Peut-on envisager une paix universelle ? Est-ce réaliste de rêver d’une paix universelle ?

Peut-on envisager une paix universelle ? Est-ce réaliste de rêver d’une paix universelle ?

Une paix universelle signifierait une paix collective; une paix regroupant tous les individus, une paix entre sociétés, une paix entre Etats. Or, la paix s’oppose au terme de “conflit”, et les hommes sont souvent en conflit et ont des tendances violentes. Dans le malaise de la culture, Freud défend l'idée que les hommes sont des êtres de pulsions et non pas de raisons. L’homme n’est pas capable d'être entièrement rationnel, comme le voudraient les penseurs de l'Antiquité car la pulsion violente située dans son Ca ( royaume des pulsions ) pousse inévitablement l’homme à l'agressivité. On appelle ça l'agressivité inhérente à l’homme, propre à sa nature humaine. Ainsi, si l’homme a des tendances violentes et conflictuelles, l'opinion commune serait de penser que l’homme ne pourra jamais faire la paix avec les autres, et donc qu’il n’est pas réaliste d’envisager une paix universelle.

Mais est-ce aussi simple que cela ? Doit-on abandonner au concept de paix seulement parce que les hommes ont des pulsions violentes et irrationnelles ? Et si selon l’Histoire, alors que les conflits engendrent des grandes guerres , n’a t-on pas vu des progrès vers la paix grâce aux guerres ? Les conflits sont-ils nécessaires à la formation d’une paix entre Etats? La guerre demande aux Etats de la compétitivité: par la guerre on cherche à se défendre, à se réaliser, voire même à se dépasser. C’est en effet ce qu'ont montré les nouvelles armes inventées pendant la 1ere Guerre Mondiale. De plus, la 1 ere Guerre Mondiale a fait appel aux femmes afin de remplacer les hommes dans les usines par exemple. Jamais avait-il de autants de femmes mobilisees pendant les combats, et cela a donc changé la perception du role de la femme d’un certain degre. Ainsi durant l’absence de conflits, de défis, que ce soit à l'échelle de l’individu ou à l'échelle mondiale, les hommes en état de paix restent fixes si cette paix universelle dure trop longtemps. Car selon Hegel, une guerre témoigne de la santé éthique de l’Etat. Donc, en instance de paix, on ne peut pas juger de la santé de l’Etat, ni de sa souveraineté ni de l'activité des citoyens. La paix civile serait symbolique d’une mort du corps politique, voire même d’une mort éthique. Donc, l’embarras de la paix perpétuelle est que l’absence de conflits survole l'aspect progressiste de la guerre et des combats, et laisse pour autant l’homme fixe et banal. Il n’a que son intérêt personnel à poursuivre et perd le besoin du sacrifice pour rendre fière sa partie, par exemple. La paix serait réductrice au développement.

Or l’histoire montre qu'après la guerre, les hommes se résout à une aspiration d’une coexistence pacifique ? Certes la guerre entraîne le dépassement des Etats notamment dans l’art de faire la guerre mais elle laisse surtout des conséquences énormes du point de vue moral et psychique. La guerre a connu des déchéances et des atrocités sous prétexte de grandeurs et d'aspirations des hommes, tels que les massacres de la colonisation ou les génocides de la 2e Guerre Mondiale. Or, ces déchéances ont suscité la mise en œuvre de nombreuses conventions dans laquelle ont été signés plusieurs traités tel que celui de l'apaisement. Cette volonté de sécurité et de s'accorder, c’est effectivement lié au fait que les guerres sont des moyens, des essais infructueux pour trouver, dans leur antagonisme, un état de calme et de sécurité. Ce paradoxe vient du concept de l’insociable sociabilité de Kant. L'homme a un rapport ambivalent avec autrui, puisque d’une part il est sociable car souhaite s'assimiler aux autres pour se développer mais ces tendances égoïstes et de domination le rend insociable et repoussent les autres ce qui crée un rivalite qui lui

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