Le soleil

Tout au long du poème, la place du soleil dans ce poème est très importante. En effet, dès son apparition au vers 3, l’auteur considère le soleil comme un être à part entière. Il le personnifie en lui donnant des caractéristiques humaines : « quand le soleil cruel frappe à traits redoublés » (v3). Puis, à l’aide d’une périphrase méliorative, visant à un effet d’ampleur, l’auteur expose le soleil comme « un père nourricier » (v.9) . Ce « père nourricier » qui « éveille » (v10), « fait évaporer les soucis « (v11), « rajeunis » (v13) et « rend gais » (v14) possède une notion de force et de par la présence de verbes d’actions. L’auteur définie le soleil en tant que « roi » (v19) avec une métaphore qui lui donne les propriétés d’un être tout puissant. En effet, le soleil est capable de commander « aux moissons de croître et de mûrir » (v15) et d’ennoblir « le sort des choses les plus viles » (v18). Enfin, Le soleil « s’introduit […] sans bruit et sans valets//dans tous les hôpitaux et dans tous les palais. » (v19 20). La discrétion et l’humilité caractérisent aussi bien le soleil que sa soif de souveraineté. Charles BAUDELAIRE fait ici l’éloge du soleil.

Par ailleurs, l’auteur décrit un paysage urbain sombre et délabré qui contraste avec la luminosité du soleil : « vieux faubourg » (v1) , « masures » (v1).L’auteur qualifie « le faubourg» (v1) comme un « abri des secrètes luxures » (v2) mettant en exergue les débauches et les vices de la société qui s’y rattachent. La présence des « porteurs de béquilles » (v13) et d’ « hopitaux » (v20) n’est pas sans rappeler un monde malade. De plus, l’aspect miséreux est renforcé par l’utilisation de l’adjectif « vile » (v18) qui qualifie les « choses » (v18) de la ville et insiste sur le caractère corrompu de la société. Ce paysage sombre et cette société malade témoignent d’un monde malheureux.

Il y a une antithèse entre le pouvoir de transfiguration du soleil et le monde malheureux décrit dans un paysage urbain. Ce pouvoir de transfiguration du soleil est mis en relation avec l’évocation de la création poétique du poète.

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