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L'homme peut-il être défini par sa seule conscience?

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Par   •  11 Novembre 2016  •  Dissertation  •  1 823 Mots (8 Pages)  •  9 110 Vues

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L’homme est-il défini par sa seule conscience ?

Etapes de l’argumentation :

                1) La conscience de soi fait de l'homme une personne

                2) la conscience de soi est universelle.

                3) La conscience de soi n'est pas innée. Elle est le résultat d'un apprentissage.

                4) antithèse : Qu'est-ce qui constitue alors l'essence de l'homme, si ce n'est pas la conscience ?

 

Introduction

Dans les temps anciens seul le «noos» et non la conscience existait  C’est la philosophie moderne  qui a donné au sujet une conscience. Descartes l’a posée comme le socle de la connaissance car la conscience a résisté au doute méthodique, elle peut donc servir de fondement sur lequel s’édifierait l’ensemble du savoir. Avant de pouvoir répondre à la question posée (l’Homme est il définit par sa seule conscience ?), il semble nécessaire de rappeler quelques définitions :

Le terme conscience vient du latin conscientia, qui signifie « connaissance partagée avec un autre ». D’un point de vue intellectuel, la connaissance se définit comme une intuition ou un sentiment qu’un sujet possède de lui-même, de se états et de ses actes. Son sens moral  se retrouve dans la capacité de formuler des jugements moraux, aussi bien sur le mal que sur le bien.

Toujours grâce à Descartes, nous définissons traditionnellement l'homme comme un être doté de conscience. Si l'homme est défini par sa conscience, il faut alors se demander en quoi la conscience est une spécificité humaine, en quoi on ne peut pas l'accorder aux choses et aux animaux par exemple. Pour Kant il n'existe pas dans le monde, un être à part, ou une substance pensante caractérisant l'homme. Le Je est pour Kant un principe par lequel nous organisons nos pensées. Cela n'empêche pas que cette façon de penser ou d'organiser nos pensées en les rapportant à soi, caractérise l'homme et le distingue des autres espèces. Mais, qu'en est-il des peuplades qui ne possèdent dans leur langue le pronom Je ? Sont-ils dépourvus de conscience de soi ? Le Je ne dépend pas du langage qui le formule. Tous les hommes sans exception possèdent la capacité de se représenter à soi-même, même lorsque leur langue ne leur en donne pas les moyens.  La conscience de soi est donc universelle.

Il apparaît donc clairement que l’homme est un être de conscience et c’est cette conscience qui permet, par exemple, de se différencier de tout objet, de toute chose. Il s'agit ici plus spécifiquement que la conscience de soi  accompagne en permanence toutes nos pensées. En effet, la pensée humaine possède la particularité d'être en quelque sorte "double" : chaque pensée que nous avons est toujours accompagnée du savoir (de la conscience), que c'est nous qui la formulons. Ainsi lorsque je pense je sais toujours que c'est moi qui pense, qui suis l'auteur ou le sujet de mes pensées. Ainsi, sans rentrer nécessairement ici dans un débat sur l’animal et la conscience, il semble opportun de constater que l’homme n’est pas un être vivant comme les autres, qu’il ne s’arrête  pas à seulement se nourrir, et que c’est un être doué de réflexion, comme le dit Socrate. Cet homme ne   sait qu’une chose, c’est qu’il ne sait rien, ou le fameux « je pense donc je suis » de Descartes. On pourrait cependant rappeler que certains animaux ont des degrés de conscience et donc n’en sont pas dénués. Dès lors, la conscience serait insuffisante quand à définir l’homme, mais celle-ci "l’élève infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants", selon Kant. La conscience de soi est donc la faculté qui permet à l'homme de "s'élever au-dessus", de s'extraire hors de la condition animale pour accéder à la condition humaine. Elle est fondamentale de l'humanité en l'homme. Et s’il existe une distance "infinie" entre l'animal et l'homme selon Kant, c'est qu'il n'y a pas une différence de degrés entre l'animal et l'homme, mais bien une différence de nature. Autrement dit, la conscience de soi caractérise chez l'homme une façon bien spécifique d’être au monde. Par définition l'homme est un sujet, une fin en soi. Ce qui signifie aussi qu'il est un être libre et responsable pouvant donner une signification morale à ses actions. L’animal est quand à lui comparable à un simple objet car il n'a pas d'autre valeur que celle de l'instrument  "dont on peut disposer à sa guise", toujours selon Kant.

Si on entend par conscience cette capacité à se saisir soi-même, alors l’homme semble se distinguer alors des choses et des autres êtres vivants car il est le seul être de conscience. A l’opposé, si on définit ainsi l’homme comme un être de conscience, peut-on alors dire que la conscience suffit à définir l’homme ? Il ne faudrait peut-être pas oublier qu’un homme est également un corps physique ainsi qu’un être de désirs, d’envies… et qu’il y a en lui une dimension qui dépasse sa conscience. Notre corps peut échapper à notre conscience et la conscience ne représente qu’en partie la vie psychique de l’individu humain. Notre inconscient permet tout autant de définir l’homme. Certes, la conscience entendue comme cette capacité qu’a l’homme de savoir ce qu’il fait et ce qu’il pense semble bien lui être une caractéristique propre, mais il y a peut-être aussi une dimension propre à l’homme qui dépasse cette conscience. Sartre pense que l’homme n’est pas définit à sa naissance (ce qui suppose une conception théologique), mais qu’il se devient lui-même au travers de ses actes. En ce sens, peut-on définir l’homme, c’est-à-dire le déterminer à l’avance à être ce qu’il est? Ou encore lui assigner arbitrairement des limites ?

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