L'Homme est-il la mesure de toute chose ?
Dissertation : L'Homme est-il la mesure de toute chose ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Margaux Lebreton • 3 Novembre 2019 • Dissertation • 1 245 Mots (5 Pages) • 7 047 Vues
D’après le penseur sophiste, Protagoras, à travers sa célèbre phrase : « L’homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont, du fait qu’elles sont ; de celles qui ne sont pas, du fait qu’elles ne sont pas », rien n’existe en soi, c’est l’homme qui interprète le monde. Sans perception rien n’existe. La mesure se traduit par le juste milieu, où l’excès n’a pas sa place, c’est la voie médiane comme dirait Aristote. En tant que sophiste, Protagoras avait l’image du maitre de la vertu et pédagogue de la sagesse, son point de vue ne faisait pas l’unanimité. La plupart des gens penseraient qu’être mesuré serait la meilleure solution pour un monde épanouie sans confrontations, mais qui fonde la mesure ?
On peut ainsi se demander : Peut-on dire que l’homme est la mesure de toute chose ? Autrement dit : Peut-on se permettre de mettre l’homme au centre du monde sans prendre en compte les éléments extérieurs ? Est-il à l’origine de tout ce qui l’entoure ? Dans un premier temps nous verrons que l’homme à bâti son propre monde et sa propre pensée à travers son existence, ce qui fait de lui un homme accomplie. Puis nous verrons dans un deuxième temps que l’homme peut se retrouver en face d’éléments qu’il ne maitrise pas et dont il ne peut qu’accepter.
L’homme mesuré serait un homme se posant comme "mesure" de tout ce qui est, de ce qui n'est pas, tirant de soi-même le principe souverain de l'existence des choses, à partir de soi même.
Premièrement, pour pouvoir vivre avec des choses matérielles et immatérielles, nous devons nous référer avec la mesure qu’est l’homme. L’homme la référence ? Nous partons toujours de ce qu’est l’homme pour construire, réaliser et répondre à nos besoins fondamentaux, ce qui fait de lui le mètre-étalon du monde. Si l’on veut « produire » nous devons prendre en considération les « mesures de l’homme », qu’elles soient abstraites ou concrètes. Mais cela peut se transformer en une forme d’égocentrisme. Pour être plus précis on parle d’anthropocentrisme, l’homme est placé au centre du monde, il a tout compris, juge de tout ce qui se passe à sa propre image. Commet peut-il se mesurer ? Si l’homme est la mesure de toutes choses, cela veut dire qu’il ne peut savoir quelque chose qu’à partir de soi.
Ensuite, la science et la philosophie sont nées en même temps. C’est en tout intérêt que la science a un impact sur la philosophie notamment sur l’homme. En effet, le dessin allégorique de Léonard de Vinci « l’Homme de Vitruve », prouve parfaitement que de Vinci à travers la science, a permis de prouver que l’homme est parfait, mesuré. Vitruve cite « Pour qu’un bâtiment soit beau, il doit posséder une symétrie et des proportions parfaites comme celles qu’on trouve dans la nature ». Notre corps est conçu en toute proportionnalité et en toute mesure, mais est-ce la même chose dans nos pensées ?
Si chacun affirme l’existence des choses à partir de sa propre expérience, cela conduit alors à nier l’existence d’un absolu, d’un universel possible en tant que savoir. Si l’homme doit être la mesure, c’est que le monde ne permet pas de fonder une mesure commune « universelle ». Un ordre dans lequel c'est l'homme qui décide fondamentalement de ce qui est, de ce qui n'est pas, de ce qui a valeur et de ce qui n'en a pas.
Deuxièmement, il n'y a pas de vérité absolue, d’un côté tout est relatif. Chaque homme a un point de vue particulier et différent sur le monde car les pensées ne sont pas les mêmes. La réalité du monde ne peut pas être commune à tous car aucun homme ne ressemble à un autre homme. Mais la vérité n'est pas relative et subjective. Il existe des vérités éternelles, intelligibles qui sont les mêmes pour tous. L’homme construit sa pensée, ses idées en fonction de ce qu’il sait et de ce qu’il voit. Nous ne pouvons connaître une chose que dans la mesure où nous sommes capables de la percevoir. Qu’une chose existe ou pas est seulement en fonction du point de vue de l’homme. Ainsi, cette chose existe parce que je la vois ; son existence dépend de mon point de vue, de comment je la vois ; mais elle n’existe pas pour quelqu’un d’autre qui n’est pas là. Dire que l’homme est la mesure de toute chose c’est dire qu’on ne cherche pas la chose en soi mais plutôt telle qu’elle est perçue. Et ceci est contradictoire selon Socrate parce qu’on peut percevoir la même chose différemment.
...