La légionelle

Un brin d’histoire 

1976
4 500 anciens combattants de la guerre du Viêt Nam faisant partie de l’American Legion sont réunis dans un grand hôtel de Philadelphie aux Etats Unis.
Une épidémie d’infection pulmonaire s’abat sur les congressistes :
180 malades dont 29 décès en 15 jours. Plusieurs mois après, l’agent responsable est découvert :
il s’agit d’une bactérie que l’on baptise Legionella pneumophila ou légionelle. La « maladie du légionnaire » ou légionellose est découverte. Le système de climatisation est mis en cause.

1998
20 cas de légionellose sont survenus durant l’été à Paris, parmi lesquels 4 sont décédés.
La contamination était due à une tour aéro-réfrigérante.

[pic 1]Les légionelloses sont des infections provoquées par des bactéries du genre
Legionella. L’espèce la plus fréquemment retrouvée est Legionella pneumophila.

[pic 2]Cette maladie, dans sa forme la plus grave (maladie du légionnaire) se caractérise principalement par une infection pulmonaire, accompagnée d’une toux, d’une fièvre élevée et d’une grande fatigue.
Le délai d’incubation est de 2 à 10 jours. Cette maladie n’est pas contagieuse.

[pic 3]Bien que l’on dispose d’un traitement antibiotique, le taux de mortalité compris entre 5 et 20 % reste élevé. La gravité de l’infection est liée à l’état de santé de chacun ; les personnes âgées et/ou immuno-déprimées sont beaucoup plus sensibles. Le traitement doit être instauré rapidement, gage d’efficacité.

[pic 4]En 1998, plus de 300 cas ont été déclarés aux DDASS sur l’ensemble de la France.

[pic 5]La légionelle est une bactérie présente naturellement dans les eaux souterraines, les eaux de rivières, les lacs, et qui prolifère dans les réseaux d’eau chaude. Elle n’est pas recherchée dans le cadre du contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine ; aussi une eau déclarée conforme dans ce cadre peut contenir des légionelles.

[pic 6]La présence de légionelles dans l’eau n’est pas une condition suffisante pour provoquer la maladie. En effet, l’OMS indique qu’en deçà de 1 000 Unités Formant Colonie (1) par litre d’eau, le risque d’apparition de légionellose est très faible pour la population générale.

[pic 7]La prolifération des légionelles dans l’eau est favorisée par des zones de stagnation dans les réseaux (par exemple les bras morts), une température de l’eau favorable,
comprise entre 25°C et 45°C (même si les légionelles peuvent survivre à des températures supérieures ou inférieures). Les légionelles peuvent être éliminées par l’action de désinfectants ; néanmoins, des réseaux entartrés et/ou corrodés diminuent leurs pouvoirs d’action.

[pic 8]La contamination de l’homme se fait par voie aérienne par l’inhalation d’eau contaminée diffusée sous forme d’aérosols ou de microgoutelettes, par exemple à l’occasion de douches…

Les sources de contamination incriminées sont les installations qui favorisent la multiplication des légionelles dans l’eau et les dispersent sous forme d’aérosols :

• circuits de production et de distribution d’eau chaude sanitaire associés à un système de dispersion d’aérosols : ils représentent la cause la plus fréquente d’infection (présence de légionelles au niveau des réservoirs, ballons de production et/ou de stockage, canalisations, pommes de douches, embouts de robinets, adoucisseurs, filtres),
• tours aéroréfrigérantes,
• bassins type bains à remous, bains bouillonnants, bassins à jets…
• humidificateurs d’air,
• fontaines décoratives,
• réseaux d’eau froide si la température est supérieure à 25°C,
• équipements pour traitements respiratoires (oxygénothérapie) et turbines pour soins dentaires.

Des enquêtes environnementales menées en région parisienne ont montré la présence fréquente de légionelles dans les réseaux intérieurs de distribution des immeubles :
70 % des équipements collectifs de distribution d’eau chaude contiennent des légionelles

[pic 9]JE CONSTATE
J’identifie les installations à risque de mon établissement et, si besoin, je fais réaliser une étude spécifique par une équipe technique qualifiée constituée en interne ou qui peut être un prestataire extérieur. La FICHE 6 me fournit un appui méthodologique pour mettre en oeuvre cette démarche.

[pic 10]J'AGIS
J’engage les mesures de bonnes pratiques d’entretien :
Je dispose :
[pic 11]d’un réseau d’eau chaude sanitaire susceptible de disperser des aérosols, (fiche1) format html , format PDF 
[pic 12]d’une tour aéroréfrigérante, (fiche2) format html, format PDF
[pic 13]de bains à remous ou bassins à jets, (fiche3)format html, format PDF
[pic 14]d’un système humidificateur d’air ou d’une climatisation à batterie,(fiche4) format html, format PDF
[pic 15]vous êtes directeur d’un établissement de santé.(fiche5) format html, format PDF
[pic 16]éléments pour la réalisation d'un diagnostique technique sanitaire(fiche6) format html, format PDF

[pic 17]JE SURVEILLE
Je mets en place un protocole de surveillance de mes installations (se reporter aux fiches techniques indiquées ci-dessus) dont les résultats sont reportés dans un carnet sanitaire comprenant :

• les plans et la description des réseaux de distribution d’eau,
• les protocoles de maintenance et d’entretien des réseaux (vidange, détartrage, désinfection),
• les résultats des analyses effectuées (légionelles, mais aussi les relevés réguliers de la température,
  du titre hydrotimétrique (2) …)
• s’il y a lieu, le programme d’amélioration des réseaux.

[pic 18]Une équipe technique qualifiée interne à l’établissement ou un prestataire extérieur peuvent réaliser un diagnostic des réseaux. Il n’y a pas, à l’heure actuelle, d’agrément pour ces prestataires.

[pic 19]Les analyses de légionelles doivent être réalisées par les laboratoires conformément à la norme AFNOR NF T 90-431 de novembre 1993. Des laboratoires reconnus compétents pour les prélèvements et analyses de légionelles dans l’environnement sont répertoriés sur les sites internet de la DRASS Ile de France http://drass75.sante.gouv.fr ou du CCLIN Paris Nord : http://www.ccr.jussieu/cclin

(1) Une Unité Formant Colonie (UFC) est l’unité de dénombrement pour la quantification des bactéries.
(2) Le Titre Hydrotimétrique (ou TH) indique la teneur globale de l’eau en sels de calcium ou magnésium, et traduit le « pouvoir entartrant » de l’eau. Quelles sont mes obligations ?

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