Est-il absurde de désirer l'impossible
Dissertation : Est-il absurde de désirer l'impossible. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar marineslmt • 16 Mai 2016 • Dissertation • 863 Mots (4 Pages) • 2 369 Vues
Est il absurde de désirer l'impossible? Spontanément, nous aurions tendance à penser que oui. La question paraît elle-même absurde car un désir impossible, et donc par conséquent, impossible à atteindre n'apporterait que de la frustration et du malheur ce qui a priori est bien loin de ce que nous attendons du désir qui, selon Liebniz est « l'inquiétude qu'un homme ressent en lui-même par l'absence d'une chose qui lui donnerait du plaisir si elle était présente ». Mais est-ce rationnel de désirer l'impossible ? Ou est-il tout simplement de notre ressort de sortir de la volonté de l'impossible ? Le désir n'est-il pas une forme d'hubris, de démesure? L'insatiabilité ne caractérise-t-elle pas le désir ? Le désir ne tend-il pas au-delà de ce qui est possible? Et n'est-ce pas le propre de l'homme de toujours désirer plus ?
Pour y répondre, nous verrons tout d'abord pourquoi il est absurde de désirer l'impossible, ensuite nous nous poserons la question de savoir s'il n'est pas déraisonnable de se contenter de ce qui est strictement possible et enfin, le désir étant de l'impossible, nous verrons si le désir de l’impossible n'est pas tout simplement typiquement humain.
Tout d'abord, il serait absurde de désirer l'impossible. Ce serait même irrationnel dans la mesure où le plaisir a pour objectif le plaisir, par la satisfaction du désir.
En effet, l'impossible est par définition ce qui n'est pas accessible dans la réalité donc désirer l'impossible revient à désirer une chose à laquelle nous n'accéderons pas dans la réalité ; le désir ne sera qu'un projet chimérique finalement et ne nous procurera pas de plaisir. Il paraît donc absurde de se projeter dans quelque chose d'irréalisable car cela n'entraînerait qu'une dépense d'énergie stérile.
Par ailleurs, même si selon Schopenhauer l'objet du désir n'est pas si important car ce qui importe est l'identité du sujet à travers le désir, quelle peut-être cette identité lorsqu'on désire l'inassouvissable ?
De plus, le désir étant une projection, il nous renvoie sans cesse à ce que nous ne sommes pas encore. Si le désir est impossible, cela condamnerait l'Homme au malheur puisque même lorsqu'il est possible, le plaisir engendrant rapidement de l'ennui lorsqu'il dure, ne mène indubitablement qu'à la souffrance.
Enfin, il paraît difficilement concevable de désirer l’impossible si nous le savons vraiment impossible. Le propre du désir, c’est qu’il se représente son objet comme possible. Reconnaître que l'objet est impossible à posséder, c’est donc, en outre, ne pas pouvoir le désirer.
Pourtant, n'y a-t-il pas une forme d’irrationalité dans la volonté de se contenter du strictement possible ?
Tout d'abord, cela signifierait une réduction du champs des objets du désir. Il y aurait une sorte de « pré-sélection » pour ne garder que des désirs réalisables mais cela n'altérerait-il pas en partie le désir ? Car désirer une chose que nous pouvons avoir et que nous finirons probablement par avoir relève peut-être plus d'une simple attente plutôt
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