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L'art est-il en progrés ?

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Par   •  4 Mai 2019  •  Dissertation  •  4 201 Mots (17 Pages)  •  524 Vues

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Constance MOLLET

TS3

Dissertation :

Y a-t-il du progrès en art ?

     A partir du 19ème siècle l’histoire devient une véritable profession. En effet avant cette date cette matière restait idéologique, or, pour devenir une science l’histoire doit présenter sa méthode. Au 19ème l’homme va alors porter un regard historique sur toutes les choses qui l’entourent. Avec l’arrivée de Braudet chaque dimension du réel est vue dans une perspective historique, il y a par exemple une histoire du vivant mise en avant par Darwin, ou une histoire des langues, certaines ont disparu tandis que d’autres ont évolué. On commence alors à penser que l’intégralité du réel est évolutive, il n’y a donc aucune raison que l’art échappe à cela.

     Il existe bien entendu des changements en art et donc une histoire de l’art, mais pour pouvoir dire qu’il y a un progrès en art il faudrait admettre que cette évolution se fait vers le mieux. Il apparait notamment à l’époque des Lumières des philosophies mettant en avant le fait que l’histoire va vers le progrès des savoirs et des techniques et tend à une humanité meilleure et plus accomplie. Par exemple Kant développe cette vision dans Idée d’une histoire au point de vue cosmopolitique, mais ces théories ne sont pas forcément applicables à l’art.

      Jusqu’à cette époque les artistes n’envisagent pas qu’il y ait du progrès en art. Pendant très longtemps l’art consistait à répéter des formes considérées comme parfaites. Pendant mille ans au moyen âge les sujets sont fixés : on représente des scènes de la vie du Christ. L’idée qu’il puisse y avoir une évolution positive en art n’apparait qu’au 19ème. Il serait donc judicieux de se demander ce qui progresse dans l’art.

I

     Tout d’abord, il y a en art une amélioration d’un point de vue technique, les objets matériels utilisés en art sont de plus en plus divers et ont ouvert le champ des possibles. On peut prendre l’exemple de l’histoire des instruments de musique, on constate alors qu’au fil du temps de nouveau instruments sont apparus permettant de jouer de nouvelles notes et que d’autres se sont améliorés. Le piano est un symbole de cette amélioration : la création et l’évolution de cette instrument au court du temps a permis d’enrichir le langage musical des derniers siècles. Le piano que nous connaissons aujourd’hui fut d’abord une cithare à laquelle on a ajouté un clavier au XVème siècle. Ce clavecin à ensuite évolué pour devenir le piano fort puis le piano à queue. L’apparition du piano à queue au 19éme siècle a, à l’époque, été vu comme un progrès technique : le son d’un piano à queue est alors perçu comme plus intéressant que celui d’un clavecin. Aujourd’hui certaine personne préfère le clavecin mais ce sont juste des effets de mode, le clavecin nous parait original car nous n’avons pas l’habitude de l’entendre. Mais, dans l’histoire, quand les compositeurs ont eu le choix ils ont toujours choisi les derniers instruments créés.

     Dans le domaine de la peinture, l’invention du tube de peinture et le développement des chemins de fer au 19éme siècle permet aux artistes de se déplacer facilement à la campagne pour peindre dehors, directement dans la nature. Cela permettra de nouveau mouvements picturaux qui représentent des paysages en peinture comme le romantisme au début du 19éme puis l’impressionnisme.

 L’amélioration des techniques en art permet également la création de nouveaux arts comme la photo ou le cinéma ce qui représente une infinité de possibilités nouvelles dans le domaine artistique.

    Les méthodes d’apprentissage permettent aussi d’ouvrir le champ des possibilités. Certains morceaux ne pouvaient pas être joué à l’époque de leur écriture car trop compliqué, quand Beethoven a composé certains de ces quatuors les plus audacieux les musiciens lui ont d’abords dit qu’ils ne pouvaient pas les jouer. Mais, l’univers de la musique classique étant extrêmement compétitif les artistes jouent de mieux en mieux et on peu aujourd’hui jouer ces morceaux.

     L’évolution des procédés formels affecte la nature même de l’art. Par exemple la perspective inventée à la renaissance à profondément révolutionner l’art. Ce procédé formel n’a pas toujours existé, comme nous les montre les tentatives maladroites des Egyptiens. La peinture Egyptienne est pour des raisons de procédés incapable de représenter la profondeur de champ c’est pour cela que les personnages sont toujours représentés de profil. L’art Egyptien reste tout de même un art magnifique mais après la création de la perspective, cela nous donne véritablement d’une augmentation des possibilités de l’art. Les artistes peuvent désormais donner à regarder la profondeur qu’on ne voyait pas avant. La vision de la perspective n’est pas ailleurs liée à notre culture puisque nous avons été habitués depuis notre enfance a un certain mode de vison qui nous donne l’impression de la profondeur quand nous voyons les choses ainsi dessinés. La vision de la perspective est donc quelque chose que nous avons appris et qui n’a pas toujours existé, c’est donc un gain.

     Dans le domaine de la musique la polyphonie représente un progrès considérable. Pendant longtemps, jusqu’au milieu du Moyen âge la polyphonie n’existe pas, la monodie nous parait alors aujourd’hui extrêmement ennuyante. Le sentiment d’ennui est inévitable car il n’y a pas à combinaison des sons ni de décalage, il n’existe donc qu’un seul chant monotone. La polyphonie est donc extrêmement complexe est tout le monde n’y a pas accès. Elle est inventée en occident et d’autre peuples comme les pygmées l’utilise également. Ce nouveau système, toutefois, n'a pas remplacé le précédent : ces deux types d'écriture ont pu subsister parallèlement et aussi se mêler, pendant les siècles qui suivirent, jusqu'à aujourd'hui. C’est une ouverture des possibilités sonores et dans ce sens c’est donc un progrès.

      Dans le domaine de la littérature un procédé nommé courant de conscience ou stream of consciousness voit le jour au 20éme. Avec ce courant venu d’Angleterre, les auteurs cherchent à reconstituer le flot d’idées désordonnées d’un individu. Pour cela ils écrivent sans aucune ponctuation et ne respectent parfois pas la syntaxe, ce qui peut rendre le texte difficile à suivre. Le but de cette écriture est de stimuler le désordre mental du lecteur, d’où le nom de courant de conscience.

    Ouvrir la possibilité permet d’augmenter la liberté. Mais, même si l’ouverture des possibilités représente un progrès pour l’art, les artistes ne sont pas forcément meilleurs. La progression des procédés formels est discutable, certaines personnes ne voient par exemple pas l’intérêt du courant de conscience et y voient plutôt une dégradation. Les procédés formels ayant vu le jour dans un passé lointain sont moins remis en cause mais ceux qui voient le jour au 20ème siècle sont souvent discutés, on se questionne sur leur intérêt et sur le fait qu’ils représentent ou non un gain.

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