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Le silence.

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Par   •  30 Janvier 2017  •  Dissertation  •  1 445 Mots (6 Pages)  •  2 893 Vues

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LE SILENCE

Dans la vie quotidienne le silence est quelque chose qui n' intéresse personne, on considère plus important  de réfléchir, de créer, de faire des choses, autrement dit de remplir et de combler le « silence »,

en général nous écoutons de la musique, des paroles mais sommes persuadés que dans le silence il n'y a rien a écouter.

Au temps des bâtisseurs de cathédrales, l'apprenti maçon devait tailler sa pierre brute loin de l'édifice afin de ne pas déranger les maîtres dans leur ouvrages et ce par le bruit incessant de ses coups, coups maladroit parfois, portés sur la pierre brute, et cela n'est pas sans nous rappeler la position de la  bavette du tablier  du novice, relevée destinée à le protéger des coups hasardeux.

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Ce silence est le silence dans le quel l'apprenti doit  prendre le recul, afin de  lui permettre de plonger dans la réflexion, positionné sur la colonne du nord et  d'être attentif et de développer d'autre sens qui vont parfaire sa transformation par la transmission de la loge.

La colonne du nord  sous l'égide de la lune  et de son ombre nous enseigne  la révolution  de notre savoir, car la lune nous dispense un savoir dans le  premier quartier jusqu'à sa révolution complète, dans le grand silence.

Le silence je l'ai trouve dans le cabinet de réflexion ; cette pièce austère, ce sanctuaire, me faisant imaginer le tombeau , mon tombeau, offrait  à mon regard furtif , curieux et apeuré à la fois, nombres d'objets et de symboles  qui m'ont plongé à cet instant dans la réflexion, ces éléments symboliques qui siégeaient, silencieux, m'ont amené à réfléchir une ultime fois sur  mon engagement, face à moi même ,je ne pouvais plus me mentir ni me disperser par quelques activités dissipantes .

C'est alors que les vraies questions se posèrent à moi sans que la fuite soit possible et c'est cela qui est effrayant,  ce silence qui devient pesant car l'absence de parole durant ce temps passé m'amena à comprendre qu'il était  temps de faire le point, sur moi, dans cette rigueur qu'il m' offrait , laissant entrevoir  la mort du profane que j'étais ayant levé le voile sur mon ego et ayant déposé tous les métaux de ma vie profane , signant ma fin par la rédaction du testament philosophique , donnant naissance à un nouvel être que je portais en moi et que la vie  ses contrainte et ses contingences avaient enfoui , avaient  endormi dans les profondeurs de mon être.

Par le silence, sous l'égide de la lune, je pourrais me recueillir en moi même et de mes propres ténèbres, éclairer, de cette lumière du silence, mon trésor caché, ma pierre, ne dit on pas que le « silence est d'or »  

Ce premier silence de l’initiation, situé entre le profane et le sacré, symbolisait la terre, terre sépulture, élément de la mort mais aussi terre nourricière, matricielle, de la mort à  la naissance, naissance de l'homme déjà adulte mais en pleine conscience.

Je me souviens de cette question qui m'avait été posée

« Dans quel état étiez-vous lorsque l'on a procédé à votre initiation »

« ni nu, ni vêtu...dépourvu de tous métaux »

L'initié que j'étais durant les trois voyages qui devaient me mener au silence de l’apprenti, de l'écoute et de la compréhension,  ressentit une grande émotion , une peur même lors du passage des épreuves, le vacarme des épées et les coups de pieds portés violemment au sol me rappelant une dernière fois  les tumultes de la vie de profane , les passions et les colères.

Le crescendo de mon  parcours initiatique, lors de ces trois voyages, m'amena finalement au silence reposant apaisant et sécurisant, le temple plongé dans un silence absolu révélant au nouvel apprenti  maçon que   j'étais  l'existence de cette quiétude intérieure à la quelle  j’aspirais afin de pouvoir enfin descendre au plus profond de moi, de débuter  le  travail  sur ma pierre brute.

Je commençais à percevoir le sens profond du VITRIOL, inscription énigmatique, révélation de l'opération du grand œuvre, sept lettres  qui me laissaient  jusqu'à présent dans une incompréhension  quant à leur signification.

Le passage de l'état de profane à celui d'initié n'aura qu'une seule implication, que tout au long de mon cheminement j'atteigne des niveaux de conscience permanent différents de ceux dans lesquels je vivais précédemment.

Ce cheminement je devrais le vivre  certes individuellement mais aussi collectivement au sein de la loge , parmi mes frères apprentis, tous portés vers une quête perpétuelle et silencieuse.

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