La conscience de l’individu n’est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ?
Dissertation : La conscience de l’individu n’est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertmanag • 22 Septembre 2016 • Dissertation • 369 Mots (2 Pages) • 2 841 Vues
Le terme de conscience désigne à la fois une faculté psychique (on a, on prend conscience), et l’ensemble de ses activités (les idées, les
représentations). La question posée revient à savoir si la conscience est une simple production sociale, dont l’individu dispose à la manière d’un instrument fourni de l’extérieur.
La thèse de la conscience-reflet appartient au matérialisme. « L’esprit » n’est pas une réalité substantielle, il n’est qu’un mot commode pour
désigner le résultat de facteurs extérieurs. Pour les matérialistes du XVIIIe siècle, la conscience est le reflet du corps ; pour les neurophysiologistes matérialistes d’aujourd’hui, elle n’est que le reflet de l’activité cérébrale.
Pour les marxistes, la conscience est également le reflet de la société à laquelle les individus appartiennent. « Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, écrivait Marx, c’est la vie sociale qui détermine la conscience » . Marx appelait « idéologie » l’ensemble des idées et des valeurs caractéristiques d’une classe sociale, l’idéologie dominante étant l’idéologie de la classe dominante. L’homme ne choisit ni ses croyances, ni ses idées, il exprime celles du milieu social dont il fait partie.
Si la conscience n’était que le reflet de conditions sociales, comment expliquer qu’elle puisse aussi les critiquer, les récuser et les contredire ? D’ailleurs, Marx lui-même, moins dogmatique que ceux qui se réclameront de lui par la suite, restait assez hégélien pour savoir que la conscience est capable de négation (c’est même un privilège qu’elle a conservé face aux ordinateurs les plus puissants). Penser, imaginer, rêver, c’est la capacité de nier le déterminisme social.
Par ailleurs, « la société » est loin d’être un milieu homogène. Elle est elle-même traversée par des contradictions, la principale étant, selon Marx, l’antagonisme des classes sociales. Mais même une classe sociale n’est pas homogène au point de produire une forme de conscience unifiée. L’extrême dispersion des consciences suffirait à récuser la thèse de la conscience-reflet.
Certes, comme disait Hegel, nul ne peut sauter par-dessus son temps. Il n’en reste pas moins vrai que la conscience possède une puissance et une liberté capables de transcender le déterminisme social, et de faire de celui-ci autre chose qu’un destin. C’est l’ordinateur qui n’est que le reflet de la société qui le produit, pas la conscience.
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