La parole
Commentaire d'oeuvre : La parole. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zhdizhdiz • 5 Janvier 2022 • Commentaire d'oeuvre • 1 066 Mots (5 Pages) • 390 Vues
« Les mots sont notre plus inépuisable source de magie » dit J.K. Rowling. Elle pose ainsi la question du pouvoir des mots, et par conséquent de la parole. Dans quel sens la parole peut-elle nous révéler à nous-même ? La « parole », du grec parabola, signifie « rapprochement », puis, « langage » en latin vulgaire. Ce mot désigne la faculté de s’exprimer par le langage articulé. « Révéler », du latin revelare, signifie « découvrir », « mettre à nu », ou encore « dévoiler ». On définit ici le fait de faire connaitre à quelqu’un ou de rendre public ce qui était tenu secret. Enfin, le pronom « soi-même », utilisé pour parler d’une seule et même personne en excluant les autres, est converti en « nous-même », ce qui lui procure une portée plus universelle. On parle donc ici de la manière par laquelle la parole arrive à nous auto-dévoiler. Ce sujet pose la question suivante : En quoi la parole est-elle responsable du dévoilement de nos pensées ? D’une part, nous constaterons que la parole est l’essence de toute pensée, puis, nous nous pencherons sur le pouvoir révélateur que possède l’oralité des mots.
Chaque pensée de l’être humain est créée par une parole. Cette pensée, aussi futile qu’elle soit, fait découvrir à son penseur une nouvelle facette de lui-même. Dans un sens, la pensée est inspirée de mots entendus, qui donnent à une réflexion plus profonde qui s’opère dans la tête de l’individu concerné. Dans un autre, ce même approfondissement est réalisé grâce à l’assemblage malin de lettres, de mots, puis de phrases. Dans le film Freud, passions secrètes, sortit en 1962 et réalisé par John Huston, nous est présentée la vie de Sigmund Freud, neurologue autrichien et fondateur de la psychanalyse. Freud, encore assez jeune dans la profession, est inspiré par la thèse de Charcot, neurologue français défendant l’existence de maladies neuromotrices, négligées par la médecine classique de l’époque. Au travers des discours du médecin, Freud s’inspire de cette théorie neurologique, et se crée lui-même un propre avis sur le sujet. On a donc ici un exemple de pensée, d’opinion créée par une parole extérieure. En outre, on pourrait aussi citer l’école, institution républicaine chargée de développer le libre arbitre des élèves, grâce à des mots d’une neutralité politique sûre. La parole a donc un premier rôle maternel à jouer, car c’est elle qui fait naître les premières inspirations personnelles.
En plus, la parole peut aussi, dans certains cas, aider à faire ressurgir des souvenirs enfouis trop profondément dans la mémoire. Cette utilisation a notamment lieu en médecine, par l’hypnose psychanalytique. Le psychanalyste réussit à faire retrouver la mémoire à des patients souffrant d’amnésie posttraumatique. Dans le film de John Huston, Freud se penche sur le cas d’un jeune homme, dont il tente de prouver si le discours est vrai. En effet, le patient accuse son père d’avoir violé sa mère, et c’est pour cette raison qu’il l’aurait tué. Grâce à l’hypnose, Freud découvre la vérité sur le passé de cet homme. Pour ce faire, il l’endort premièrement, afin de le faire passer dans un état de trans. Puis, il creuse son passé, le questionnant sur des détails, qui s’avèrent finalement être révélateurs. La vérité était toute autre que celle racontée par le patient. Celui-ci, alors sous hypnose, mime à l’aide d’un mannequin, la réelle scène du meurtre de son père. Il est en fait atteint du complexe d’Œdipe, concept inventé par Freud, qui désigne les individus fantasmant sexuellement sur le parent du sexe opposé, et qui, par conséquent, désirent à tout prix tuer celui du même sexe, alors considéré comme rival. Ainsi, cet exemple nous montre bien à quel point la parole, ici, celle de Freud, détient le pouvoir de tirer les pensées cachées dans l’inconscient de l’humain.
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