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La boétie

Commentaire de texte : La boétie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Avril 2021  •  Commentaire de texte  •  1 359 Mots (6 Pages)  •  669 Vues

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MALET ALYSSA                                                                                                                                tg6

                                               

                                                                 Explication de texte : philosophie

note :                     observation :

                                           

          Au premier abord, on l’habitude de penser que le peuple s’opposerait aux idées du tyran, car c’est un dictateur, dirigeant qui abuse de son autorité. Cependant, dans le texte de La Boétie, l’auteur soutient une thèse originale : la puissance du tyran repose exclusivement sur le consentement populaire. Une fois que le peuple refuse cette puissance, le pouvoir du tyran s’écroule. Ce passage se situe au moment où l’acteur explique de quelle manière les tyrans manipulent le peuple. Pour établir son propos, La Boétie commence par présenter les stratagèmes dont usent les puissants pour endormir les populations, il dénonce également le comportement de ces peuples, acteurs de leur propre soumission, ces esclaves volontaires.

          Tout d’abord, un tyran désigne dans l'Antiquité grecque un individu disposant d’un pouvoir absolu, après s'en être emparé de façon illégitime. Le mot tyran, peut-être d'origine lydienne, a été appliqué pour la première fois au roi lydien Gygès. Le terme prit très vite un sens péjoratif, notamment à Athènes, impliquant que le tyran abuse de son pouvoir : la nature du pouvoir tyrannique se reconnaît en effet à ce que le tyran, sans abolir les lois, se place au-dessus d'elles. Les tyrans ont selon La Boétie, de tous temps constaté que les hommes étaient plus attirés à se soumettre à leur propre soumission, au fur et à mesure qu’ils se détournent de leur faculté de raisonner et de penser. Pour le tyran, il est donc dangereux d’être à la tête d’un peuple qui pense et qui peut donc être dans la capacité d’approfondir sa réflexion quant à la liberté qu’il n’a pas. Ainsi, il devient indispensable à son despotisme que de fournir au peuple tous les moyens nécessaires pour qu’il devienne un être dépourvu de sens critique, de réflexions et de sagesse. L’auteur a recours, pour soutenir sa thèse, à l’utilisation d’exemples d’autorité puisés dans l’histoire antique. Ici, l’auteur nous donne l’exemple du tyran Cyrus, est un roi perse, fondateur de l’Empire perse, qui succède à l'Empire mède, qui, ayant asservi les Lydiens, se voit confronté à une révolte. Peu désireux de riposter par la force, dans un souci de préserver les richesses et les beautés de la ville, il préfère établir tout un réseau, de tavernes, de jeux publics, de prostituées. Ainsi, le peuple, rapidement séduit par les plaisirs et les distractions qu’on trouve en ces lieux de divertissement, oublie son malaise et son esprit de révolte et considère le tyran comme un homme bien. 

          L’utilisation du présent de vérité général s’utilise pour exprimer une vérité, un fait vrai de tout temps. La Boétie l’emploi pour disqualifier l’attitude du peuple en usant une analogie ayant trait à la chasse et à la pêche : « Ne pensez pas qu’il y ait nul oiseau qui se prenne mieux à la pipée, ni poisson aucun, qui, pour la friandise du ver, s’accroche plus tôt à l’hameçon que tous les peuple ». Le peuple se laisse leurrer facilement, tromper. On voit également une énumération qui dresse la liste de ce que l’auteur nomme « drogues » ou « appâts » : « Le théâtre, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes étranges, les médailles, les tableaux… » comme l’écrit La Boétie, pour mieux amadouer les peuples. Ainsi, tous ces moyens servirent à « endormir leur sujet sous le joug. », le joug est une relation de domination vécue entre personnes. Ceux-ci vont illustrer sa thèse qui soutient que le tyran tire sa puissance, nécessairement, de l’incapacité de son peuple à réagir. Cette apathie est le fruit d’une ruse politique qui évite le recours à la force en préconisant plutôt la satisfaction des désirs. Tout en dénonçant les agissements des tyrans, La Boétie met l’accent également sur la lâcheté des peuples coupables, selon lui, de préférer assouvir leurs instincts plutôt que d’agir en hommes libres. Les termes qui désignent ces hommes indignes sont d’ailleurs éloquents. Ainsi les Lydiens sont-ils qualifiés de « peuples abrutis » dont le comportement est critique : « amusés d’un vain plaisir », qui « s’accoutumaient à servir aussi niaisement », et dont l’attitude est analogue à celle des « petits enfants ». Ainsi, le tyran voit le peuple comme des enfants à qui on tend des jouets. Satisfait de se contenter de ce qu’on lui propose, il accepte cette obligation comme un don, et s’en contente, oubliant l’essentiel.

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