Pourquoi philosopher ?
Dissertation : Pourquoi philosopher ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lilas Le Nivet • 24 Octobre 2019 • Dissertation • 1 501 Mots (7 Pages) • 3 207 Vues
Philosopher vient de “philia” qui veut dire aimer et de “sophia” qui signifie la sagesse, le savoir. Philosopher c’est donc rechercher la connaissance et la raison. C’est une action, une démarche et cela nécessite des efforts, des choix, de la volonté pour pouvoir progresser. Platon décrit dans l’allégorie de la caverne (République) le chemin du philosophe : Initialement, l’homme est dans le monde sensible, un monde d’ignorance, opinions - il est enfermé dans la doxa. Lorsqu’il se rend compte de son ignorance, il cherche à sortir de cet état pour se rendre dans le monde de l’intelligible.
Le mot “pourquoi” revêt deux aspects : il interroge la cause, la raison de la recherche et questionne la finalité de cette quête. Cette quête de sagesse et de savoir étant le propre de l’homme. Nous pouvons donc nous demander en quoi philosopher témoigne-t-il de notre humanité ? Premièrement, nous montrerons les causes et les finalités de la philosophie, puis nous expliquerons en quoi philosopher n’est pas indispensable à l’homme et nous présenterons au terme de cette analyse quelles alternatives s’offrent à l’homme pour atteindre la sagesse.
Tout d’abord, philosopher est le propre de l’homme comme le soutient Socrate.
Dès les origines, l’homme a cherché à donner du sens à ce qu’il vit. Par exemple, les philosophes présocratiques expliquaient la vie par des mythes censés expliquer les mystères du monde : ses origines, ses valeurs, son sens et réguler les relations entre les hommes et les dieux. En outre, pour évoluer, l’homme doit toujours être dans la recherche, le mouvement. L’idée de mouvement a notamment été théorisée par Socrate et il incitait ses concitoyens à se questionner avec la maxime écrite sur l’Oracle de Delphes “ Connais-toi toi-même”. L’homme doit se remettre en cause et s’étonner pour apprendre, pour progresser et atteindre le savoir immuable comme l’expliquait Bergson ou encore Rousseau. Il est nécessaire de se rendre compte de son ignorance pour aller vers le monde de l’intelligible (cf. Platon). La philosophie est aussi la recherche de la perfection que décrit Rousseau mais aussi de la liberté.
De plus, philosopher met en relation avec l’autre, c’est un partage, un échange constructif. Il y a un aspect éducatif dans la philosophie. Il n’y a pas de philosophe sans élèves, ou sans disciples. Cet échange se fait grâce au langage qui aide le locuteur, le philosophe à se faire comprendre et son élève à le questionner. Le philosophe transmet son savoir comme un héritage pour faire perdurer les connaissances acquises et les faire fructifier. Dans l’allégorie de la caverne de Platon, le philosophe, l’homme qui a atteint le monde de l’intelligible, revient pour partager son savoir avec les autres prisonniers qui sont encore sous le joug de l’ignorance et de la doxa. Cette transmission du savoir à la génération suivante est une des caractéristiques de notre humanité. Elle nous différencie du reste du règne animal puisqu’il ne s’agit plus uniquement de transmettre les conditions de la vie ou de la survie mais de perfectionner nos connaissances et notre sagesse. En ce sens, philosopher est donc le propre de l’homme.
Enfin, la philosophie aide à respecter les lois morales afin de fonder une société plus vertueuse. Si le philosophe œuvre pour le bien-être de l’humanité, alors les lois morales qu’il édicte transcendent celles de la société civile. Le respect d’autrui, la quête de la sagesse, la remise en question permanente des connaissances et du savoir sont indépendantes des lois de la société civiles propres à chaque pays. Au contraire, les sophistes, qui étaient des relativistes, pensaient que la loi écrite (ou loi positive) est bonne. Or, cette loi varie selon chaque pays, donc tout est vrai mais tout est aussi faux. Cela dépend du point de vue. Pour Platon, la justice, la vérité, l’éthique et le bien commun sont les valeurs principales pour créer une société équilibrée. Ces règles de morale sont universelles et concernent toute l’humanité.
Pourtant, philosopher n’est pas indispensable.
Le fait de philosopher apporte toujours des questions qui sont essentielles au développement de l’homme, certes, mais “Faire de la philosophie, c’est être en route. Les questions, en philosophie, sont plus essentielles que les réponses, et chaque réponse devient une nouvelle question”. Dans cette phrase extraite de l’Introduction à la philosophie, Karl Jaspers énonce un des grands paradoxes de la philosophie : l’homme ne pourra jamais avoir de réponse sans soulever de nouvelles questions. Cette recherche peut mener à un excès de réflexion et d’intellect, et donc
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