Notice de dictionnaire sur la notion d'Etat

L’ETAT                                                                                Politique                                                                

Etymologie :

Du latin status, « situation » ; de stare, « se tenir debout »

Peut être associé aux termes latins civitas, « cité » et respublica, « chose publique »

Lieu de vie commune d’un peuple qui se définit par des droits et devoirs, une culture un territoire communs (synonyme Cité)

Autorité politique souveraine, d’où proviennent les droits et devoirs des membres (citoyens) de celui-ci. Il suppose une constitution, dont l’objectif est de garantir la sécurité des citoyens.

Les origines de l’Etat remontent à ce que l’on peut appeler les cités-Etats du monde Antique. Les cités grecques, comme Athènes, étaient composées d’un territoire autonome et clos. Dans ce territoire résidaient des citoyens qui formaient une communauté politique, dans le but de définir les lois qui régiraient la cité. Tous les habitants de la cité n’étaient pas citoyens, titre réservé à une certaine élite de la population. Les Athéniens optèrent pour un régime démocratique strict, néanmoins aristocratique, où tous les citoyens avaient pour rôle de participer à la vie politique de la cité. On peut déjà y voir là une distinction entre les habitants de la ville et les citoyens de la cité-Etat. Cette distinction se traduit aussi dans la cité-Etat de Rome, par les termes civitas et res publica.

C’est au XVIIe siècle, avec Hobbes, que l’on peut réellement parler d’Etat, qu’il appelle aussi République. Cet Etat se forme par un dépassement d’un autre état, qu’il nomme l’état de nature. Dans cet état, les hommes sont prêts à utiliser tous les moyens à leur disposition pour leur propre survie. Afin de dépasser l’état de nature, les hommes passent entre eux un contrat (métaphorique) dans lequel chacun renonce à sa liberté totale pour en échange vivre en sécurité avec les autres individus. Afin de garantir la sécurité de l’Etat, son pouvoir doit être assez puissant pour être à la fois vénéré et craint. Pour illustrer ce principe, Hobbes utilise le Léviathan. Cette référence au monstre biblique est donnée dans son ouvrage éponyme. Hobbes considère une forme de transcendance dans l’Etat, au point même de qualifier son dirigeant de « Dieu mortel ».

Rousseau donne lui aussi une définition contractuelle de l’Etat. Selon lui, les hommes doivent renoncer à toutes les libertés que leur procurent l’état de nature afin d’être l’égal de tous les individus ayant accepté ce contrat social. Ainsi, ils perdent leur liberté naturelle mais obtiennent une liberté civile. Une des différences majeures avec Hobbes se situe dans la souveraineté. Chez ce dernier, il y a un seul Souverain au sommet de l’Etat, tandis que chez Rousseau le peuple entier est Souverain et garantit la liberté et l’égalité : il n’y a donc plus de relation de domination du Souverain sur ses sujets.

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