Kant, Qu'est-ce que les Lumières?
Commentaire de texte : Kant, Qu'est-ce que les Lumières?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chrisdu28 • 21 Janvier 2018 • Commentaire de texte • 1 906 Mots (8 Pages) • 3 387 Vues
DM Philo
Questions :
1. Dans ce texte, Kant veut démontrer la manipulation dont les hommes deviennent victimes dès lors qu'ils renoncent à leur liberté de pensée par crainte d’une décision ou par paresse.
Dans un premier temps (l. 1 à l. 8), Kant montre que quelques personnes, les tuteurs (les dominants), se servent de la paresse et de la lâcheté des mineurs (les dominés) qui conduisent ces derniers à accepter de se laisser diriger et à éviter de se servir de leur « entendement » (leur intelligence). A force de ne plus penser par eux-mêmes, les mineurs prennent l’habitude de ne pas penser du tout et ils ne peuvent plus sortir de leur état de tutelle. Ils sont coupables de cette minorité car ils vivent passivement sous la tutelle de « tuteurs » sans avoir le courage de s’en libérer.
Dans un deuxième temps (l. 8 à l. 15), Kant décrit le procédé d’abêtissement utilisé par les tuteurs pour prendre la direction des mineurs. Les tuteurs sont présentés avec ironie comme des guides qui agissent par « bonté ».
La conclusion de Kant (l. 16 à 19) est néanmoins optimiste car il croit qu’il est difficile aux mineurs de sortir de cet état de tutelle, mais pas impossible. Il y aura toujours quelqu’un capable d’utiliser sa raison pour sortir de sa « minorité ». Les philosophes des Lumières peuvent leur montrer le chemin.
2.a. D’après Kant, un grand nombre d’hommes restent toute leur vie mineurs car ils n’ont pas envie de réfléchir par eux-mêmes à cause de leur paresse et leur lâcheté. La paresse, c’est la répulsion à fournir des efforts, à changer d’état, car l’inconnu fait peur et il est plus confortable de ne pas changer son quotidien. La lâcheté, c’est la peur d’assumer ses responsabilités et les conséquences imprévisibles de ses actes. Le terme « mineurs » se rapporte à la notion de minorité juridique, c’est-à-dire la période de la vie durant laquelle l’individu est présumé manquer des capacités ou de l’expérience nécessaires à l’exercice de certaines responsabilités (comme un enfant par exemple). La minorité de ces hommes est donc un choix de leur part, le choix de profiter de ceux qui peuvent réfléchir et décider à leur place.
2.b. Kant dit que les tuteurs privent les mineurs de leur liberté et manipulent leur opinion en leur faisant croire que la majorité, c’est pénible et dangereux. Les tuteurs disent aux mineurs qu’ils se sont dévoués et qu’ils donnent beaucoup de leur temps pour aider les mineurs.
Le régime dictatorial est un bon exemple de manipulation des masses (la population). Dans une dictature, le pouvoir, afin d’empêcher toute rébellion, met en place la censure pour ne diffuser qu’une seule pensée, une pensée collective, celle du pouvoir qui dicte aux hommes ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire sous peine de très lourdes sanctions (par exemple, le régime stalinien qui fait des purges dans son propre parti et envoie les gens au goulag). Les citoyens n’ont donc pas de liberté d’expression et de pensée. Les journaux diffusent de fausses idées pour abrutir les masses.
Un autre exemple de privation de liberté et de manipulation d’opinion est celui des sectes. Les sectes entravent la liberté des hommes car le gourou, chef autoproclamé de la secte et meneur autoritaire, amène les adeptes à différentes ruptures avec : leur famille, leurs relations, leurs convictions, leurs choix affectifs, leur libre critique, pour les modeler selon sa volonté. Quand les adeptes sont isolés et vulnérables, les sectes exploitent leurs peurs en leur promettant sécurité, santé, puissance et bien-être. La secte les utilise, se sert d’eux comme instrument de son profit. Non seulement, les sectes anéantissent leurs forces, énergie et créativité, mais, en plus, elles les dépossèdent de tous leurs biens. On peut citer notamment la secte de Moon et la Scientologie, créées aux USA et diffusées dans le monde entier.
2.c. Le « danger », c’est le risque de changer d’état, de quitter son état de tutelle rassurant. L'éducation de l'être humain implique par définition tâtonnement, erreur, chute parfois ; rien n'est donné d’emblée. Il faut qu’il fasse des efforts et plusieurs tentatives pour y arriver ; il ne doit pas se laisser décourager : « l’exemple d’un tel accident rend malgré tout timide », « reculer devant toute autre tentative ». C’est après plusieurs tentatives infructueuses « quelques chutes », « accident » que l’on finit par y arriver « apprendre à marcher ». L’autonomie est selon Kant une conquête longue et difficile. Il faut oser prendre sa liberté et apprendre à la conquérir par le risque et l’expérience…
3. A partir de la réflexion de Kant dans son texte sur le rôle des Lumières, nous pouvons nous demander si la liberté peut faire peur.
Est-ce qu’il est souhaitable, au nom du maintien de la paix et de la sécurité, de supprimer toute forme de liberté individuelle comme le font les régimes totalitaires ? Ou est-ce qu’il n’est pas préférable de penser par soi-même ?
Nous verrons dans un premier temps qu’il est confortable de ne pas penser par soi-même et de ne pas oser prendre sa liberté. Puis, dans un second temps, nous verrons que, comme le pense Kant, accepter sa liberté, c’est devenir un homme.
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