Le cosmopolitisme

COSMOPOLITISME :

Introduction :

« Citoyens du monde ». C’est sur cette expression que repose la notion du cosmopolitisme. Le cosmopolitisme est une ancienne doctrine fondée par le philosophe cynique Diogène de Sinope à partir des mots grecs cosmos, l’univers et polîtes, le citoyen. L’idée est de placer le cosmos comme une cité et l’homme comme citoyen du monde. Ainsi « Le cosmopolitisme est la référence par laquelle le citoyen d’un État particulier se projette dans une échelle supérieure, l’échelle mondiale » Telle était la définition du cosmopolitisme durant l’Antiquité : un monde sans frontière sociale. Plus globalement, le cosmopolitisme est la conscience d'appartenir à l'ensemble de l'Humanité et non pas à sa seule patrie d'origine et exprime la possibilité d'être natif d'un lieu et de toucher à l'universalité, sans renier sa particularité.

Mais lorsque nous parlons de cosmopolitisme, s’agit-il d’une simple doctrine politique ou plutôt d’une Idée morale visant la paix mondiale ?

Et cette idée philosophique a-t-elle une nouvelle pertinence aujourd’hui ?

Pour mener notre réflexion, nous allons dans un premier temps évoquer la dimension, puis en verrons qu’il s’agit peut-être d’un idéal moral en nous appuyant sur la philosophie kantienne. Enfin, nous traiterons des enjeux du cosmopolitisme que l’on appellera « contemporain » bousculé par des processus tels que la mondialisation.

Partie 1 :

D’abord, il convient d’admettre le cosmopolitisme comme la forme d’une réalité politique. En effet, le cosmopolitisme repris chez les stoïciens met l’accent sur la délibération individuelle, l’action et la citoyenneté. Selon ce modèle, en plus d’adopter notre rôle habituel de citoyen, nous devons nous considérer comme « citoyen du monde ». Et être citoyen du monde « cosmopolitês » signifiait pour ces philosophes de l’Antiquité́ à la fois une volonté́ de s’élever au-delà̀ de la vie politique ordinaire et une attitude de surplomb universel pour juger les affaires humaines. Au moyen-âge européen, les identités nationales sont encore peu figées. Elles sont composées de fortes disparités régionales et l’immense majorité paysanne ne se déplace que très peu de sa terre. Les seigneurs locaux ne quittent que très peu leurs fiefs non plus. C’est donc plutôt depuis le 19 è siècle que le cosmopolitisme est un véritable projet politique, résultat d’une idéologie héritée des Lumières selon laquelle le seul fondement d'une communauté politique peut être les principes universels, à savoir les droits de l'homme et la démocratie. Ainsi, le cosmopolitisme stoïcien reposait sur une ontologie cosmique. Il présupposait l’existence de la cité universelle, seule naturelle.

Dans le cosmopolitisme moderne, on retrouve bien sûr la conception juridique du monde commun, avec une restriction aux hommes seulement. Mais, avec Kant en particulier, la perspective va changer : le cosmopolitisme va nous projeter vers l’avenir en devenant un idéal régulateur de la raison politique.

Partie 2 :

Dès lors, en nous appuyant sur le cosmopolitisme kantien, nous allons voir qu’il s’agit d’un idéal qui reconnait la paix comme but politique suprême. C’est là que la philosophie kantienne se distingue et opère une mutation moderne du cosmopolitisme. Ici le cosmopolitisme comporte à la fois une dimension juridique et politique ainsi qu’une valeur anthropologique et morale. Des sentiments moraux sont donc au fondement de cette pensée et reposent sur l’exigence formulée par Kant de réaliser le bien du monde conduisant ainsi l’homme de la philanthropie au cosmopolitisme, et enfin la conception de l’État cosmopolitique comme condition de la réalisation morale de l’humanité́ en nous. Mais comment atteindre cette réalisation morale en nous ? Et bien Kant évoque le concept de l’hospitalité et de perfectibilité qui expriment le sens le plus profond de sa pensée. Et qu’est-ce que représente d’abord cette hospitalité ? L’hospitalité universelle intervient sur un point fondamental : la question de l’étranger. Elle apparait ainsi comme le droit qu’a l’étranger de ne pas être traité en ennemi dans un pays où il arrive. L’hospitalité n’est donc pas une notion morale ou religieuse, elle ne relève ni de la philanthropie, ni de la charité. C’est une notion juridique.

La perfectibilité humaine, quant à elle, est déterminante dans la notion de cosmopolitisme. C’est la base de la possibilité d’une citoyenneté mondiale. Pour faire cours, être citoyen du monde et être citoyen d’une civilisation sont une seule et même chose : c’est être membre

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