nous verrons enfin que nous travaillons afin de nous discipliner et de gagner notre liberté et notre humanité.

        Nous travaillons pour valoriser notre quotidien, sans travail notre vie est vide, on s'ennuie. Nous travaillons aussi afin de satisfaire nos besoins. Le besoin peut donc apparaître comme la raison d’être du travail. Par exemple si je trouvais dans la nature de quoi survivre, je n’aurais aucune raison de fournir l’effort que suppose le travail. Par conséquent, le travail serait cet effort que je dois faire pour entretenir ma vie. En d’autres termes, je dois produire pour consommer, ce qui me permet de renouveler mes forces.

        Pourtant, dire que le travail vise la survie, c’est faire du travail une activité propre de la nécessité. C’est là, précisément, la conception du travail propre à l’Antiquité, telle que l’évoque Hannah Arendt dans Condition de l’homme moderne. L'ouvrier doit se plier à un rythme artificiel au lieu de suivre son rythme naturel, celui de son corps. Le travail est extérieur à l'ouvrier, il se contente de subir, d’obéir. Il n'est plus qu'un corps et un esprit, il se perd.  Dans le monde grec, le travail conçu est l'opposé du monde de la liberté. L'esclave est soumis au processus vital de l'Homme, il doit travailler afin d'obtenir de l'eau et des vivres pour survivre. Il n'est donc pas libre. Il s'oppose donc au monde des hommes libres affranchis de se cycle vital.

        Cependant, en travaillant, on gagne sa survie plutôt que sa vie. On a se sentiment de perdre en travaillant une vie qui pourrait être faite d'action et non de répétitions. Ce proverbe marocain illustre de manière simple mes propos :    « Il ne faut pas perdre sa vie à la gagner »

        Avant on avait une division sociale du travail où chaque besoin social correspond à un métier et chaque individus n'exerce qu'un seul métier à la fois. Son but d'assurer la subsistance de tous comme le maçon ou bien le boulanger. On réalise à l'échelle de l'individu ce qu'une communauté ne peut pas faire. Donc quand on part au travail le matin, on ne va pas seulement chercher un salaire, on endosse un statut social. Chaque profession trouve sa place le long d’une échelle sociale. Tenir son rang dans la société est une motivation centrale pour l'Homme.

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