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Le bonheur

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Par   •  8 Janvier 2022  •  Cours  •  1 666 Mots (7 Pages)  •  346 Vues

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LE BONHEUR 

=> Qu’est-ce que le bonheur ?

  • Sa définition est-elle possible ? Peut-on former un concept rationnel du bonheur, universel et abstrait ou l’idée du bonheur est-elle relative, subjective, propre à chacun de nous ?

Introduction :

« Si l’on n'a pas une Rolex à 50 ans, on a raté sa vie. »

  • Jacques Séguéla (publicitaire), 2005

« Il faut des jeunes Français qui rêvent de devenir milliardaires. »

  • Emmanuel Macron, 2015

  • Dans le discours, et parfois dans notre imagination, le bonheur est associé au confort, au luxe et à la possession. Mais n’est-ce pas réducteur ?  N’est-ce pas l’effet d’un discours dominant qui entretient l’illusion ? Le bonheur n’est-il pas devenu une idée publicitaire, supportant une économie de la consommation ? Comment distinguer ce qui importe vraiment au bonheur humain au-delà de ses écrans de fumée ?

I - Le bonheur, image d’une satisfaction parfaite

1 - L’expérience du plaisir

  • Sensation liée à notre état psychologique
  • Sensation variable (en intensité, durée)
  • Sensation liée à son contraire, la douleur

Ex : Socrate dans sa prison éprouve du plaisir quand on lui enlève ses chaînes car sa douleur diminue. Mais il n’y a pas de bonheur car on retire ses chaînes pour le condamner en lui faisant boire la ciguë (poison). Le plaisir est donc différent du bonheur.

Platon, Philèbe : Critique le plaisir comme impur car toujours mêlé de son contraire.

2 - Le bonheur serait une satisfaction parfaite, complète, éternelle : l’idée d’un « bien suprême »

  • Aristote emploie cette expression pour désigner un bien « global » : le bonheur englobe, comprend tout ce qui rend la vie heureuse (amitié, travail,…)
  • Aussi pour désigner un bien « final » : le bonheur n’est pas un moyen en vu d’autre chose mais il est recherché pour lui-même. C’est une fin en soi.
  • Aussi un bien « autosuffisant » : qui n’a pas être justifié car justifie tous nos actions.

3 - la recherche du plaisir peut-elle rendre heureux ?

Platon, Gorgias : Socrate essaie de convaincre Calliclès :

Vie d’ordre du sage

Vie déréglée de l’Homme

Recherche les vrais biens. Ensuite, il est tranquille, heureux de n’avoir plus à s’en préoccuper

Parallèle au supplice des Danaïdes. Recherche indéfiniment les plaisirs éphémères -> jamais tranquille.

=> Ce texte illustre deux conceptions du bonheur qui s’opposent :

  • pour Socrate, il est possible de devenir heureux en exerçant la vertu (tempérance). En effet, distinguer les vrais biens et faire l’effort de les atteindre nous rendrait heureux pour la vie.
  • Pour Calliclès, cela signifierait « vivre comme une pierre ». Ce dernier pense que c’est la recherche des plaisirs qui donne sens à la vie. Mais Socrate n’est pas convaincu car cette recherche est interminable et ne permet pas un bonheur stable.

II - Expliquer la difficulté à être heureux

1 - Parce que c’est notre Nature : nous sommes des êtres de désir et désirer c’est souffrir

Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation :

Il défend l’idée que le bonheur est impossible non parce que des malheurs pourraient toujours nous arriver mais parce que notre Nature y fait obstacle.

En effet, le mouvement, l’effort ou encore la volonté qui nous porte à vivre nous conduit nécessairement à souffrir. En effet, le désir est d’abord expérience du manque :

  • Désir : tendance, élan vers les objets que nous imaginons bons pour nous. L’objet du désir est ce qui me manque, j’imagine qu’il peut répondre à mon manque mais ma pensée peut se tromper.

Ex : Le désir amoureux projette sur l’être aimé des qualités qu’il n’a pas toujours. Cela va au-delà du réel. Le désir fait imaginer la réalité meilleure qu’elle n’est.

Stendhal, De l’amour :

La cristallisation : le travail de l’imagination qui embellit l’être aimé.

Le désir est aussi expérience de l’illusion :

  • Mensonge : Suppose l’intention de tromper. Le menteur connaît le vrai et décide de la cacher.
  • Erreur : Involontaire, procède soit d’une ignorance, soit d’un manque de rigueur dans notre raisonnement. On peut éviter l’erreur en apprenant et la rectifier. Elle peut être moteur de l’apprentissage.
  • Illusion : Processus involontaire/inconscient par lequel nous transformons la réalité dans notre esprit. Nous préférons la voir autrement qu’elle n’est. Nous sommes attachés à nos illusions, donc la désillusion peut être violente.

Pour Schopenhauer, le malheur est donc inévitable car il tient à notre Nature. Dès lors, pour être heureux il faudrait ne plus désirer ou ne plus croire à ses désirs. C’est le sens que l’auteur retient de l’état de Nirvana bouddhiste.

2 - Parce que nous sommes des êtres misérables

Pascal, Pensées, XVIIe :

Pour Pascal, la condition humaine est misérable. En effet, parce qu’il est doué de conscience, l’être humain sait qu’il va mourir et qu’il est vulnérable. Le sens de son existence n’est pas évident, c’est pourquoi il cherche à se fuir lui-même dans le divertissement.

Selon Pascal, le divertissement désigne toute l’activité qui, en nous occupant l’esprit, nous fait oublier notre condition misérable.

Sens Pascalien ≠ amusement, loisirs

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