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La nature dans sa considération épicurienne

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Par   •  23 Novembre 2019  •  Dissertation  •  2 464 Mots (10 Pages)  •  541 Vues

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INTRODUCTION

La nature aurait été la première divinité non pas en elle-même mais quelques-unes de ses parties et aurait été forcement la première terreur et en même temps l’amour de l’homme ; elle aurait été à ses yeux la grande inconnue, à la fois délicieuse et horrible, enchanteresse et cruelle. Dans le but de l’épanouissement de l’homme dans la nature et face aux phénomènes angoissants auxquels il se trouve, Epicure voit qu’une philosophie de la nature suffit à l’homme pour rentrer dans l’intelligence des phénomènes naturels afin d’être libéré de toute crainte. C’est peut-être dans cette perspective qu’il affirme : « si la peur des phénomènes célestes ne nous tourmentait pas, si nous n’avion pas le sentiment que la mort pourrait bien revêtir pour nous une importance néfaste et si dès le début nous connaissions les limites naturelles de la douleur et du désir, nous n’aurions pas besoin de la philosophie de la nature ». La question qui se dessine ici clairement est de savoir le problème que pose et en quoi consiste la philosophie de la nature ?

Ainsi donc, après avoir dit brièvement ce que c’est que la philosophie de la nature, nous allons ensuite faire un rapprochement de cette pensée d’Epicure avec les différentes positions des philosophes antiques, montrer l’importance de la philosophie de la nature en partant de cette position épicurienne et enfin expliciter ce qui peut être l’objet de la philosophie de la nature.

DEVELOPPEMENT

La nature vient du latin Nascor qui signifie naitre. De façon générale, elle se définit comme « principe interne de croissance d’un être, et par extension, l’ensemble des êtres et réalités présentes dans le monde et dont la production ne relève de rien d’humain » .

À travers l’affirmation d’Epicure, nous voyons que le dessein de toute sa spéculation sur la nature est de délivrer l’Homme des craintes à savoir de la crainte des dieux, de la mort et de la vie après la mort. Le vrai bonheur résidant en effet dans la sérénité qui résulte de la délivrance de la crainte. Il y a dans la morale épicurienne deux motifs de pensée. D’une part, la fin c’est le plaisir. D’autre part le sage est celui qui atteint l’absence de trouble. C’est à cette préoccupation de salut qu’est subordonnée la physique épicurienne ayant pour fonction de fournir une vision du monde propre à éliminer l’angoisse. Pour lui, l’univers est composé de deux choses : les atomes qui se désagrègent et le vide qui permet le mouvement des atomes. Dans cette veine d’idée, Thalès pense que l’eau est le principe qui gouverne l’univers. Pour Anaximandre et Anaximène, l’infini est ce qui enveloppe et gouverne tout car il est immortel et indestructible d’une part, et d’autre part, la nature est définie et le principe infini est « l’air » : animateur universel. Héraclite, lui, a une conception toute matérialiste de l’âme qui selon lui s’humidifie en entrant dans la semence et que sa chute dans le devenir est la mort, donc pas d’immortalité de l’âme. Pour ce qui est de Parménide, la seule vérité consiste à séparer radicalement l’Etre et le non Etre. Car tout conjugue le verbe être. Pour lui, ce verbe n’énonce aucune nature mais énonce la seule évidence à savoir que quelque chose existe quoique ce puisse être. On voit chez Empédocle et d’ailleurs chez tous les Néo-physiciens une reprise de la physique Milésienne. Pour lui quatre éléments constituent la matière. Il s’agit de la terre, de l’eau, de l’air et du feu. Tout changement intervient soit par combinaison, soit par dissociation des éléments. Avec Leucippe et Démocrite, nous assistons à un début du matérialisme. Pour eux, et surtout selon Démocrite, qui concilie l’immobilisme de Parménide et le mobilisme d’Héraclite, l’univers est composé d’atomes, éléments invisibles, insécables et éternels. Ils ne se différencient que par leur qualité géométrique (grandeur et forme) et se meuvent dans un vide éternel qui est infini. Le mouvement des atomes qui se combine pour former des mondes (animal, des végétaux, des hommes…) en quantité illimitée est dû au hasard. Ainsi, la matière est composée d’une infinité d’atomes de même nature qui se déplacent dans le vide d’un mouvement nécessaire, la nécessité étant la loi suprême qui régit l’univers. Démocrite admet l’existence des dieux, mais ce sont, au même titre que les hommes, des combinaisons d’atomes passagères et soumises à la nécessité universelle . Dans sa doctrine, Platon conçoit l’existence de deux mondes : le monde sensible et le monde intelligible. Le monde intelligible a, à son sommet l’Idée suprême : celle du Bien qui cause les autres idées, qui engendre le cosmos c’est-à-dire le démiurge. Dans sa morale, Platon expose les notions de bonheur , de vertu parfaite , d’obligation . La physique dans la doctrine stoïcienne est inséparable de la morale. Le stoïcien prêche une courageuse résignation et refuse de considérer comme un mal la douleur qui le frappe. Pour lui, « tout ce qui arrive est déterminé par la raison souveraine (le Logos) parce que la nature est fondamentalement bonne » . Le stoïcisme voit en la nature la vie universelle, Dieu lui-même. Dieu, c’est la Raison immanente de l’univers, cet univers qui est corps de Dieu et donc un organisme parfait. Ainsi la philosophie stoïcienne de la nature « fonde un panthéisme ». Dieu, Ame souverainement intelligente et l’âme de l’homme ne sont pas des réalités immatérielles mais faites d’une matière plutôt plus subtile de toutes, une sorte de feu, un feu qui construit et organise, au lieu de consumer et de détruire . Les efforts des stoïciens tendent essentiellement vers la morale, une morale de liberté. Celle-ci consiste à ne rien vouloir, à ne rien souhaiter d’autre que l’ordre universel raisonnable. Pour eux le bonheur est une attitude de la volonté, un bonheur qui résulte de la satisfaction des tendances de notre nature, qui consiste dans la vie conforme à la nature : « Je suis heureux quand je ne désire pas que les choses soient autres que ce qu’elles sont » L’obligation morale, la maîtrise de soi, une vie en harmonie avec la nature, tels étaient quelques-uns des principes de l’éthique pratique prônée par Zénon. Les questions morales, en particulier la définition du Bien, sont au cœur des préoccupations d’Épictète. Les humains sont selon lui des êtres foncièrement limités et irrationnels, mais l’Univers gouverné par la raison pure de Dieu est parfait. Les hommes ne pouvant ni connaître, ni contrôler leur destin, ils doivent se résigner à accepter l’impuissance

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